Une victoire au goût de revanche pour Webber, Bernhard et Hartley

Après près de huit mois d'attente, Mark Webber, Timo Bernhard et Brendon Hartley sont enfin de retour sur la plus haute marche du podium. Les trois hommes n'ont guère eu l'opportunité de faire honneur à leur titre de champions du monde en ce début de saison, contrariés par un accrochage à Silverstone, deux crevaisons puis une rupture mécanique (essieu) à Spa, et une 5^e place LMP1 au Mans (13^e au général) après une longue réparation durant la nuit.

Mais, sur le Nürburgring, la réussite était pour une fois du côté de la Porsche n°1. Certes devancée par les deux Audi à l'issue des qualifications, la 919 Hybrid futur vainqueur de l'épreuve se portait aux avant-postes une première fois à l'issue de la deuxième salve de ravitaillement, mais perdait du temps après une crevaison lente qui forçait Brandon Hartley à stopper plus tôt que prévu.

Devancée par l'autre 919 Hybrid à l'issue d'une neutralisation tombant au meilleur moment pour l'équipage Dumas, Jani et Lieb, la n°1 reprenait son bien lorsque la voiture de ces derniers perdait gros une première fois lors d'un accrochage avec une Porsche du GTE Am, puis la pénalité qui s'en est suivie. Par la suite, la bagarre entre le deuxième prototype de Stuttgart et les deux Audi permettait à Timo Bernhard, auteur du dernier relais, de conforter son avance et de franchir la ligne avec près d'une minute d'avance.

Un succès à la saveur particulière pour le pilote allemand, qui savoure ce retour de la réussite à l'occasion de cette manche disputée sur ses terres. Une course qui avait d'ailleurs été le théâtre du premier succès 2015 des trois hommes, le premier d'une superbe série de quatre victoires qui les avait menés au titre mondial à l'issue de la saison.

"La victoire à domicile était le gros objectif de cette course, mais c'était difficile, très proche du début à la fin", commentait Timo Bernhard à l'issue de l'épreuve. "J'ai eu de belles bagarres avec Oliver [Jarvis] et Marcel [Fässler], très correctes. Le trafic était aussi compliqué. Difficile, mais c'est pourquoi cette victoire est encore plus appréciable. Nous voulions tellement cela après les premières courses qui étaient difficiles pour nous. L'important était que Porsche l'emporte, et que ce soit nous, c'est encore mieux".

Cela fait du bien d'être de retour après les soucis que nous avons rencontrés jusqu'ici.

Brendon Hartley.

Pour Brendon Hartley, il s'agit d'un soulagement, lui qui avait été à l'origine du spectaculaire accrochage avec une Porsche GTE à Silverstone, et qui avait mené à l'abandon de la numéro un. Mais le Néo-Zélandais a bien cru perdre gros une nouvelle fois en milieu de course, se plaignant de vibrations et de manque de grip en raison d'un problème vite élucidé par l'équipe.

"J'ai eu une crevaison lente qui a quelque peu perturbé notre stratégie", explique-t-il. "Nous savions que nous ne pourrions pas faire un arrêt en plus [pour gagner la course], nous espérions juste rentrer dans une fenêtre de ravitaillement avec une neutralisation. Tout a été exécuté parfaitement par l'ensemble de l'équipe Porsche : les ingénieurs, les mécaniciens, Timo et Mark. C'était une course difficile, pas mal d'égratignures sur la voiture, mais cela fait du bien d'être de retour après les soucis que nous avons rencontrés jusqu'ici".

Webber : Nous aimons battre Audi

"C'est notre course à domicile en Allemagne, et c'est une belle récompense", a confié Mark Webber à Motorsport.com. "Lorsque vous décrochez le résultat maximum, et que vous allez au bout de votre potentiel, c'est le maximum que vous puissiez faire".

"Je pense que nous les avons tout simplement mis en difficulté", continue le pilote australien en évoquant les Audi. "Ils ont perdu de la vitesse sur leur voiture en fin de course, et ils ont dû jeter toutes leurs forces, notamment en doublant les relais sur un train de pneus".

"C'était bien que Audi n'ait plus de cartouche sur la fin, mais je pense qu'ils seront forts à Mexico", conclut Webber. "Nous avons encore des domaines à améliorer. Bien sûr, Audi fait partie du groupe VW également, mais nous aimons tout de même les battre. Le niveau était très élevé aujourd'hui devant. Nous avons juste dû faire attention à bien gérer les neutralisations, comment les exploiter au mieux, car elles ont un peu trop perturbé la course à mon goût. Au final, ce fut une brillante performance de la part de Porsche".

Propos recueillis par Filip Cleeren