Actualités

Villeneuve - L'erreur de la F1 ? Avoir écouté les fans !

Commentateur de la Formule 1 sur Canal+, Jacques Villeneuve ne mâche jamais ses mots quant à la F1 moderne, qui n'est certainement pas de son goût.

Jacques Villeneuve

Jacques Villeneuve

XPB Images

Jacques Villeneuve, Williams FW19 Renault remporte le Championnat
La zone DRS
Kimi Raikkonen, Ferrari SF16-H
Jacques Villeneuve
Pascal Wehrlein, Manor Racing
Jacques Villeneuve, Williams devant Damon Hill, Jordan
Jacques Villeneuve, Williams FW19 Renault
Jacques Villeneuve, BAR Honda
Jacques Villeneuve
Max Verstappen, Red Bull Racing RB12
Lance Stroll, Williams
Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W07 Hybrid et Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12 en bataille
Esteban Gutierrez, Haas F1 Team VF-16 et Jenson Button, McLaren MP4-31 en bataille
Jacques Villeneuve, Williams FW19 Renault

Sur la scène d'Autosport International, le champion du monde 1997 a réitéré ses critiques envers de nombreux aspects de la catégorie reine – en particulier le DRS ainsi que les pilotes et moteurs actuels.

Villeneuve est catégorique quant à l'aileron arrière mobile, facteur majeur de dépassements multipliés par deux depuis son arrivée sur les F1 en 2011, soulignant que les manœuvres ont fréquemment lieu en ligne droite.

"L'erreur qu'a fait la F1, malheureusement, c'est de commencer à écouter les fans, parce que les fans se sont plaints qu'il n'y avait pas assez de dépassements", déplore le Canadien. "En écoutant ça, qu'a fait la F1 ? Elle a mis le DRS. Parce que comme ça, il y a 100 dépassements par course. Mais donnez-moi un dépassement dont vous vous souvenez depuis le DRS. Il n'y en a pas, parce qu'on ne voit pas l'effort du pilote."

"Dans une course de moto, ça prend parfois dix tours à un pilote d'en dépasser un autre. Mais lors de ces dix tours, on voit l'effort qui va avec. Quand le dépassement se produit, wow. Pendant ces dix tours, on est tenu en haleine. Mais ce n'est plus le cas : dans la prochaine ligne droite, on appuie sur un bouton et on dépasse. C'est tout."

"On veut voir une grande compétition. On veut que les boxeurs se fassent vraiment mal, pour voir qui est le plus fort. On ne veut pas qu'ils aient de gros gants pour ne pas se blesser. C'est un peu comme ça, le DRS : ne prenons pas de risque, appuyons sur un bouton. C'est comme dépasser sur l'autoroute. Du coup, on ne voit pas de vraies batailles. Il y a plein de dépassements, mais on s'ennuie. L'objectif n'est donc pas atteint."

Comme dans un jeu vidéo

La nouvelle génération de pilotes est généralement considérée comme imprudente au volant, Max Verstappen en étant le parfait exemple avec des coups de volant au freinage qui ont fait polémique pendant des mois dans le paddock. Lance Stroll s'était également fait remarquer par de nombreux accidents lors de sa première saison en F3 Europe. Il s'agit d'un phénomène nouveau, selon Villeneuve.

"Parce que les voitures étaient dangereuses et que c'était difficile de dépasser, il y avait beaucoup plus de respect entre les pilotes", insiste celui qui a couru en F1 de 1996 à 2006. "On ne voyait jamais les pilotes zigzaguer en ligne droite. On ne voyait jamais un pilote freiner à l'intérieur, il conservait sa trajectoire, freinait à l'extérieur et essayait de freiner plus tard. C'était propre et respectueux. Il y avait des contacts, mais c'était des erreurs."

"Maintenant, on voit un jeu vidéo, où les pilotes se croient dans un jeu vidéo. Il n'y a pas de respect. Qu'est-ce que le respect ? Ce n'est même pas dans leur vocabulaire. Tout va bien : on ne peut pas se blesser !"

Alors que la préparation physique des pilotes s'améliore sans cesse et que la gestion de la mécanique est devenue prépondérante depuis quelques années, Villeneuve regrette que la catégorie reine soit devenue moins fatigante – un aspect qui devrait toutefois changer cette saison, grâce aux monoplaces plus rapides avec beaucoup plus d'appui aérodynamique.

"La F1 a toujours été extrême en repoussant les limites", rappelle le Québécois. "Elle est censée être trop rapide, trop chère, folle. Ce n'est pas ce que nous avons là. On voit les pilotes sortir de la voiture sans la moindre goutte de transpiration parce qu'ils ont géré la voiture pendant toute la course et piloté à huit secondes de leurs temps de qualifications. C'est mauvais."

Des moteurs extrêmes

Quant aux unités de puissance turbo hybrides qui ont été introduites en 2014, Villeneuve est très loin de les apprécier, préférant la simplicité des V8 utilisés auparavant.

"Regardez le moteur, c'est de la belle technologie, mais c'est pour les ingénieurs, ça ne devrait pas être en F1. Cela n'apporte rien. Enlevons-le, ça ne devrait pas être là, c'est de l'ingénierie extrême. Je n'en voudrais pas sur ma voiture de route", conclut-il.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent La Haas 2017 a passé une partie des crash-tests
Article suivant Williams - L'accord Bottas/Mercedes bientôt concrétisé

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France