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Le moteur Ferrari éveille des soupçons, la FIA sollicitée

Un certain nombre de concurrents de Ferrari ont écrit à la FIA pour clarifier la légalité de certains aspects de conception qui, selon eux, sont à l'origine de l'avantage moteur dont dispose l'équipe italienne.

Sebastian Vettel, Ferrari SF90

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

D'après les informations de Motorsport.com, des concurrents de Ferrari cherchent à obtenir une clarification pour savoir s'ils peuvent eux-mêmes appliquer des concepts similaires ou si cela irait à l'encontre de la réglementation. Ces requêtes ont émergé après les récentes bonnes performances de Ferrari qui ont révélé l'étendue de son avantage moteur, estimé jusqu'à 0,8 seconde par tour sur certains circuits et qui a été décrit comme "insensé" par une source au sein d'un top team.

Depuis la trêve estivale, Ferrari a dominé les cinq séances de qualifications et remporté trois Grand Prix. Une évolution significative de sa monoplace à Singapour l'a aidé à contrebalancer son déficit de performance dans les courbes, qui posait tant problème durant la première partie de saison, et a transformé son avantage de vitesse de pointe en atout décisif pour les qualifications. Ces progrès ont permis à Ferrari de reprendre la main durablement sur Red Bull Racing ainsi qu'à dépasser Mercedes en performance pure.

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Une théorie vise le dispositif de refroidissement d'air et la manière dont une fuite contrôlée permettrait de laisser une petite quantité d'huile pour participer au processus de combustion, produisant ainsi un surplus de puissance sur une courte durée. Utiliser de l'huile dans le refroidisseur d'air, ce que Ferrari serait seul à faire, est autorisé par le règlement, bien que ce dernier énonce que de tels systèmes "ne doivent pas utiliser intentionnellement la chaleur latente de vaporisation de tout fluide à l'exception du carburant destiné à la combustion classique du moteur".

Au moins une écurie concurrente estime que cela pourrait être à l'origine de l'avantage pris par Ferrari en qualifications, et a demandé une clarification quand à l'autorisation de cette pratique. Le système de récupération d'énergie de Ferrari attire également l'attention d'une autre écurie concurrente, qui a soumis sa propre question auprès de la FIA. Cependant, les concurrents de Ferrari disent n'avoir reçu aucune réponse à leurs demandes de clarification. La FIA préférerait que les équipes portent réclamation, ce à quoi le président Jean Todt avait fait référence lorsque Ferrari avait fait l'objet de vérifications techniques suite aux interrogations entourant l'utilisation de l'ERS et des batteries.

Contactée par Motorsport.com sur le sujet, la FIA dit "continuer à surveiller tous les paramètres liés à la conformité des unités de puissance par rapport au Règlement Technique du Championnat du monde de Formule 1". L'instance internationale précise également qu'elle n'a "pas reçu de réclamation venant d'une écurie concernant les designs actuellement utilisés".

L'absence de réponse de la FIA sur les points spécifiquement abordés ont créé de l'incertitude chez les concurrents de Ferrari quant à la manière de procéder. Une partie des inquiétudes concerne également le fait de savoir s'il peut s'agir d'un effet collatéral faisant suite au décès brutal de Charlie Whiting à l'aube de la saison, et à la réattribution des différentes responsabilités qu'il endossait.

Lorsque Charlie Whiting était directeur de course, les requêtes formelles et informelles étaient monnaie courante pour obtenir une clarification du législateur sur d'éventuelles zones grises de la réglementation. Cela permettait de discuter les points préoccupants et d'éviter de porter réclamation, ce qui aurait pu mener certaines équipes à en cibler d'autres et à engendrer des conflits plus importants. Ce processus renforçait également l'idée selon laquelle la FIA était au fait des questions techniques sensibles, plutôt que de s'appuyer sur d'éventuelles craintes des équipes avant que l'instance n'intervienne.

Les gains de performance de Ferrari n'ont pas suffit à perturber la domination de Mercedes depuis le début de l'ère hybride, puisque le constructeur allemand a décroché au Japon son sixième titre mondial consécutif, mais la Scuderia est devenue la nouvelle référence en matière de motorisation. En Russie, son directeur Mattia Binotto assurait que cet avantage moteur n'était "pas aussi important" que ce que certains pensaient.

La surveillance liée aux progrès de Ferrari avait connu un premier épisode l'an dernier, avec une enquête sur son ERS à l'issue de laquelle la FIA s'était montrée "satisfaite". Cependant, des éléments dans la manière dont la FIA s'était comportée avaient suscité des doutes. Les membres de Mercedes, Lorenzo Sassi et James Allison, avaient été publiquement cités par la FIA comme étant à l'origine des soupçons, ce que le directeur de l'écurie allemande Toto Wolff avait qualifié de "dérangeant".

Une réclamation officielle contre les éléments de designs actuels de Ferrari apparaît peut probable. Elle devrait être formulée pendant un week-end de Grand Prix en présumant d'une non-conformité de la monoplace par rapport au règlement. Généralement, cela se produit au maximum une demi-heure après la publication des résultats provisoires.

Sebastian Vettel, Ferrari SF90

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