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L'épopée Suzuki : Les années Kevin Schwantz

Deuxième épisode de notre série sur l'Histoire de Suzuki en catégorie reine, avec le retour de la marque en 500cc à la fin des années 1980 et son retour au sommet avec Kevin Schwantz.

Kevin Schwantz, Team Suzuki MotoGP

Photo de: Suzuki MotoGP

L'épopée Suzuki

Motorsport.com retrace l'Histoire de Suzuki en 500cc et en MotoGP à travers un dossier spécial.

Après avoir composé l'essentiel de la grille à la fin des années 1970, décroché ses premiers titres avec Barry Sheene et continué à dominer la catégorie 500cc au début de la décennie suivante avec Marco Lucchinelli et Franco Uncini, Suzuki a connu une saison 1983 catastrophique et sa structure officielle s'est désengagée du championnat.

L'épopée Suzuki :

Encore alignées par des structures privées, les Suzuki sont restées discrètes au cours des trois saisons suivantes, avec un seul podium, et des victoires ou pole totalement inexistantes. En 1987, la marque a retrouvé la catégorie reine avec un nouveau modèle, la RGV500, utilisée ponctuellement pour Takumi Ito et surtout Kevin Schwantz, qui allait devenir l'homme fort de la marque.

Suzuki s'est engagé à temps plein en 1988 et Schwantz, qui disputait sa première saison complète, a débloqué son compteur de victoires en 500cc dès la manche inaugurale de la saison à Suzuka. Ces débuts prometteurs n'ont été suivis que par un second succès cette année-là, et surtout cinq abandons, Schwantz partant trop souvent à la faute. Le Texan a conclu la saison au huitième rang du championnat, derrière les représentants de Yamaha et Honda, et en ayant inscrit moins de la moitié des points du Champion Eddie Lawson.

Kevin Schwantz, Team Pepsi Suzuki, en tête

Kevin Schwantz en tête du GP de France 1988, qu'il terminera au troisième rang

Schwantz et Suzuki ont franchi un cap en 1989 avec six victoires mais encore de trop nombreux abandons. La progression s'est néanmoins concrétisée avec la quatrième place du championnat, une nouvelle fois derrière les pilotes Yamaha et Honda emmenés par Lawson, lui-même passé du premier au deuxième. Blessé au début de la saison 1990, Lawson a été écarté des circuits, ce qui a véritablement lancé l'opposition avec Wayne Rainey, représentant de Yamaha, et Kevin Schwantz.

Les deux Américains s'étaient déjà affrontés sur leurs terres avant de se retrouver en 500cc, qu'ils ont rejoint tous les deux en 1988. Aidé par une Yamaha plus éprouvée que la Suzuki et par une meilleure régularité, Rainey a terminé ses deux premières saisons dans la catégorie à la place de vice-Champion et il a remporté sept courses en 1990, deux de plus que Schwantz. Rainey a ainsi été sacré pour la première fois devant son vieux rival, toujours en progrès... mais toujours trop souvent à terre. Niall Mackenzie a pris la quatrième place avec la seconde Suzuki officielle, confirmant la montée en puissance de la marque.

Wayne Rainey, Yamaha and Kevin Schwantz, Suzuki

La rivalité entre Waine Rainey et Kevin Schwantz a atteint son apogée en 1991

En 1991, Rainey et Schwantz ont dû rouler sur des pneus Dunlop, et cela a d'abord favorisé le premier, qui avait déjà roulé avec les pneus de la marque alors que Schwantz devait s'y adapter, ce qui lui a pris un certain temps mais ne l'a pas empêché de s'imposer dès la première manche à Suzuka. Le duel entre les deux hommes s'est par la suite intensifié, tournant en la faveur de Schwantz à Hockenheim, à Assen et à Donington, mais cela n'a pas empêché le deuxième sacre du représentant de Yamaha. Schwantz a même dû se contenter de la troisième place du championnat, un troisième larron nommé Mick Doohan étant apparu dans la lutte avec sa Honda.

De nouveau équipé des pneus Michelin en 1992, Suzuki n'a décroché qu'une seule victoire, toujours par le biais de Schwantz, au Mugello. Au terme de cette saison décevante, l'homme fort du constructeur n'a pris que la quatrième place au championnat, cinq petits points devant Doug Chandler, devenu son coéquipier l'année précédente. Pendant ce temps, Rainey décrochait son troisième et dernier titre, avant que son destin bascule en 1993.

L'Histoire du Championnat du monde :

Kevin Schwantz a mené durant la majeure partie de la saison mais Wayne Rainey a repris l'avantage à Brno, avant l'accident de Misano qui l'a laissé paralysé. Cette saison 1993 a ainsi vu Kevin Schwantz décrocher le titre mondial dans ce contexte difficile, après s'être imposé quatre fois, autant que Rainey.

Suzuki était plus que jamais porté par Schwantz mais Alex Barros, arrivé dans l'équipe officielle cette année-là, a décroché une première victoire, alors que les 23 précédents succès de la marque étaient revenus à son coéquipier. Suzuki semblait lancé mais ce sacre de Schwantz est resté une parenthèse entre ceux de Rainey avec Yamaha et ceux de Doohan avec Honda.

Kevin Schwantz

Kevin Schwantz a décroché le titre en 1993

Suzuki rentre dans le rang

Aucun titre des constructeurs n'est venu s'ajouter au palmarès de la marque de Hamamatsu à cette époque, et elle a lentement plongé dans la hiérarchie. Alors que Doohan entamait sa domination, Schwantz n'a gagné que deux fois en 1994, pour se classer au quatrième rang du championnat, et il s'agissait de sa dernière saison complète puisqu'il a décidé de mettre fin à sa carrière après seulement trois courses l'année suivante.

La saison 1995 a marqué un sursaut pour Suzuki avec sa recrue Daryl Beattie, vainqueur de deux courses après avoir battu Doohan au Japon et profité d'une erreur de son rival en Allemagne. Ensuite dominé par son compatriote, Beattie est resté dans la course au titre jusqu'à l'avant-dernière manche mais a dû se contenter de la place de vice-Champion. Des blessures l'ont empêché de briller l'année suivante, au cours de laquelle Suzuki n'a décroché que deux podiums grâce à Scott Russell, sixième du championnat. La dégringolade a continué en 1997 avec pour meilleur résultat une cinquième place, conquise par Beattie, lointain 11e en fin d'année.

Podium : le vainqueur Mick Doohan, Honda, et le deuxième Daryl Beattie, Suzuki

Daryl Beattie a pris la deuxième place du championnat derrière Mick Doohan en 1995

La marque a fait appel à un duo 100% japonais pour la saison 1998, composé de Nobuatsu Aoki et Katsuaki Fujiwara, qui n'a finalement disputé que trois courses en raison d'une blessure. Portant presque à lui seul les espoirs de la marque, Aoki a certes amélioré le bilan de la marque, avec une quatrième place comme meilleur résultat en course et la neuvième au championnat, mais les succès de Schwantz semblaient bien loin.

Suzuki concluait ainsi sa troisième saison sans victoire, mais la flamme allait être rallumée par Kenny Roberts Jr, qui sera au cœur du prochain épisode de notre série sur le constructeur...

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