La guerre en Ukraine aggrave les soucis logistiques du MotoGP

Carmelo Ezpeleta a donné des détails sur la situation en Argentine, où une partie du matériel n'est pas encore arrivée en raison de problèmes techniques sur des avions-cargos. La guerre en Ukraine prive le MotoGP de solutions de repli.

Les garages vides

Gold and Goose / Motorsport Images

Une accumulation de problèmes logistiques a entraîné l'annulation de la première journée d'essais du GP d'Argentine. Cinq trajets en avion-cargo étaient organisés par le MotoGP afin de faire transiter le matériel entre l'île de Lombok, où s'est déroulé le GP d'Indonésie, et Tucumán, à proximité du circuit de Termas de Río Hondo, avec différentes escales techniques.

Deux avions ont rencontré des problèmes et ont été immobilisés à Mombasa, au Kenya, et l'un d'entre eux s'y trouve encore, à plus de 11 000 km du lieu où sont les équipes et leurs pilotes. Du matériel de Michelin, des équipes Ducati factory, Gresini et VR46, ainsi que des équipes du Moto2 et du Moto3, ne devrait arriver que dans la nuit, rendant un roulage impossible vendredi. Le nouveau programme prévoit donc les premiers essais samedi matin.

La Dorna étant en charge de ce fret, son grand patron Carmelo Ezpeleta a précisé qu'un retard pour une seule équipe aurait suffi à entraîner le report, et a donné des détails sur les difficultés rencontrées ces derniers jours. "Il y a deux semaines nous étions à Lombok, tout se passait bien parce qu'il y avait une semaine de pause, puis mercredi dernier, nous avions envoyé différents avions de Lombok vers l'Argentine, et l'un d'entre eux à rencontré un problème à Mombasa, en Afrique", a confirmé Ezpeleta. "Nous avions décidé qu'un autre avion arrivé en Argentine reparte à Lombok et amène le reste du fret ici [...] mais malheureusement, il a également eu un souci technique, encore à Mombassa, et n'a pas pu arriver."

"Il devait partir hier pour arriver aujourd'hui mais le problème a été plus important. Apparemment, le souci est sur une soupape de l'un des quatre moteurs. Deux avions sont partis de Londres et de Paris, je crois, pour apporter cette soupape à Mombasa. Normalement, ces pièces sont en train d'arriver à Mombasa, pour pouvoir faire des réparations cet après-midi. Si tout se passe bien, vers 20h00 ou 20h30 ce soir, le matériel partira, à temps pour le nouveau programme prévu pour samedi."

"Si l'avion décolle ce soir vers 20h30, ça ira", a ajouté le promoteur du MotoGP. "On a beaucoup appris depuis 30 ans sur ces situations sur les avions. C'est très compliqué."

Carmelo Ezpeleta

Carmelo Ezpeleta

Aux soucis techniques sur les avions s'ajoute la crise internationale, qui réduit les alternatives pour la Dorna. Les relations commerciales entre l'Occident et la Russie étant très limitées dans le contexte de guerre en Ukraine, peu d'avions sont actuellement disponibles pour le fret international.

"Le principal problème, et qui s'est renforcé avec les inquiétudes en Ukraine, c'est qu'une grande partie des avions viennent d'entreprises russes", a expliqué Ezpeleta. "Tous ces appareils sont interdits maintenant et on a perdu environ 20% des capacités de fret dans le monde. Le problème est qu'il n'y a pas d'avions disponibles. On a eu le temps de discuter depuis mercredi pour résoudre le problème. Il n'y a pas d'avions disponibles en ce moment. Nous n'avons pas d'autres solutions qu'attendre que l'avion soit réparé à Mombassa et qu'il arrive ici."

L'Espagnol a chiffré à environ 140 le nombre d'avions capables de transporter un tel fret, mais tous ne répondent pas aux solutions adoptées par le MotoGP : "Tous les avions-cargos ne sont pas viables pour nous. Nous avons un stockage prévu pour un type d'appareils et ce n'est pas facile de passer de l'un à l'autre. En MotoGP, nous sommes habitués à de nombreux problèmes et ça en fait partie. La seule chose à faire, c'est de faire tous nos efforts pour résoudre la situation, mais il faut l'accepter, exactement comme la météo ou le reste. Ça fait partie du jeu."

Faut-t-il repenser le calendrier ?

Se pose maintenant la question des mesures à mettre en place pour limiter les problèmes logistiques, comme éviter des enchaînements de courses séparées par 16 000 km, comme l'Indonésie et l'Argentine. Carmelo Ezpeleta estime que c'est surtout un manque de chance qui a mené à la situation actuelle et ne souhaite pas modifier profondément le calendrier à l'avenir.

"Il faut peut-être reconsidérer les choses pour des courses prévues deux week-ends à la suite. Mais cette fois, ce n'était pas le cas, il y avait une semaine de pause. Malheureusement, nous ne pouvons pas éviter ce problème. Ce Grand Prix est le 499e que nous organisons et grâce à Dieu, c'est la première fois que nous rencontrons ce problème. Il faut accepter ces choses-là. Aujourd'hui, notre principal objectif est de faire la course en Argentine puis celle de la semaine prochaine à Austin."

Le garage de VR46 attend encore son matériel.

Le garage de VR46 attend encore son matériel.

[C'est difficile] avec le nombre de courses que nous avons, en essayant de ne pas être en même temps que la Formule 1, ce qui est très dur, et avec des difficultés pour réduire le nombre de courses, parce que, grâce à Dieu, l'intérêt pour le MotoGP est très important", a ajouté Ezpeleta. "Nous devons maintenir le nombre de courses actuel et [réduire leur nombre] n'est pas une option. Comme toujours, établir le calendrier est l'une de nos tâches les plus difficiles. On essaie de consolider les choses, on change le programme, mais ce n'est pas une solution."

L'idée de planifier des week-ends de course avec seulement deux jours en piste, contre trois sur tous les Grands Prix, n'enchante pas plus Ezpeleta : "C'est possible mais ça ne changerait rien. La course doit avoir lieu le dimanche. Ça ne change rien si [ça commence] le vendredi ou le samedi. On n'a pas pu arriver ici en raison d'une succession de problèmes sur les avions. La solution n'est pas de passer de trois [jours] à deux."

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