Après le GP de France, Lorenzo a pensé quitter le MotoGP
Le pilote espagnol était tellement en difficulté en début de saison, qu'il s'est demandé pendant plusieurs jours s'il était prêt à stopper sa carrière.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Jorge Lorenzo ne fait pas les choses à moitié, que ce soit en piste ou en dehors. Aussi, lorsqu'il a disputé son dernier Grand Prix avec Ducati, au mois de novembre à Valence, il a tenu à faire ses adieux à son équipe avec l'art et la manière. Il a organisé un dîner réunissant ceux qui l'avaient accompagné durant ses deux années en rouge, il a offert à chaque membre de son équipe une montre et un casque. Et puis, il a fait diffuser une vidéo qu'il a enregistrée afin de revenir sur ce parcours chez Ducati, marquant à bien des égards.
"Il y a des histoires qui sont heureuses, d'autres qui sont tristes, et puis il y a celles qui sont inclassables, comme mon histoire avec Ducati," introduit Lorenzo dans l'enregistrement. "Le challenge était aussi difficile que beau : être Champion du monde avec Ducati. J'avais bien conscience des difficultés, mais le choc que j'ai eu quand j'ai testé la moto a été encore plus grand que ce que j'avais imaginé. Peu à peu, j'ai réalisé que toutes les compétences qui m'avaient permis de devenir Champion du monde ne m'étaient plus d'aucune aide. Il fallait que je travaille sans cesse, pour apprendre de tout et de tout le monde."
Début 2017, les premières courses ont tout de suite mis l'Espagnol dans le bain, avec des performances en berne et des chutes qui n'auguraient rien de bon. "Les premières critiques opportunistes sont alors arrivées, disant que je ne m'adapterais jamais", se souvient-il. Et s'il convient que son podium à Jerez l'a quelque peu rassuré, ce n'était qu'une bouffée d'air frais qui ne marquait pas encore la fin des difficultés.
Peu à peu, Lorenzo a tout de même trouvé la clé pour réussir ses débuts de courses, bien qu'il ne parvienne pas encore à tenir sur la durée. "La dynamique a changé à Silverstone : j'ai terminé cinquième, à seulement trois secondes du vainqueur. La première victoire n'était pas loin." Elle se fera toutefois attendre encore dix mois, avec entre-temps deux autres podium sur la fin de saison 2017.
"On était clairement en progrès. Signer le record à Sepang pendant la pré-saison était de bon augure", reprend-il. "Mais tout a mal tourné à Buriram. J'ai eu du mal à finir dans le top 10, je n'étais pas rapide, je n'avais pas de rythme et le pire c'est que j'étais épuisé. Un cauchemar."
Toucher le fond pour mieux rebondir
Avec seulement quatre points à son compteur sur les quatre premières courses de la saison, Lorenzo vivait le plus mauvais début de championnat de sa carrière MotoGP. Et puis est arrivé le Grand Prix de France, ultime revers qui allait le pousser à se poser une question majeure : était-il prêt à voir sa carrière s'arrêter ainsi ?
"Le moment critique est arrivé au Mans. Après avoir mené la course, j'ai commencé à perdre des places et j'ai terminé sixième. La situation était critique et ma carrière était en danger. Est-ce que je pouvais partir à 31 ans, après tout ce que j'avais accompli ? La réponse était oui. Pendant quelques jours, j'ai eu en tête de m'arrêter, mais l'idée de quitter ce sport m'a rendu encore plus triste. Ça n'était pas le moment. Je voulais démontrer que je pouvais recommencer à gagner."
Alors qu'il a envisagé de raccrocher, c'est à ce moment-là que Jorge Lorenzo a rebondi. Le dernier déclencheur dont il avait besoin pour inverser la tendance est enfin arrivé et, à partir de là, son aventure avec Ducati a changé du tout au tout.
Bien que les résultats n'aient pas encore été au rendez-vous comme il l'espérait, Jorge Lorenzo est arrivé au Mugello en se sentant malgré tout mieux sur la Desmosedici, le fruit de modifications qui ont été dans son sens sur le moteur, le châssis et à un "réservoir aux pouvoirs magiques"…
"Ma chance est arrivée le dimanche et je n'ai pas voulu la laisser filer. Feux de départ… marteau… et ciao, belli, ciao ! Je l'avais fait ! Jamais de ma vie je n'ai autant crié dans mon casque", reconnaît le pilote espagnol.
Ainsi lancé sur une spirale à succès, le triple Champion du monde MotoGP a démontré qu'il n'avait rien perdu de son talent, allant même jusqu'à battre Marc Márquez dans un duel de fin de course haletant en Autriche. "On était les rois du monde !" sourit-il.
On le sait, cette série a pris fin au départ du Grand Prix d'Aragón, où Lorenzo a lourdement chuté, entrant alors dans une période de deux mois marquée par les blessures. S'il n'a pas connu la fin de parcours espérée avec Ducati, Jorge Lorenzo l'assure : ces deux années garderont une place à part dans son cœur. Et désormais le voilà déjà reparti vers un nouveau défi : celui de s'adapter à la Honda et d'aller chercher le succès avec une troisième moto.
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