Le mois de mai de Pagenaud : le triomphe aux 500 Miles d'Indianapolis

Vainqueur du Grand Prix d'Indianapolis, des 500 Miles et de la pole position de la plus grande course de monoplaces au monde, Simon Pagenaud a connu un mois de mai exceptionnel.

Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

Gavin Baker / Motorsport Images

Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, s'asperge de lait sur la Victory Lane
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet pose avec son équipe pour les photos des vainqueurs
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet avec le Borg-Warner trophy
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet fête sa victoire sur la Victory Lane avec son équipe
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, boit du lait sur la Victory Lane
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, au stand
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, Victory Lane
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, Alexander Rossi, Andretti Autosport Honda
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet fête sa victoire dans les deux courses d'Indianapolis
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet fête sa victoire dans les deux courses d'Indianapolis
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet mange un donut
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet, Victory Lane, et son équipe

M.D., Paris - Après avoir remporté le Grand Prix d'Indianapolis et la pole position des 500 Miles, Simon Pagenaud abordait le 28 mai dernier le plus grand défi de sa carrière. 200 tours le séparaient d'une victoire historique, la première pour un pilote français en plus d'un siècle.

Dès le début de l'épreuve, le Poitevin a imposé son rythme, menant la quasi totalité de la première moitié de course. Une stratégie qui avait été réfléchie avec son écurie, notamment en raison des risques de pluie.

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"La raison pour laquelle je suis parti en tête en début de course, c'est qu'on avait décidé de faire une course d'attaque. Il y avait des risques de pluie au 130e tour. Alors au cas où ils arrêtaient la course, je ne voulais pas redescendre dans le trafic et me faire engluer, car quand t'es troisième, quatrième, cinquième, je l'ai vu l'an dernier, tu ne peux plus revenir", a-t-il expliqué à Motorsport.com. "Ça m'est arrivé alors que je pensais avoir la meilleure voiture en 2018 déjà. Pour moi, j'aurais dû gagner [cette année-là]. C'est grâce à cet 'échec' que ça m'a rendu plus fort et que ça m'a permis de comprendre comment gagner en 2019."

Parti tambour battant, le pilote de la Penske #22 a toutefois su qu'il lui faudrait bien économiser de l'essence à un moment donné. Mener la course offre ses avantages, mais il est impossible de se blottir à l'aspiration et d'économiser de l'essence. Simon Pagenaud a alors utilisé son équipier Josef Newgarden, en laissant l'Américain mener quelques boucles, afin de préserver son stock de carburant.

L'autre point positif a été de pouvoir tester sa voiture dans le trafic, conditions qu'il n'avait quasiment pas rencontré depuis le départ. Et là, la surprise était plutôt très agréable, et de bon augure pour les derniers tours...

"Pour moi, tout se déroulait à merveille, quand j'ai eu besoin d'économiser de l'essence, je me suis abrité derrière Newgarden, ce qui m'a permis de me rendre compte que la voiture était encore meilleure dans le trafic. Ça m'a permis de comprendre comment me positionner pour doubler, ça m'a fait gagner du temps sur mes attaques sur Rossi par la suite, et ça m'a sûrement aidé à gagner la course. Il y a eu cette période d'économie d'essence, primordiale pour la victoire."

Contre Rossi, c'était soit premier soit rien

Simon Pagenaud, sur les derniers tours

Place maintenant aux 13 derniers tours de course. Simon Pagenaud et Alexander Rossi se sont livrés un duel titanesque pour la victoire, se passant et se repassant sans cesse. Et l'état d'esprit du Français était très clair : "Contre Rossi, très honnêtement, je n'aurais jamais fini deuxième, c'était soit premier soit rien. J'étais déterminé, je savais que c'était ma chance, je le ressentais."

Il était temps pour Simon Pagenaud de faire appel à toutes ses connaissances, et toutes ses années d'apprentissage de la course sur ovale aux côtés des plus grands. C'est là qu'est intervenu le "coup du dragon", initié par Juan Pablo Montoya dans les derniers tours en 2015, et poussé à l'extrême par Simon Pagenaud cette année...

