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Moteur F1 2025 : un espoir réel si les erreurs du passé sont évitées

En se mettant unanimement d'accord autour de la nécessité de créer un "moteur puissant et qui suscite l'émotion", les dirigeants de la F1 ont peut-être fait le pas le plus important pour réjouir tout le monde dans quatre ans.

Charles Leclerc, Ferrari SF1000, Alex Albon, Red Bull Racing RB16

Photo de: Charles Coates / Motorsport Images

La Formule 1 ne s'en cache pas, tout n'a pas été fait comme il le fallait avec les motorisations actuelles. Le passage à des unités de puissance turbo hybrides en 2014 était la bonne chose à faire pour maintenir l'intérêt des constructeurs dans un contexte de plus en plus lié aux problématiques environnementales. Malheureusement, des erreurs ont été commises.

Lorsque la nouvelle réglementation a vu le jour, les ingénieurs ont fait preuve d'une grande détermination pour développer des technologies passionnantes autour des blocs 1,6 litre turbo et de leurs systèmes de récupération d'énergie. Il en a résulté des unités de puissance ouvertement complexes, qui se sont avérées extrêmement difficiles à comprendre et à développer.

La combinaison du MGU-H et du MGU-K, ajoutée à la liberté de conception du package, a débouché sur une complexité devenue très onéreuse pour les constructeurs et qui a souvent donné lieu à de véritables casse-tête techniques lors des premières années. Honda en a fait les frais et l'a illustré en vivant un retour en F1 cauchemardesque avant de pouvoir enfin se hisser au niveau des autres motorises.

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Mais ces moteurs n'ont pas posé problème qu'aux constructeurs. Pour les fans, il y a eu une véritable privation d'émotion en perdant la sonorité unique des V10 et des V8. Le manque de bruit a suscité de nombreux reproches, tout comme la nécessité pour les pilotes de devoir économiser du carburant en course a généré un amas de critiques.

Des erreurs ont aussi été commises dans la manière dont la F1 n'a pas réussi à communiquer de manière positive autour de ces unités de puissance. Les moteurs les plus puissants et les plus efficients de l'histoire de la discipline ont vu le jour, mais les critiques ont pris le dessus sur ces deux aspects pourtant majeurs. Aujourd'hui, la F1 réfléchit à sa future réglementation moteur, et il est évident que ses dirigeants n'ont pas l'intention de commettre les mêmes impairs que par le passé.

Objectifs sans équivoque avant un débat animé

Jeudi dernier, lors des discussions qui se sont tenues pendant la Commission F1, il a été décidé de donner un cadre clair à l'évolution des groupes propulseurs. Les nouveaux blocs étaient attendus pour 2026, mais les écuries ont convenu à l'unanimité d'avancer cette échéance d'un an en contrepartie du gel moteur décrété pour 2022. Un groupe de travail a été mis en place pour décider de ce que devront être les futurs moteurs hybrides en F1, avec la participation des motoristes aujourd'hui engagés, mais aussi de marques éventuellement intéressées pour l'avenir.

Lewis Hamilton, Mercedes F1 W11 EQ Performance, devant Max Verstappen, Red Bull Racing RB16, Carlos Sainz Jr., McLaren MCL35, Valtteri Bottas, Mercedes F1 W11 EQ Performance, Alex Albon, Red Bull Racing RB16, et le reste du peloton au départ

Des objectifs très clairs ont été définis comme tels : conscience écologique, pertinence pour l'automobile de série, recours à des carburants respectueux de l'environnement, création d'un moteur puissant et suscitant des émotions, réduction significative des coûts, attractivité pour les motoristes.

Ce travail est titanesque, mais contrairement à l'introduction de la réglementation moteur actuelle en 2014, cette fois-ci tous les acteurs majeurs de la F1 sont sur la même longueur d'onde. Il y a sept ans, le contexte était plombé par une opposition entre un président de la FIA, Jean Todt, qui avait tout fait pour imposer les moteurs turbo hybrides, et un Bernie Ecclestone très réticent et plus critique que jamais. Dès les premiers tours de roue avec les moteurs hybrides, Ecclestone avait insisté dans la presse autour de la problématique du bruit, alors qu'il était dans son bureau londonien, à plus de 2000 km des monoplaces qui tournaient à Jerez.

Aujourd'hui, non seulement la FIA soutient la nouvelle initiative, mais c'est également le cas du PDG de la F1, Stefano Domenicali. Ce dernier a pris ses fonctions avec une expertise reconnue de ce dont a besoin la F1, puisqu'il a longtemps dirigé la Scuderia Ferrari, mais également des besoins d'un constructeur, lui qui a s'est trouvé à la tête de Lamborghini. Il est convaincu que la nouvelle réglementation peut satisfaire à la fois les motoristes et les fans, tout en attirant des constructeurs qui ne sont pas encore présents en F1.

Cependant, la mise en place de la nouvelle réglementation ne se fera pas en un jour, ni sans mal. Alors Domenicali a juré de ne pas rester inactif et de ne pas réitérer les erreurs du passé. Les points à travailler sont très clairs dans son esprit.

"Même si la technologie doit être très pertinente, nous devons partir du principe que les coûts et l'investissement sont fondamentaux afin que ce soit attractif pour n'importe quel constructeur de produire un moteur ou de produire un moteur plus un châssis", prévient-il. "Les coûts du moteur seront donc une équation importante à la base des discussions. Nous devons être très agressifs. Mais je suis optimiste pour dire que nous prenons les choses par le bon bout, ce qui sera fondamental pour également maintenir l'intérêt de notre plateforme d'un point de vue technologique."

Au cours des mois à venir, les discussions viendront inévitablement se heurter à des obstacles plus ou moins majeurs, et c'est bien normal. Mais le fait d'avoir un accord unanime autour des objectifs majeurs à atteindre est plutôt de bon augure pour ce qui verra le jour en 2025.

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