Pérez - Parfois, je me sens mal considéré

Cela a souvent tendance à être oublié dans cette réflexion, mais la F1 a été et est un sport extrêmement coûteux dont les besoins ne sont pas tout à fait les mêmes, et notamment pour gravir les échelons qui mènent jusqu'à un pinacle qui compte entre 20 et 24 places, que d'autres sports.

Depuis les débuts de la discipline en 1950, des pilotes ont payé pour avoir la chance d'y courir, que ce soit en s'offrant une monoplace d'un constructeur pour la faire rouler à titre privé ou en offrant suffisamment d'argent - quelle que soit son origine - à une écurie pour qu'elle octroie à un pilote le baquet qu'il n'aurait peut-être pas eu sans.

Ces pilotes, que l'on regroupe bien vite sous l'expression péjorative de "pilotes payants", recouvrent des réalités multiples qui vont au-delà de l'image souvent véhiculée d'un manque de talent criant compensé par une abondance d'argent, même si de tels cas ont pu se présenter dans l'histoire de la discipline.

Reste que, quel que soit son niveau de véracité, cette analyse occulte souvent la nécessité actuelle des pilotes de montrer des résultats pour demeurer crédibles - auprès des écuries et également auprès des sponsors qui vont miser gros sur eux - mais aussi le besoin des structures, parfois pour simplement survivre, d'avoir des fonds, le tout dans un contexte économique et financier bien plus difficile pour les sports mécaniques aujourd'hui.

Sergio Pérez est sans doute l'un des pilotes qui, récemment, est le plus parvenu à se départir de l'étiquette du pilote payant de ses débuts en obtenant des résultats (sept podiums avec Sauber et Force India) qui ont convaincu le paddock de son talent naturel. Dès lors, la manne financière qui vient avec le Mexicain est considérée comme un bonus non négligeable en plus de l'assurance d'avoir dans ses rangs un pilote capable d'évoluer au meilleur niveau possible. 

Toutefois, Pérez estime qu'il n'a pas tout le temps la reconnaissance qu'il devrait avoir. "Parfois, je sens que certaines personnes ne me considèrent pas comme un aussi bon pilote que je l’ai démontré avec mes résultats. J’ai sept podiums avec une voiture qui n’a jamais été capable de le faire", explique-t-il pour Sky Sports.

"Le fait que j’apporte des sponsors avec moi est toujours bon pour une équipe. Je n’apporte pas seulement la vitesse, j’ai aussi quelques soutiens derrière moi, ce qui est super. Mais je ne veux évidemment pas que les gens pensent que je suis ici en raison de cela et la meilleure manière de le faire est d'avoir des résultats."

Aussi, quand il lui est demandé directement s'il pensait qu'il serait sur la grille sans ses sponsors, il répond : "Je suis très confiant. Avec les résultats que j’ai eus dans ma carrière avant la Formule 1 et en Formule 1, si je n’avais pas eu le baquet, il y aurait eu beaucoup d’autres pilotes qui ne l’auraient pas eu non plus parce que je suis devant eux. Je les ai battus donc je pense que je mérite vraiment mon baquet ici."

Sergio Pérez a terminé quatrième du championnat de F3 britannique en 2008 et a terminé second du GP2 en 2010, derrière Pastor Maldonado mais devant Jules Bianchi, Giedo Van der Garde ou encore Marcus Ericsson.