Édito - Lorenzo, la quête du héros

Une course au finish à couper le souffle avec un scénario incroyable tout au long du week-end. C’est exactement pour cela que les Grands Prix nous tiennent autant en haleine.

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le vainqueur Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Le vainqueur Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Le vainqueur Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Marc Marquez, Repsol Honda Team
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing

Remporter un Grand Prix ou une compétition n’est jamais chose simple, même quand tout semble sous contrôle vu de l’extérieur, et même quand le soulagement laisse transparaître une certaine décontraction diamétralement opposée à la concentration et à la gestion du stress sur une grille de départ.

Ce week-end au Mugello, on a eu le droit à du grand Jorge Lorenzo. Jeté dans le bouillon du chaudron italien avec des messages de haine placardés ici et là, l’Espagnol a mis son armure pour aller au combat. Il est probablement le seul pilote de l’ère moderne des Grands Prix à pouvoir faire face à une telle hostilité. Peu de ses contemporains lui montrent du respect ou de l’admiration, presque tous saisissent ses déclarations provocatrices et mal calculées pour encore plus le discréditer.

Mais lui est au rendez-vous, et en général "quand tout va bien" comme on dit, sauf que dans le cas présent tout n’allait pas tellement pour le mieux sur la M1 pendant les 23 tours de course. Il nous a donné, grâce à la performance une fois de plus incroyable de Marc Márquez, une démonstration de qui il est et comment l’homme est fait !

En reprenant toutes ses courses qu’il a disputées depuis qu’il est en MotoGP, il est là dès les premiers tours de roue avant d’appliquer une précision du chrono imparable puis, une fois n’est pas coutume, de retourner à la bataille en fin de course, sur les derniers mètres, pour un finish d’une grande intensité et un spectacle de toute beauté.

Le boss, c’est bien lui à l’heure actuelle, comme il l’a été également lors des précédentes campagnes. Et il se moque de savoir s’il fera l’unanimité auprès des fans. Dans cette époque où tout se dit et est relayé si rapidement, Jorge n’a pas réussi à imiter son voisin de garage malgré de nombreuses tentatives. Qui pourrait lui reprocher d’avoir essayer ? Arriver aux côtés de Valentino était certainement une sacrée étape à franchir avec la dimension spectacle élaborée par Rossi depuis toutes ces années, et qui a disparu aujourd’hui.

Il est comme ça, Lorenzo

Il y a un peu de logique dans l’approche du Majorquin qui cherche toujours à souligner ses exploits, donner son avis comme la référence à reprendre aux journalistes assis en face de lui. Mais ça ne fonctionne pas et le futur pilote Ducati semble s’en faire une raison, sans toutefois ne pas perdre une occasion pour remettre les choses en ordre une fois la course remportée.

Il est comme ça, Lorenzo, depuis ses débuts en 125cc où son ambition a mis un peu de temps à trouver la formule du succès, et en s’imposant dans une discipline à la hauteur de ce qu’il démontre chaque week-end de course. Parmi les déclarations faites en conférence de presse, le fond de ses messages est très souvent juste mais sa parole a du mal à porter. Même quand, en 2011, il avait mis gentiment en garde le pilotage du grand Marco [Simoncelli], lui indiquant de ne pas trop jouer avec le feu, ce dernier étant flanqué lui aussi de gardes du corps à Catalunya après des menaces de mort pour avoir envoyé Pedrosa au tapis.

Étant tellement exposés à l’opinion, il est bien difficile de devenir un expert en communication [de crise], même si tous les pilotes en ont un dans leur entourage. Jorge Lorenzo lance des piques et jubile dès que l’occasion lui est donnée, et tant mieux, qu’on soit d’accord avec lui ou non, qu’on l’admire ou qu’on lui préfère quelqu’un d’autre ! Son profil peut même être comparé à celui de Casey Stoner, qui a quitté les grilles de départ après des décennies de sacrifice, et qui avait lui aussi un sens de la communication assez tranché. Et pourtant aujourd’hui, l’idée de revoir le numéro 27 en course fait fantasmer beaucoup de monde…

C’est assez rare de voir autant de passion dans un sport planétaire comme le MotoGP où chacun hisse les couleurs de son favori, où les partis pris sont aussi intenses et où un sujet aussi délicat que de parler d’untel suscite une vague imposante de réactions. Impossible pour moi d’imaginer une course sans Jorge Lorenzo avec ses records, ses victoires et ses titres en face desquels la victoire de ses concurrents prend également une certaine ampleur.

Je respecte toutes les émotions et souhaite que les prochaines courses soient d’une qualité identique à ce Grand Prix d’Italie. La prochaine étape devrait nous régaler ; même après 7 ans on garde encore ces images de fin de course entre Valentino et Jorge, avec une démonstration de Rossi identique à celle réalisée par Lorenzo dimanche dernier.

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