Guide 2016 - Ferrari au pied de la plus haute marche

L'équipe italienne a dans les mains une grande part de l'intérêt de cette saison après être bien revenue en 2015. Mais malgré toutes les déclarations d'intention, pourra-t-elle encore monter d'un cran cette année ?

Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H

Photo de: XPB Images

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Maurizio Arrivabene n'a pas manqué son arrivée à la tête de la Scuderia, faisant très vite oublier son prédécesseur Marco Mattiacci et même, dans une certaine mesure, Stefano Domenicali, qui avait pris la suite de Jean Todt en 2007. Le nouveau venu a même été plus rapide à remettre Ferrari sur de bons rails que ne l'avait été le Français une vingtaine d'années avant lui, mais force est de reconnaître que celui-ci partait de bien plus loin encore.

Contrairement à Todt qui avait dû remettre les choses à plat avant d'engager Michael Schumacher trois ans après sa propre arrivée, Arrivabene le bien nommé a bénéficié d'emblée du concours de Sebastian Vettel, avec qui un accord avait été mis en place avant sa propre nomination. Il a dû cependant, de son propre aveu, contenir les velléités révolutionnaires de l'Allemand tout en menant lui-même une révolution de palais qui mena aux départs de Pat Fry, Nikolas Tombazis et Luca Marmorini, trois cadres techniques importants – côté châssis pour les deux premiers, moteur pour le troisième –, afin de les remplacer par leurs adjoints et faire monter ainsi une nouvelle génération de techniciens transalpins.

C'est bien sous la houlette d'un directeur technique britannique, James Allison, qu'a cependant été conçue la SF16-H dont Arrivabene souhaite qu'elle permette à Ferrari d'allier défier et battre Mercedes cette année, même si l'ex-Enstone a semble-t-il laissé une totale liberté au chef designer Simone Resta. Ainsi la nouvelle arme de Maranello, outre un moteur sur lequel ont été portés de gros efforts, arbore-t-elle désormais un nez court, une suspension avant à poussoir et une partie arrière affinée notamment.

 

Ferrari SF16-H
Ferrari SF16-H

Photo de: Camille De Bastiani

Cette voiture permettra-t-elle vraiment à Ferrari de rivaliser avec Mercedes sur l'ensemble de la saison et donc de viser au moins la couronne des pilotes pour Vettel ? À l'issue des deux semaines de tests à Barcelone, rien n'est moins sûr, même si les Rouges sont indéniablement les plus proches en performance de la référence que demeure l'équipe anglo-allemande. Kimi Räikkönen a réalisé un chrono équivalent à celui de Nico Rosberg en pneus tendres, mais deux jours après l'Allemand et dans des conditions de piste peut-être légèrement plus favorables. En gommes mediums, Ferrari a semblé davantage en retard, tout en n'étant pas très loin devant Williams et sa surprenante cliente Toro Rosso. Toujours en mediums, Vettel n'était pas loin de Rosberg mais a semblé souffrir par rapport à Lewis Hamilton lors du dernier relais d'une simulation de course. Enfin, Ferrari n'a couvert que les deux tiers environ du nombre de tours des Flèches d'Argent, avec une première semaine un peu perturbée par quelques soucis et inquiétudes du côté de l'alimentation.

En remportant trois victoires pour sa première saison en rouge l'an dernier et en terminant à la 3e place du Championnat derrière les deux pilotes de l'écurie dominatrice, Sebastian Vettel a fait aussi bien que Michael Schumacher 19 ans avant lui (avec les Williams-Renault de Damon Hill et Jacques Villeneuve dans le rôle des Mercedes de Hamilton et Rosberg en cette saison 1996). Si son illustre compatriote avait ensuite dû attendre quatre autres saisons pour être enfin titré en rouge, dont une gâchée par une blessure en 1999 après être passé tout près puis un peu moins près du graal les deux années précédentes, gageons que les chances de l'ancien pilier de Red Bull d'atteindre ce but dans un délai moindre sont assez élevées.

Pourra-t-il le faire dès 2016 ? Il remportera sans doute encore quelques courses et ne manquera pas d'apporter la preuve, à la première occasion et pour ceux qui en douteraient, que son génie n'a rien à envier à celui de Lewis Hamilton. Reste que même si la Ferrari n'était bien sûr pas dans sa version définitive en Espagne, sa principale rivale ne l'était pas non plus et les tests, on l'a vu, n'ont en rien démontré que la Scuderia avait réduit l'écart depuis la fin de saison dernière.

Après avoir été dominé par Fernando Alonso puis Vettel depuis son retour à Maranello, Kimi Räikkönen peut-il espérer mieux pour la dernière année de son contrat en cours ? Dans l'optique de la reconduction dudit contrat, il vaudrait mieux pour lui. Il devra, pour cela, faire en sorte que son rythme en course soit moins altéré par des performances en-deça en qualifications qui l'obligent à s'élancer de loin sur la grille (et éviter de commettre d'étonnantes erreurs comme celle qui l'a fait s'accrocher avec Valtteri Bottas en Russie l'an dernier). Mais en a-t-il vraiment envie ? Cette année sera-t-elle une renaissance ou une tournée d'adieu ? On devrait vite être fixés.

 

POINTS FORTS POINTS FAIBLES
+  D

ans une spirale ascendante

-  

Dur de trouver les derniers dixièmes  

+  

Arrivabene et Vettel, duo gagnant

-  

Mercedes semble toujours aussi fort

+  

Räikkönen, mais rien n'est moins sûr

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Räikkönen, mais rien n'est moins sûr

 

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