Tost et Steiner se lâchent contre Abiteboul et Renault

Las de ce qu'ils considèrent comme des jérémiades de la part d'une équipe d'usine peinant à égaler le niveau de ses rivaux directs, les directeurs de Toro Rosso et Haas ont fermement invité Cyril Abiteboul à se concentrer sur les performances de sa propre équipe lors d'une conférence de presse musclée.

Daniel Ricciardo, Renault F1 Team R.S.19, avec un aileron avant cassé, devant Antonio Giovinazzi, Alfa Romeo Racing C38, Daniil Kvyat, Toro Rosso STR14, Lance Stroll, Racing Point RP19, Carlos Sainz Jr., McLaren MCL34, Pierre Gasly, Red Bull Racing RB15, George Russell, Williams Racing FW42, et Robert Kubica, Williams FW42, au départ

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Daniil Kvyat, Toro Rosso STR14
Détails techniques de la Renault, F1 Team
Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport F1 Team lors de la conférence de presse
Déflecteur de la Toro Rosso
Daniel Ricciardo, Renault F1 Team, dans son garage avec ses mécaniciens
Romain Grosjean, Haas F1 Team VF-19
Franz Tost, directeur, Scuderia Toro Rosso, en conférence de presse
Détails techniques de la Renault F1 Team
Guenther Steiner, Team Principal, Haas F1
Daniil Kvyat, Toro Roso STR14

Franz Tost, directeur de l'équipe Toro Rosso, s'est montré vindicatif en conférence de presse des responsables d'équipes, ce vendredi, à Bahreïn, lorsqu'a été abordé le sujet des liens entre petites structures et équipes d'usine leur fournissant d'importantes pièces dans le cadre réglementaire.

McLaren, Williams et Renault ont fait savoir à répétition leur crainte à l'idée de voir la situation des pièces communes à plusieurs équipes prendre une ampleur telle qu'elle puisse mettre en péril la position des structures ne disposant pas d'équipe partenaire sur la grille.

"La manière dont le sport a évolué a permis aux équipes de faire du business, en quelques sortes, avec d'autres équipes, et nous aimerions voir le sport plutôt redevenir quelque chose de plus pur pour les constructeurs", estime Zak Brown, directeur de l'équipe McLaren.

La réglementation technique ne requiert actuellement des équipes qu'un développement maison de la cellule de survie, de la structure d'absorption des impacts avant (châssis), ainsi que de la carrosserie (à l'exception des entrées d'air et des échappements) pour entrer dans le cadre légal de "constructeur". Cela signifie que des domaines très importants de l'auto, comme tout l'assemblage de l'unité de puissance, des éléments connexes à celle-ci, ou encore de la boîte de vitesses, des suspensions, et d'autres solutions internes (radiateurs, architecture, etc) sont libres d'être fournis par des tiers.

Haas et Alfa Romeo (anciennement Sauber) ont grandement profité de l'exploitation de ces règles tolérantes pour entretenir des liens très étroits avec Ferrari, tandis que Toro Rosso travaille de nouveau bien plus étroitement avec Red Bull, notamment dans la compréhension de l'intégration de l'unité de puissance Honda. Contrairement à McLaren et Williams qui sont des constructeurs dans leur ADN, Renault a choisi de ne pas élargir son influence sur la grille et tente de faire modifier les textes en vue des saisons prochaines.

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Toro Rosso et Haas prient Abiteboul d'arrêter de "se plaindre". 

C'est en réponse à des critiques répétées de Renault, incarné par Cyril Abiteboul, que Franz Tost a adressé un discours ferme en conférence, ce vendredi.

"Si quelqu'un qui dirige une équipe d'usine se plaint du fait que les petites équipes sont plus rapides, cela signifie qu'il n'a tout simplement pas fait ses devoirs", lâche-t-il, le visage fermé. "Chez Toro Rosso, nous roulons avec la boîte de vitesses, la suspension arrière et les parties de la suspension avant de l'an dernier, et la raison pour laquelle Toro Rosso est si performant est grâce à la fantastique unité de puissance Honda. Il semble que d'autres n'ont pas fait un aussi bon travail, et que par conséquent, ils ne devraient pas se plaindre mais plutôt rattraper et simplement faire leur travail..."

Günther Steiner, dont l'équipe Haas a souvent été accusée de partir d'une feuille très inspirée de celle de Ferrari, estime qu'une réécriture des règles restreignant les affiliations avec des équipes d'usine rendrait la compétition en F1 bien pire qu'actuellement. Aussi connu pour son franc-parler, Steiner s'est lui aussi fendu d'une critique directement adressée aux gestionnaires de l'équipe Renault.

"Je pense que ces équipes d'usine devraient aussi voir l'opportunité qui leur est donnée", commente-t-il, suggérant que Renault dispose comme tous les gros acteurs du championnat d'une opportunité de se lier à une autre équipe, mais essaye plutôt d'empêcher les autres de le faire.

"Red Bull, Toro Rosso, Haas, Ferrari n'ont pas inventé cela. C'était là, et nous avons pris ce modèle et l'avons utilisé. S'ils veulent le faire aussi, ils le peuvent. Quand vous ne délivrez pas [de résultats], que vous et vous seul êtes le problème, ne venez pas blâmer les autres pour faire les choses correctement et diminuer ce qu'ils font en les affaiblissant !"

"En faisant cela, l'écart grandira car actuellement, les teams qui ont ces affiliations avec les grandes équipes se rapprochent du top 3 et c'est comme ça que les choses devraient être. Si l'on est abattus, ce ne sera pas une société à deux étages, mais à trois. On aura les bonnes équipes d'usine, puis les mauvaises, puis nous. Qu'est-ce qui aura alors été accompli pour le sport ?"

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