M-Sport prêt à réduire durablement son staff sur les rallyes
M-Sport envisage d'envoyer moins de personnel sur les manches du WRC l'année prochaine, après un test grandeur nature concluant à l'occasion du Safari Rally.
Photo de: M-Sport
Lors du Safari Rally le mois dernier, M-Sport n'a pu envoyer qu'un staff réduit au Kenya en raison des restrictions de voyage liées au COVID-19. L'équipe a ainsi mené une grande partie des opérations à distance, depuis son Q.G. en Grande-Bretagne. Le directeur d'équipe Richard Millener faisait partie du personnel n'ayant pas rejoint l'Afrique et a donc dirigé les opérations grâce à des visioconférences sur Teams, à des groupes WhatsApp et à la couverture vidéo de WRC All Live. Malgré les milliers de kilomètres de distance coupant la structure en deux, M-Sport a réussi à décrocher le meilleur résultat de sa saison jusqu'à présent, Gus Greensmith terminant quatrième devant son coéquipier Adrien Fourmaux, cinquième.
Les budgets souffrent particulièrement de la crise économique provoquée par le COVID-19, dans une année où les équipes doivent également préparer une nouvelle voiture répondant la réglementation hybride Rally1 pour 2022. M-Sport dépense actuellement 15 000 € par rallye pour respecter tous les protocoles exigés afin d'avoir du personnel sur place en pleine pandémie. Compte tenu des circonstances, Richard Millener estime que le Safari Rally a démontré qu'il était possible d'envisager une réduction du staff itinérant l'an prochain afin de faire des économies.
"C'était un bon test car nous avions envisagé et discuté pour l'an prochain de faire une partie du travail à distance, pas forcément mon rôle ou certains autres rôles directs, mais au niveau de l'ingénierie et de l'étude des données", explique Richard Millener dans le podcast Gravel Notes de Motorsport.com. "Y a-t-il une possibilité de transférer ces données au Royaume-Uni pour éviter d'avoir à faire voyager des gens ?"
"Ne serait-ce que pour une personne, il y a le défraiement, le logement, les vols, beaucoup de coûts associés pour emmener quelqu'un toute la semaine, à comparer au fait d'avoir cette personne dans un bâtiment au Cumbria tout le week-end pour analyser les données. C'est beaucoup plus rentable et, honnêtement, beaucoup plus neutre sur le plan des émissions de carbone et de l'environnement, ce que nous cherchons également à mettre en avant en 2022 avec l'hybride et le carburant plus écologique. Donc c'était bien de voir ce que ça donnait à distance, et je pense qu'il y a le potentiel pour que ça fonctionne."
Si rien ne remplace pour lui le fait de suivre les opérations sur place, Richard Millener a pu lors de cette expérience découvrir de plus près la couverture intégrale des rallyes proposée par le WRC avec son dispositif All Live. Un outil sans lequel le travail à distance n'aurait clairement pas été possible.
"Ce que nous avons désormais est incroyable, et quand on revient trois ans en arrière, avant l'introduction de All Live que j'ai utilisé pour écouter la radio du rallye et observer les chronos, on n'avait aucune idée de ce qui se passait. Nous avons une chance incroyable d'avoir ça, c'est une énorme innovation pour le WRC et quelque chose sur quoi nous ne pourrons jamais revenir en arrière."
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