Commentaire

Non, Sebastian Vettel n'a pas changé entre Red Bull et Ferrari!

Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium

Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium

XPB Images

Charles Bradley, rédacteur en chef de Motorsport.com
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium avec James Allison, Directeur Technique Châssis Ferrari
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire dans le Parc Fermé
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari SF15-T fête sa victoire dans le Parc Fermé
Sebastian Vettel, Ferrari SF15-T mène derrière la Safety Car
Sebastian Vettel, Ferrari SF15-T
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire avec Maurizio Arrivabene, Ferrari, Team Principal
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire avec Maurizio Arrivabene, Ferrari, Team Principal
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire avec Maurizio Arrivabene, Ferrari, Team Principal
Sebastian Vettel, Ferrari lors de la conférence de presse de la FIA
Race winner Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium
Race winner Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari fête sa victoire sur le podium avec Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Podium : le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari, le deuxième, Daniil Kvyat, Red Bull Racing, le troisième, Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Podium : le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari, le deuxième, Daniil Kvyat, Red Bull Racing, le troisième, Daniel Ricciardo, Red Bull Racing
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari
Le vainqueur Sebastian Vettel, Ferrari
Départ : Sebastian Vettel, Ferrari mène

L'autre jour, j'ai eu un débat avec un ami avec qui je travaille, appelons ça un franc échange d'opinions, jusqu'à ce qu'il reconnaisse que j'avais raison! Le sujet? Sebastian Vettel, pilote Ferrari, contre Sebastian Vettel, pilote Red Bull.

Son argument était qu'il n'avait jamais vraiment apprécié le Vettel de chez Red Bull, mais qu'il aimait bien plus le Vettel de chez Ferrari. D'accord, jusque-là, ça va. Mais quand je lui ai demandé pourquoi il avait changé d'avis, il a affirmé que Seb avait grandement changé et était devenu beaucoup plus amical et amusant depuis qu'il avait rejoint la Scuderia.

Je n'adhérais pas à cela. Mon point de vue est qu'il reste le même Sebastian Vettel qu'il a toujours été ; la variable, ici pourrait bien être la perception que mon ami a de lui.

Il a soutenu que Vettel était un personnage arrogant et déplaisant chez Red Bull. J'ai répliqué que la seule et unique chose que Vettel a eu tort de faire, chez Red Bull, est de ne pas avoir respecté la consigne Multi 21 au Grand Prix de Malaisie 2013. À l'époque, il semblait juste avoir laissé, par réflexe son tempérament sans pitié prendre le dessus dans l'adrénaline du moment.

Après un temps de remords apparent et des excuses faites à l'équipe, on découvrit quelques semaines plus tard qu'il l'avait fait exprès pour se venger d'un Mark Webber qui l'avait tassé au premier virage du Grand Prix du Brésil l'année précédente ; il avait failli perdre le titre mondial à cause de cela. Mais il ne mérite pas d'être mis à la porte pour autant...

Il y a neuf ans...

J'ai déjà pu apercevoir de façon marquante le côté obscur de Vettel lorsqu'il a perdu le titre de F3 EuroSeries face à Paul di Resta en 2006 au Mans.

Vettel avait déjà perdu le podium de la première course en partant en tête-à-queue, mais a aggravé la situation par une excursion dans les graviers en course 2, facilitant la tâche de di Resta pour le titre. Battu deux fois par son coéquipier, le péché capital... Imaginez le savon que le Dr Marko a dû lui passer!

C'était le weekend le plus important de la saison, et j'ai probablement transgressé quelques règles en m’immisçant dans le parc fermé pendant que les commissaires français ne regardaient pas. J'ai intercepté Vettel dans la queue du pesage, quelques secondes à peine après qu'il fut sorti de la voiture et eut enlevé son casque.

Envolé, le gosse souriant aux cheveux ébouriffés sur lequel je gardais l’œil depuis la Formule BMW, où il se démarquait clairement par son talent et par une personnalité sincèrement attachante à chaque fois que nous parlions.

J'ai soudain eu l'impression d'être dans une scène de l'exorciste : ce n'était tout simplement pas la même personne que celle à laquelle je m'étais habitué à avoir affaire. Le plus remarquable, c'est que même sa voix semblait ne pas être la même que d'habitude : il a grommelé des réponses d'un mot à mes questions, lorsque je lui ai demandé comment cela avait pu si mal se passer.

