Red Bull - Nous ne sommes jamais satisfaits des chiffres aéro
Certes, Red Bull a rappelé les lacunes de Renault plus souvent qu'à son tour récemment. Mais la philosophie du team en matière de R&D châssis reste que l’efficacité ultime n’est jamais atteinte !
Photo de: XPB Images
Rob Marshall, Ingénieur en Chef Red Bull, pourrait sembler prétentieux en suggérant que la nouvelle-née du team doit vite viser podiums et pourquoi pas victoires, après la difficile saison 2015 connue par le team. Mais s’il y a une chose dont les troupes de Milton Keynes sont sûres et ont reçu confirmation avec les chiffres compilés à l’usine cet hiver, c’est que le châssis de la monoplace de l’an dernier n’avait rien à envier à celui des meilleurs, et qu’il s’agissait là d’un digne héritier de toute une génération de concepts couronnés de titres mondiaux.
Une auto en mesure de remporter des courses ?
C’est donc pour cette raison que Red Bull a décidé de ne pas baser sa philosophie 2016 sur une remise à plat totale de son concept comme l’a fait Ferrari, en faisant plutôt évoluer son package de l’an dernier et espérant en revanche trouver de sensibles gains sur la puissance, l’intégration et l’exploitation de l’unité de puissance Renault, désormais badgée TAG Heuer. Il faut dire que la créativité est par ailleurs réduite cette année par des règles statiques, comme n'a pas manqué de le rappeler Adrian Newey.
"Avec la RB12, nous sommes confiants quant au fait que nous avons réalisé de bons gains, mais la difficulté est que les chiffres vus en soufflerie et en CFD (simulation informatique) sont nos chiffres seuls. Et à moins de voir ceux de tous les autres, on ne sait pas où l’on est !", note Marshall.
"Nous sommes heureux d’aller dans la bonne direction de notre point de vue, mais nous ne saurons pas [où nous positionner] avant Melbourne. En ce qui concerne l’auto, j’espère que l’auto sera en mesure de remporter des courses. Cela peut sembler improbable après l’an dernier où nous avons souffert en début d’année, mais j’espère que nous pourrons faire un petit pas en avant en termes de puissance cette année pour équilibrer un peu la donne".
"Nous savions tous que nous avions un bon châssis"
Dan Fallows, Responsable de l’Aérodynamique, abonde et s’attend à ce que les chiffres de progrès les plus impressionnants proviennent de l’unité de puissance.
"Jusqu’à présent, les chiffres qui sortent du tunnel et de la CFD sont encourageants. Il était question de comprendre l’auto dont nous disposions l’an dernier, mais également d’identifier les difficultés que nous avions et de véritablement nous concentrer sur celles-ci. Je pense donc que nous avons fait un assez bon pas en avant".
"Mon espoir pour la RB12 est qu’elle continue garde la forme de la RB11. Bien entendu, nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés, mais nous savions tous que nous disposions de bonnes fondations avec cette voiture, ce châssis", ajoute-t-il, déterminé à rappeler qu’il ne fait pas l’ombre d’un doute dans les esprits de Red Bull que le handicap majeur l'an dernier était la relation de travail avec Renault. Mais le team a aussi compris qu'il faut être en mesure d'héberger correctement les caractéristiques de cette unité de puissance, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. "Ce que j’aimerais aussi vraiment voir est une auto qui nous offre de bonnes bases pour toute évolution que nous pouvons obtenir sur l’unité de puissance ; de l’aéro à tout le reste".
Les chiffres aéro ne sont jamais suffisants
Pour autant, n’allez pas penser que Red Bull se regarde le nombril et ne remet pas en cause ses propres efforts dans le domaine de l’aérodynamique et de l’intégration du groupe propulseur. Comme l’explique Pierre Waché, Responsable de la performance ingénierie, il n’existe jamais de ligne d’arrivée dans le domaine de l’aéro, et ce qui compte avant tout est d’être au bon niveau par rapport à là où se trouve la concurrence …
"Dire que l’on se satisfait des chiffres aéro est un grand mot : nous ne sommes jamais satisfaits !", sourit-il ainsi. "Il s’agit d’un processus de développement continu et nous ne visons pas des chiffres absolus : nous cherchons des données relatives par rapport aux autres. Les progrès sont significatifs et nous verrons s’ils sont suffisants".
C’est donc seulement à Melbourne que le team disposera de certaines réponses à ces questions de positionnement parmi les autres concurrents de la grille. Le réalisme reste de mise : Red Bull est dans la position du chasseur, pas du chassé. Mais comme en 2014, le team espère pouvoir répondre présent pour jouer la gagne dès que les circonstances le permettront.
"Je pense que nous devons nous concentrer sur l’assurance de nous rendre à Melbourne dans la meilleure forme possible, avec une bonne préparation", conclut Paul Monaghan responsable de l’ingénierie. "Ensuite, il faudra tirer le meilleur de la voiture sur chaque course et nous placer dans une position où nous pourrons nous battre pour le podium ou bénéficier de tout ce qui peut se produire autour du nous".
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