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À huis clos en Europe : comment la F1 espère reprendre en juillet

Ross Brawn a dressé les contours d'une reprise de la Formule 1 pour le début du mois de juillet, ce qui permettrait de tenir une saison de 19 Grands Prix. Ce scénario serait toutefois soumis à des conditions strictes et encore à l'étude.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB15, devant Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1 W10, Valtteri Bottas, Mercedes AMG W10, et le reste du peloton au départ

Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images

Dans un monde frappé par la pandémie due au nouveau coronavirus, et où le sport est à l'arrêt quasi total, la Formule 1 tente de mettre sur pied un calendrier alternatif qui lui permettrait de sauver un maximum de Grands Prix une fois que la situation consentira de courir. À ce jour, les neuf premiers rounds de l'exercice 2020 ont été annulés ou reportés, le dernier à avoir subi ce sort étant le rendez-vous canadien de la mi-juin. Pour le moment, le Grand Prix de France tient encore, fixé à la dernière semaine de juin. Néanmoins, la catégorie reine vise plutôt un lancement de la saison au mois de juillet, avec une approche qui lui permettrait d'organiser 19 épreuves.

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Patron sportif de la Formule 1, Ross Brawn a longuement pris la parole mercredi soir au micro de Sky Sports pour faire le point et dresser les contours de ce plan alternatif, tout en employant une forme conditionnelle dictée par l'incertitude énorme qu'impose le climat du moment. Il y a le scénario quasi-idéal avec 19 Grands Prix organisés à partir de l'été, et le scénario minimum avec huit manches à partir du mois d'octobre. 

"Bien sûr, pour les équipes comme pour tout le monde, voyager va être l'un des gros problèmes", admet Ross Brawn. "On pourrait faire valoir le fait qu'une fois que nous en serons là, nous pourrions devenir assez autonomes. Nous pensons que lancer les choses en Europe sera favorable, et ce pourrait même être à huis clos. Nous pourrions avoir un environnement très fermé, où les équipes viendraient en charter, nous les dirigerions vers le circuit, nous nous assurerions que tout le monde soit testé, qu'il n'y ait aucun risque pour personne, et avoir une course sans spectateurs."

"Ce n'est pas génial, mais c'est mieux que ne pas courir du tout. Je crois que nous devons nous souvenir qu'il y a des millions de gens qui suivent la F1, assis chez eux. Beaucoup d'entre eux sont confinés, et pouvoir proposer un sport, le maintenir en vie et divertir les gens, ce serait un bonus énorme dans la crise que nous vivons. Mais nous ne pouvons mettre personne en danger. Nous étudions la structure organisationnelle qui nous permettrait de commencer le plus tôt possible, mais aussi la capacité à la maintenir. Il n'y a aucun intérêt à débuter puis s'arrêter ensuite un moment. Je crois qu'il est plus probable que ce soit en Europe, et il est concevable que ce soit à huis clos."

Octobre devient une date butoir

Ross Brawn, directeur général de la Formule 1

Face à la crise qui bouleverse tous les calendriers, certaines disciplines ont fait le choix de proposer de nouvelles dates en fin d'année et d'annoncer d'ores et déjà ces échéances. La F1, elle, enchaîne les annonces d'annulation ou de report mais a refusé jusqu'à présent de donner une date claire pour les reprogrammer. "Notre saison est plus longue que la plupart des autres championnats", justifie Ross Brawn. "Le Canada vient juste d'être annulé, si nous l'intégrons nous devons revoir à nouveau le calendrier. Donc nous avons eu le sentiment qu'il était préférable d'attendre que la situation se stabilise avant de présenter le calendrier. Il y a eu beaucoup de travail."

"Huit courses, c'est le minimum que nous puissions avoir pour un Championnat du monde, selon les statuts FIA", rappelle-t-il. "Nous pourrions faire huit Grands Prix en commençant en octobre. Donc si vous voulez une date butoir, ce serait octobre. Mais il y a toujours la possibilité de courir jusqu'à l'année prochaine, en supposant de terminer cette saison. C'est ce que nous explorons. Peut-on aller jusqu'en janvier pour finir la saison ? Il y a toutes sortes de complications à ça, vous pouvez l'imaginer. Si nous pouvions commencer au début du mois de juillet, nous pourrions faire une saison de 19 Grands Prix : trois courses puis un week-end de repos, trois courses puis un week-end de repos. Nous avons examiné toute la logistique, et nous pensons pouvoir organiser 18 à 19 Grands Prix si nous sommes en mesure de commencer en juillet. Le choix se trouve donc entre ces deux chiffres."

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La F1 et la FIA ont reçu carte blanche de la part des écuries pour constituer le calendrier alternatif comme bon leur semble, sans avoir à leur soumettre un vote qui nécessiterait une unanimité toujours périlleuse à obtenir. Le travail se fait donc essentiellement aujourd'hui avec les différents promoteurs des Grands Prix, tout en tenant compte des spécificités parfois très variables des lieux visités.

"Il y a certaines courses, par exemple Singapour, qui sont difficiles à déplacer car c'est un circuit urbain", précise Ross Brawn. "[Les courses sur] les circuits urbains sont très difficiles à reporter en raison de la logistique qu'elles impliquent pour tout installer. Sur d'autres pistes, c'est plus facile. Là où un circuit existe, on peut probablement organiser un Grand Prix en un mois, voire moins, surtout à huis clos car il n'y a pas de question de marketing ou de vente de billets. On parle d'avoir ce qu'il faut pour que tout le monde se rende sur place et que ce soit organisé."

Enfin, et comme évoqué depuis plusieurs semaines déjà, une grande souplesse est envisagée quant au format des week-ends, dont certains pourraient être réduits à deux jours seulement d'activité en piste. "Nous pourrions avoir des Grands Prix sur deux jours afin de répondre aux besoins logistiques", confirme Ross Brawn. "Par exemple la Chine, ce sera probablement un Grand Prix sur deux jours si nous y allons, car pour nous y rendre puis repartir sur l'épreuve suivante que nous prévoyons, ce sera plus simple. Mais avec la FIA, et en consultant les équipes, nous sommes ouverts à toutes les permutations. Pour le moment, nous étudions la logistique pour un Grand Prix à huis clos, la manière de faire venir les gens, de les protéger, de faire en sorte que ce soit sûr, savoir qui aurait le droit d'être dans le paddock."

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