"Montoya a commencé à faire le 'coup du dragon' comme je l'appelle, à essayer de casser l'aspiration. Montoya, ce qui était intéressant pour moi est qu'il venait de la NASCAR. Là-bas ils font environ 34 courses sur ovales, des courses de 500 Miles, et leur expérience sur ovale est monumentale par rapport à nous, qui ne faisons que six courses, et pas sur tous les mêmes types [de pistes]. En 2015, en fin de course, il faisait des choses bizarres que je ne comprenais pas. J'ai fait des analyses, j'ai regardé les vidéos, j'ai essayé de comprendre. Un jour, je roulais avec Helio [Castroneves] à Pocono en essais, et on avait beaucoup d'appui aérodynamique sur la voiture. La personne devant ne pouvait donc pas s'échapper. Et d'un seul coup, Helio s'est mis à faire des mouvements un peu bizarres que je ne comprenais pas non plus. Il a fallu que je retourne à la maison lundi, que je regarde les vidéos pour comprendre qu'il cassait l'aspiration d'une certaine manière non-académique. J'ai gardé ça dans ma poche tout en y pensant dans ma préparation dans le dernier tour."

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La partie d'échecs débutait alors entre les deux pilotes. Et Simon Pagenaud le raconte, en plus de piloter une monoplace à 360 km/h, le cerveau doit s'occuper d'un million d'autres choses, afin d'offrir les meilleures chances de victoire...

"Pendant les 15 derniers tours, je pensais à comment être le premier à la fin. J'avais vérifié que je pouvais le dépasser dans les deux lignes droites, et lui ne pouvait pas. Lui il pouvait seulement dans le virage 3 car il devait se lancer dans la ligne droite des stands, puis les virages 1 et 2 pour avoir assez d'élan. Il ne pouvait pas me doubler dans le premier virage, moi je pouvais, et je finissais devant lui sur la ligne d'arrivée dans les deux cas. J'avais vérifié ça dans les 15 derniers tours. Mais quand on débute le dernier tour, j'avais tellement d'avance que je pensais que c'était fait. J'avais gardé dans ma poche le 'coup du dragon' car je ne voulais pas le montrer. J'avais déjà commencé à faire des mouvements pour casser l'aspiration mais je ne voulais pas dévoiler ma dernière carte avant le dernier tour. En sortie du virage 2, il était plus proche que je ne pensais, c'est là qu'on voit qu'il est très fort. Tout ce qu'il fallait, c'était être à l'intérieur du virage 3 pour gagner la course. Si j'avais été à l'extérieur, ça aurait été plus compliqué car j'aurais dû lui tourner dessus, et je préférais que ce soit lui qui prenne les risques. J'ai fait un mouvement à droite, à gauche pour être à l'intérieur. L'avantage est que l'on peut bloquer de manière proactive, et comme j'ai dicté la ligne, ça passait. C'était calculé mais en même temps très instinctif."

Le résultat était là, Simon Pagenaud franchissant la ligne d'arrivée en vainqueur. Un résultat qui paraissait comme une évidence au vu du mois de mai du pilote français, qui a toujours cru en ses capacités à réaliser un véritable exploit : "Je n'ai jamais douté de toute la course. J'étais inquiet [à propos] de Rossi, je regardais le pylône et je voyais Rossi qui revenait, ça me faisait penser à Montoya en 2015. Mais je n'ai jamais douté. À la fin, je suis à la limite de décrocher en sortie de virage, je force la voiture à l'intérieur pour qu'il n'ait pas l'aspiration, sinon il m'aurait doublé beaucoup plus facilement. J'étais à la limite, les réglages étaient à l'extrême, la piste avait du grip mais ce sont les tours où on donne tout ce qu'on a. Une petite virgule n'est plus une virgule, ce n'est pas grave, c'est du pilotage instinctif où l'on se transcende. C'était un moment de concentration tellement extrême et lucide, je vais essayer de le reproduire mais c'était à un niveau où je n'avais jamais été avant."

"C'était le plus beau jour de ma vie, j'espère qu'il y en aura d'autres encore meilleurs mais ça va être difficile de faire mieux ! C'était la première victoire aux 500 Miles, l'aboutissement de beaucoup de travail et d'un rêve quasiment impossible. Pour un Français, aller aux 500 Miles d'Indianapolis et essayer de battre les spécialistes sans être formé pour ce genre de courses, c'est quasiment impossible. J'ai fait les choses méthodiquement, avec discipline, et ça a payé."

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