Vasselon - "Donner des garanties" à un nouvel arrivant en WEC
Le directeur technique de Toyota souligne l'importance de certaines restrictions en WEC, notamment pour éviter de décourager d'autres constructeurs de s'engager dans la discipline.
Photo de: Toyota Racing
B.D., Le Castellet - Depuis le début de son engagement moderne en LMP1, en 2012, Toyota a affronté chaque année la même interrogation : pourquoi ne pas engager une troisième voiture au Mans ? Le constructeur japonais, qui a régulièrement considéré cette option, a toujours tranché en s'y opposant, privilégiant l'utilisation de ses ressources pour le développement de ses prototypes. En 2016, avec la décision commune de Porsche et Audi de ne pas aligner une troisième voiture aux 24 Heures du Mans, Toyota a été conforté dans sa vision, même si la question s'est malgré tout posée.
Malgré le déploiement de moyens supplémentaires pour concevoir et développer la nouvelle TS050 Hybrid, notamment après l'échec de la dernière campagne, Toyota a toujours rappelé qu'il n'était pas question d'engager une course à l'armement avec des dépenses inconsidérées. L'équipe japonaise a ainsi participé activement aux réflexions qui ont mené à certaines restrictions au sein de la catégorie LMP1 pour maîtriser les coûts et éviter d'aller trop loin. Une tendance sur laquelle insistait également Gérard Neveu, directeur général du WEC, lors de la présentation du plateau 2016 au début du mois de février.
"En P1 hybride il faut que l’on fasse attention, très attention", prévenait-il dans un entretien accordé à Motorsport.com. "Ça ne peut pas être une dépense infinie, bien au contraire. Il faut que chacun soit sérieux et raisonnable là-dessus, il faut vivre dans un monde réel si on veut continuer."
Réduire le rythme des progrès
C'est dans ce sens que vont les restrictions imposées en matière de roulage en essais et d'utilisation des souffleries, comme l'a rappelé Pascal Vasselon, directeur technique de Toyota Racing : "C’est nous qui avons poussé ces limitations, car on sait que notre budget ne va jamais augmenter de façon stratosphérique, et la seule solution, c’était de ramener les opérations des autres plus proches des nôtres."
"On a débattu et tout le monde a compris que c’était dans l’intérêt de la série et d’attirer de nouveaux compétiteurs. On aura 44 jours d’essais cette année. On a réduit l’utilisation des souffleries car on s’est rendu compte que les concurrents commençaient à avoir des programmes de soufflerie déraisonnables. Nous, on ne pouvait pas. Là aussi, on a demandé et obtenu de ramener les programmes de soufflerie à des choses raisonnables."
Une orientation qui doit également permettre d'ouvrir la porte à l'arrivée éventuelle d'un nouveau constructeur dans la catégorie LMP1, sans que celui-ci ne soit découragé avant même d'y réfléchir.
"Il y a un certain nombre d’éléments qui ramènent l’opération en WEC à quelque chose d’à peu près raisonnable, et c’est important pour attirer de nouveaux participants", insiste Vasselon. "Actuellement, le niveau du WEC devient préoccupant car un nouvel arrivant a du mal. Si on veut donner des garanties à un nouvel arrivant, qu’il ne va pas lui falloir 15 ans pour nous rattraper, il fallait qu’on réduise le rythme des progrès, et c’est ce qui est en cours."
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