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Hill dans la FW18, comme un astronaute qui redécouvrirait la lune

Il y a quelques semaines, le champion du monde 1996 a pu piloter à nouveau la monoplace avec laquelle il avait été sacré vingt ans plus tôt.

Damon Hill, Williams FW18 Renault

LAT Images

Le 4 novembre dernier, Damon Hill avait rendez-vous à Silverstone avec l'équipe Williams. Vingt ans après avoir décroché son titre mondial avec l'écurie de Grove, le pilote britannique disposait d'une opportunité rare : s'installer à nouveau dans le baquet de la Williams-Renault FW18, avec laquelle il avait conquis huit victoires et neuf pole positions en 1996, pour boucler plusieurs tours de piste. Un défi aussi simple à relever qu'un tour de vélo ?

"Remonter dans une machine où j'ai passé seulement une année à piloter et m'y sentir totalement à l'aise 20 ans plus tard est quelque chose d'assez bizarre et instructif, car ça signifie que ces souvenirs et ces expériences n'ont pas été oubliés", raconte Damon Hill dans les colonnes de F1 Racing. "C'est comme faire du vélo, cette vieille rengaine : tout redevient automatique. Même les mécaniciens se souviennent de ce qu'ils avaient l'habitude de faire et quelles tâches quotidiennes étaient les leurs, et ils l'ont automatiquement refait 20 ans plus tard ; c'est quelque chose à admirer."

Au cours de ce roulage, survenu deux ans après un petit avant-goût lors du Festival of Speed de Goodwood, celui qui a aujourd'hui 56 ans a rapidement retrouvé son instinct de pilote. Le cerveau d'un tel champion est, dit-il, programmé pour ne pas savoir faire autre chose que rechercher les limites. Finalement, en plus de la raison, c'est le corps qui a mis un frein à cette envie irrésistible !

"Je me suis dit : 'Maintenant, Damon, tu as 20 ans de plus, alors vas-y tranquillement.' Mais on ne peut pas, car notre mode par défaut est d'attaquer fort et d'aller à la limite", poursuit Hill. "La limite devient seulement physique ; on n'a plus l'endurance ni la force pour attaquer à la limite aussi longtemps. Vers la fin, je commençais à avoir des douleurs au cou, alors que je pilotais sur piste humide, avec des pneus pluie et une piste fraîche."

"J'ai commencé à me dire : 'Wow, ces voitures avaient une énorme traction et généraient beaucoup de forces g, et j'étais plutôt bien adapté.' Un muscle ne met pas beaucoup de temps à monter en puissance, mais le cœur est très actif. Pendant un Grand Prix, le cœur pompe énormément pendant une heure et demie et on transpire beaucoup. Je ne serais plus capable de faire ça."

"Je dois dire, assez étonnamment, que je n'ai pas vraiment ressenti d'anxiété, mais peu après avoir commencé, on se dit : 'Que se passe-t-il si je pars trop large là-bas ?' ou 'Ne serait-ce pas la honte d'avoir un accident avec la voiture un jour comme aujourd'hui ?' On commence à penser à ça et ensuite on se dit que l'on va ramener la voiture en un seul morceau."

Vidéo : Hill à Goodwood sur la FW18 en 2014

Le cockpit, cette "bulle" où tout se passe

Au-delà des tours de piste qui se sont enchaînés dans des conditions pourtant loin d'être idéales - mais visiblement typiques de Silverstone ! - Damon Hill a surtout très vite retrouvé l'univers qui constitue la "bulle" de tout pilote de course. Un endroit où tout se vit, où tout se joue, où se forgent les bons comme les mauvais souvenirs.

"La familiarité de ce petit cockpit et de cette zone, la petite bulle dans laquelle on vit quand on est pilote de course, déclenche toutes les émotions que l'on ressent, car pour faire ce travail, il faut avoir toutes ses émotions sous contrôle", décrit-il. "Il y a tellement d'émotions, il faut juste les gérer. On ressent un énorme soulagement et de l'euphorie quand on gagne une course, et tout se passe dans ce cockpit, avec cette vision réduite comme à travers une boite à lettres. Alors le simple fait de s'y asseoir sans aller nulle part ravive toute cette intensité."

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