En fait, la seule réponse à plusieurs mots que j'ai alors obtenue, c'est lorsqu'il a suggéré que j'avais obtenu ce que je voulais, puisque mon compatriote allait remporter le titre! Quand je vous dis que cela ne lui ressemblait pas...

Tandis que je vais reconnaître son côté obscur, faute de meilleure façon de le décrire, les 99% du temps restants, Vettel n'a été que gracieux, généreux avec son temps et vraiment drôle à côtoyer.

De plus, montrez-moi un sportif d'élite et un multiple champion du monde qui n'a pas la capacité d'être complètement sans pitié et déterminé quand il le trouve nécessaire?

Une image ternie par sa domination

Le seul véritable "crime" de Seb est d'avoir dominé la F1 avec Red Bull. L'index levé a fait son apparition sur le podium en Hongrie également, mais les gens se plaignaient-ils sur Twitter? Bien sûr que non. Tout le monde a apprécié une course vraiment fantastique et la victoire de Ferrari (et Red Bull, ironiquement) sur Mercedes.

Suggérer qu'il n'est devenu un personnage agréable que depuis qu'il a rejoint Ferrari ne rend pas mon opinion caduque.  En fait, je suis vraiment impressionné de voir comme il est parvenu à garder la tête froide après avoir réalisé son rêve d'enfance en suivant les traces de son idole, Michael Schumacher.

S'il y a une chose, dans la vie, qui peut justifier que l'on se conduise un peu comme un abruti, alors c'est sûrement le fait de piloter pour l'écurie de F1 la plus célèbre du monde!

C'est un pilote pour qui j'ai beaucoup de temps, et c'est vraiment étrange que Bernie Ecclestone ait dit qu'il était un moins bon représentant de la F1 que Lewis Hamilton en tant que champion du monde. J'attends avec impatience d'entendre ce que Vettel a à dire, parce que je sais qu'il dira quelque chose plutôt que de faire du bruit comme certains drivers le font régulièrement à tort et à travers.

Malin comme un singe, mais plein d'émotions

J'ai apprécié le regard embué et mélancolique de Vettel quand il a souligné qu'il avait égalé le nombre de victoires en Grand Prix d'Ayrton, en Hongrie : on voyait que cela représentait beaucoup. Ensuite, il est vite repassé en mode interview, ce qui est une autre capacité mentale qu'il a perfectionné au fil des années. Il est malin comme un singe.

Avoir clamé "C'est pour Jules" à la radio dans le tour d'honneur et sur le podium est un signe distinctif de l'homme, et sa volonté d'apprendre l'italien pourrait même (ne le dites pas trop fort) transcender Schumacher dans le cœur des Tifosi s'il peut leur apporter le même succès que chez Red Bull.

Une partie importante de l'équation "Vettel+Ferrari=succès" sera sa constante. Avez-vous entendu son commentaire significatif à la radio en Hongrie? "Cela montre ce qui se passe quand nous ne paniquons pas."

Cela suggère certainement que dans le garage Ferrari, tout le monde n'est pas toujours allé dans la même direction, surtout lorsque les séances d'essais du vendredi ne se sont pas passées comme prévu.

Il apporte ce mélange de calme franco-anglo-germanique qu'il a appris dans ses années de formation (rappelez-vous qu'il a couru pour Mücke, ART et Carlin avant d'arriver en F1), à une équipe italienne dont les maelströms sont bien connus (parlez-en à Fernando Alonso!).

Et qui sait ce qu'ils pourraient réaliser ensemble qu'ils continuent à travailler aussi bien avec James Allison à la tête du département technique?

Un autre de mes amis a récemment suggéré qu'il était imprudent de la part de Ferrari de se débarrasser d'Alonso. J'ai beau avoir une estime indicible pour le talent d'Alonso, je pense quand même que c'était l'une des meilleures décision de la Scuderia ces dernières années. Cette relation était devenue moribonde ; il y avait des doutes des deux côtés.

Pour moi, les chances de succès de Ferrari reposent désormais entièrement sur Vettel, qui doit rester le même bon vieux Vettel qu'il a toujours été. Alors l'avenir pourrait être brillant.

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