Mercedes veut ajuster les salaires en cas de révision du plafond
Toto Wolff assure qu'un compromis sur l'augmentation du plafond budgétaire pour répondre à la hausse des coûts de l'énergie et du fret permettrait à Mercedes d'ajuster les salaires de ses employés par rapport à l'inflation.
Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images
En raison du contexte international marqué par la guerre en Ukraine ainsi que les conséquences toujours palpables de la pandémie de COVID-19, l'inflation est forte dans la plupart des pays d'Europe et atteint des niveau parfois inédits depuis plusieurs décennies, alors que les coûts du fret et de l'énergie ne cessent d'augmenter. Dans ces conditions, les entreprises que sont les écuries de Formule 1 ne sont pas épargnées.
Or, depuis l'an passé, ces dernières doivent respecter un plafond budgétaire qui leur impose un niveau de dépenses maximal qu'elles ne peuvent dépasser sous peine de sanctions. Cette saison, c'est un budget de 141,2 M€ auquel les structures doivent se tenir, sachant qu'il a été établi avant le début de l'exercice et donc avant le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.
Cette situation a amené les écuries qui fonctionnent au plus près du plafond budgétaires, en général les plus huppées ou riches (Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren), à demander une révision du plafond afin de s'adapter à la nouvelle réalité économique, sous peine d'enfreindre le plafond ou de devoir à nouveau licencier pour passer le cut.
À l'inverse, les écuries qui ne sont pas à ce niveau budgétaires se sont montrées bien moins enclines à ce que le plafond soit revu, craignant une manœuvre permettant aux grosses écuries de maintenir un niveau de développement élevé et continu. Et ainsi de contrer l'effet initialement recherché, à savoir un resserrement de la hiérarchie.
Le directeur exécutif de Mercedes, Wolff, a souligné qu'il ne voulait pas que la F1 lève le plafond juste pour "déjouer" les plans des petites équipes, mais il a affirmé vouloir répercuter une partie de l'allocation supplémentaire sur les employés de l'équipe pour ajuster leurs salaires à l'inflation.
"Ce n'est pas que nous voulons générer plus de profits, c'est littéralement pour permettre aux gens de bénéficier d'une compensation salariale pour l'inflation extraordinaire dont ils souffrent", a déclaré Wolff. "Donc, ce n'est pas que nous voulons soudainement avoir plus, mais restons-en aux faits lorsque nous avons commencé l'année et aux prédictions pour la fin d'année, puis regardons les chiffres actuels. Et puis espérons que nous pourrons trouver un moyen d'ajuster."
"Je pense que le pire pour la discipline serait d'avoir une position obstinée dans laquelle certaines petites équipes pensent que les grosses tentent d'obtenir un avantage et que nous allons en fait les entuber en ne leur permettant pas de faire ceci ou cela, et nous, de l'autre côté, allons chercher à relever le plafond, ce que nous ne voulons pas faire."
"Et je peux vous dire, de par ma position de propriétaire d'équipe, que je ne veux pas augmenter le plafond juste pour avoir un plafond de coûts qui augmente sans cesse et qui dépasse fondamentalement le concept initial, mais je veux que mon personnel soit bien payé, surtout dans des circonstances aussi difficiles."
Toto Wolff avec des membres de l'écurie Mercedes
Pour éviter un éventuel détournement du budget supplémentaire vers le développement, Wolff assure qu'il est facile de contrôler les comptes de l'équipe et de s'assurer que seuls les coûts d'énergie et de fret sont couverts, estimant l'augmentation des coûts à environ 8 millions de livres (9,5 millions d'euros au taux de change actuel).
"Je pense que ce que nous pouvons démontrer est très facile, nos coûts énergétiques à Brackley sont passés de 2,5 à 6,5 millions de livres, nos coûts de fret également, je pense que c'est de 2 à 6. C'est écrit noir sur blanc, vous pouvez le suivre dans les comptes, regardez le bilan. Et c'est ce que nous demandons en termes d'ajustement, ce qui nous permettrait ensuite d'en répercuter une partie sur l'augmentation des salaires."
Mercedes a traversé ce que Wolff a appelé un exercice de réduction des effectifs "douloureux" pour respecter le plafond budgétaire et il assure que repasser éventuellement par ce processus, si aucun compromis ne peut être trouvé, est la dernière chose qu'il souhaite. "Nous voulons éviter à tout prix de réorganiser et restructurer les grandes équipes à nouveau et d'une manière qui serait vraiment dommageable pour nous en tant qu'équipe et pour l'industrie."
"Le plafonnement des coûts a été introduit à des fins spécifiques pour permettre aux petites équipes de dépenser le même montant que les grandes. Il ne devrait pas y avoir de négociation chaque année pour relever le plafond des coûts, mais je pense que nous sommes confrontés à une situation exceptionnelle."
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