Analyse

Technique - Des départs à l'ancienne en 2016

La Formule 1 a remonté le temps lorsque les feux se sont éteints au Grand Prix d'Australie, comme l'expliquent Giorgio Piola et Matt Somerfield.

Le volant de la Ferrari SF15-T de 2015

Giorgio Piola

Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola

Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.

Les pilotes de Formule 1 ne sont autorisés à utiliser qu’une seule main pour gérer leur embrayage lors des départs cette année. Une mesure qui entre dans le cadre des efforts fournis par la FIA pour limiter l’influence des équipes.

Les limites fixées par la FIA

En août dernier, l’instance dirigeante du sport automobile a dévoilé les nouvelles restrictions introduites pour la saison 2016, visant à restreindre les aides au pilotage en F1. Elles comportaient des changements concernant les réglages de l’embrayage pour les départs, dont la majeure partie de la procédure était gérée par des systèmes et logiciels très intelligents.

S’il y a bien eu des changements autour de la recherche du point de patinage, introduits dès le Grand Prix de Belgique l’an dernier, l’intégralité des restrictions a été repoussée au début de la saison 2016. Les mesures présentées au mois d’août consistent en une limitation à un seul dispositif de gestion de l’embrayage pour les pilotes, mettant fin au système à double palettes qui apportait une grande aide aux pilotes sur la grille ces dernières années.  

Toutefois, la définition exacte de dispositif "unique" étant floue, qui plus est avec l’option de conserver malgré tout des double palettes (comme sur le système utilisé par Ferrari), la FIA a fait en sorte de s’assurer que les équipes et les pilotes ne trouvent pas une manière de contourner les restrictions.

Une seule main

Dans une note envoyée aux équipes pendant l’hiver, le directeur de course de la F1, Charlie Whiting, a clarifié la façon dont la FIA jugera le contrôle de l’embrayage par les pilotes au début de la course. 

"À moins qu’un défaut clairement identifié ne survienne pendant la procédure de départ, le pilote ne peut utiliser qu’une main pour gérer une palette d’embrayage unique pour le départ", précise Whiting. "Cela n’empêchera pas la mise en place d’une seconde palette, mais une seule devra être utilisée pour le départ."

"À l’endroit où deux palettes sont mises en place, aucune interaction entre elles ni participation à l’association du SECU (Standard Engine Control Unit) ne sera permise et, en outre, les concurrents devront être en mesure de démontrer, en cas de doute, que chacune des palettes peut être gérée avec une seule main."

Les nouvelles restrictions, s’ajoutant à celles déjà en vigueur pour la recherche du point de patinage, mettront beaucoup plus l’accent sur la manœuvre du pilote pour les départs. C’est la raison pour laquelle les simulations de départ ont été extrêmement nombreuses lors des essais hivernaux à Barcelone, avec des pilotes bien décidés à être totalement prêts pour le premier départ de la saison à Melbourne.

L'Histoire des palettes, par Giorgio Piola

Ferrari a lancé la mode des palettes derrière le volant lorsque sa voiture de 1989, la 640, a été la première à utiliser une boîte de vitesses semi-automatique. Il s'agissait d'une innovation si révolutionnaire pour l'époque que le dessin de Giorgio Piola ci-dessous pourrait bien être son oeuvre la plus connue.

 

Le volant de la Ferrari 640 de 1990
Le volant de la Ferrari 640

Photo de: Giorgio Piola

La première équipe à mettre l'embrayage sur le volant a été McLaren en 1994, mais seulement sur la voiture de Mika Häkkinen, qui souhaitait se limiter à deux pédales.

Martin Brundle a conservé les trois pédales, comme les pilotes suivants, car à cause de blessures subies dans un accident, il n'était pas capable de freiner assez fort du pied gauche.

 

Les pédales d'embrayage de Hakkinen et Coulthard en 1994
Les pédales d'embrayage de Hakkinen et Coulthard en 1994

Photo de: Giorgio Piola

Certains pilotes, comme Heinz-Harald Frentzen en 1995, étaient à l'aise avec la présence d'une palette d'embrayage unique derrière le volant.

 

Le volant de Heinz-Harald Frentzen en 1995
Le volant de Heinz-Harald Frentzen en 1995

Photo de: Giorgio Piola

Jacques Villeneuve, quant à lui, disposait d'une solution unique sur sa Williams, il a choisi d'avoir l'embrayage à gauche et la sélection des vitesses uniquement à droite en tirant la palette pour passer à la vitesse supérieure et en la poussant pour rétrograder.

 

Le volant de Jacques Villeneuve en 1997
Le volant de Jacques Villeneuve en 1997

Photo de: Giorgio Piola

 

Traduction par Basile Davoine et Benjamin Vinel

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