Vers la fin des privilèges financiers de Ferrari en F1 ?
Le rachat de la Formule 1 par Liberty Media va indéniablement redistribuer les cartes, notamment dans la hiérarchie des écuries. Car l'actuel système de distribution des revenus pourrait être grandement remis en question.
Photo de: XPB Images
De nos jours, les primes de fin de saison ne sont pas réparties équitablement entre toutes les écuries du plateau, loin s'en faut. Tout d'abord, lorsque onze équipes sont sur la grille, elles ne sont pas toutes éligibles aux 35 millions d'euros revenant annuellement aux teams qui se sont classés dans le top 10 de deux des trois derniers championnats des constructeurs. Haas F1 Team va en pâtir jusqu'en 2018.
Par ailleurs, cinq équipes reçoivent des bonus supplémentaires. Red Bull, McLaren et Ferrari encaissent de généreuses primes en fonction du nombre de victoires remportées lors des saisons 2009 à 2012, selon les Accords Concorde signés en 2013. Mercedes et Williams bénéficient d'une somme d'argent récompensant leur statut d'écurie historique, tout comme la Scuderia, dont la simple présence en F1 lui garantit de gagner... 85 millions d'euros tous les ans !
Forcément, dans ces circonstances, il est difficile pour les petites structures de survivre, ce qui ne manque pas de provoquer l'ire de Monisha Kaltenborn, alors que l'avenir de Manor F1 Team est plus incertain que jamais.
"Je pense que les équipes privées sont la pierre angulaire de la F1", déclare Kaltenborn pour GPUpdate. "Si l'on regarde de plus près, les constructeurs vont et viennent, nous le savons tous, et nous en avons tous fait l'expérience. Leur arrivée et à leur départ ne sont qu'une question de temps, qu'ils aient atteint leurs objectifs ou non, parce que pour un constructeur, être numéro 2 – comme c'était le cas avec BMW – n'est pas une option, ce n'est pas suffisant, il faut être au sommet."
"En revanche, nous, c'est notre business principal. Ce n'est pas une plateforme de marketing coûteuse, où l'on aime montrer sa technologie. C'est ce que nous faisons, c'est pour ça nous sommes toujours là, peu importe ce que traverse la F1. Quand les constructeurs partent, quel que soit l'état dans lequel la F1 est laissée, nous sommes toujours là, et nous relevons le défi d'une façon ou d'une autre. Je pense qu'il faudrait en parler un peu plus."
Kaltenborn ne manque pas de pointer du doigt les primes que reçoivent les grandes écuries, qui contribuent à creuser l'écart entre les riches et les pauvres.
"Il y a un autre problème pour une équipe comme la nôtre... à savoir les privilèges qu'ont certaines écuries, dont nous estimons qu'ils faussent la compétition", poursuit l'Indienne. "Tout d'abord, ce sont les privilèges financiers, parce qu'il n'y a vraiment aucun système qui les justifie, à part que c'est comme ça."
"La deuxième partie, c'est l'exercice du pouvoir, où certaines équipes ont des avantages et des privilèges dans la prise de décisions [elle fait référence au Strategy Group où seulement six équipes sont représentées, ndlr]. L'ensemble fausse la compétition."
Liberty veut mettre fin aux privilèges
Or, le rachat de la Formule 1 par Liberty Media pourrait bien renverser la vapeur, au grand dam des top teams et en particulier de Ferrari, dont le total de primes est supérieur au budget d'une petite écurie.
En effet, Liberty a l'ambition de répartir les revenus de façon plus équitable entre les équipes, ce qui devrait permettre par ailleurs une hiérarchie plus serrée en termes de performance et de championnat... Ainsi, la F1 serait plus attractive et les sponsors y seraient plus nombreux au bénéfice de tous, même de la Scuderia, selon Greg Maffei, directeur général de Liberty.
"Quand on est Ferrari, on reçoit directement d'énormes revenus de sponsoring", souligne Maffei. "Les belles courses ont un impact positif là-dessus. Donc il faut envisager de réfléchir à équilibrer les paiements faits aux équipes, pour qu'ils soient un peu plus équilibrés et plus justes."
"À la place de Ferrari, je m'attendrais à ce que la création d'une très bonne plateforme contribue à nos revenus de sponsoring. Il faut faire des concessions."
Nul doute que cette proposition ne plaira pas à tous. Par le passé, Ferrari et Red Bull ont déjà menacé de quitter la catégorie reine si l'on abrogeait leurs privilèges. Liberty Media semble en tout cas bien déterminé à révolutionner le monde de la Formule 1.
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