Les notes du Grand Prix d'Espagne 2021

 Lewis Hamilton

Note : 9

En dehors de son départ manqué, Lewis Hamilton n'a pas grand-chose à se reprocher ce week-end. Après avoir arraché la pole position de justesse face à Max Verstappen et son coéquipier Valtteri Bottas, le septuple Champion du monde a certes rétrogradé derrière le Néerlandais à l'extinction des feux, ayant fait preuve de prudence, mais il lui a ensuite mis la pression sans relâche, se maintenant constamment à moins de deux secondes. Mercedes ne l'a pas fait rentrer au stand tout de suite après le premier arrêt de la Red Bull, le privant d'une opportunité de prendre la tête, mais une stratégie audacieuse à deux arrêts lui a permis de remonter comme un métronome et de s'imposer sans coup férir.

 Max Verstappen

Note : 9

Sur une piste de Barcelone où Hamilton a remporté les cinq dernières courses, Red Bull ne semblait pas avoir la meilleure monoplace, même si celle-ci était clairement capable de rivaliser avec la Flèche d'Argent. Ce n'est que pour trois centièmes de seconde que la pole position a échappé à Verstappen, et ce dernier a riposté de la meilleure des manières en prenant la tête de la course avec autorité au premier virage. Par la suite, il n'est jamais parvenu à creuser l'écart face à Hamilton et a eu de la chance que son arrêt au stand inattendu ne lui coûte pas la première place. S'il résistait tant bien que mal à la Mercedes derrière lui, il s'est avéré impuissant après le deuxième arrêt de Hamilton, la stratégie à un seul changement de pneus ne paraissant pas optimale. Il a néanmoins chaussé des tendres en fin d'épreuve pour aller chercher le meilleur tour en course avec brio, plus d'une seconde plus rapide que son coéquipier Sergio Pérez. Ce dernier avait été équipé de tendres rodés trois tours plus tôt.

 Valtteri Bottas

Note : 7

En performance pure, Bottas n'a pas démérité ce week-end. Il n'était qu'à un dixième de Hamilton et de Verstappen pour la pole, et son rythme de course n'était pas scandaleux une fois qu'il s'est débarrassé de la Ferrari de Charles Leclerc – ce qu'il s'est avéré incapable de faire sur la piste. Cependant, le Finlandais a fait preuve d'un flagrant manque d'esprit d'équipe lorsqu'il a refusé de s'écarter face à son coéquipier, qui était sur une stratégie différente, jouait la victoire et allait une seconde et demie plus vite au tour. Une seconde et demie, c'est aussi le temps qu'a perdu Hamilton à cause de la résistance de Bottas, ce qui ne l'a finalement pas empêché de remporter la victoire. Cependant, ce comportement est typiquement celui d'un pilote qui sait qu'il ne sera plus dans l'équipe l'année suivante… ou qui ne craint en tout cas plus d'en subir les conséquences.

 Charles Leclerc

Note : 10

Leclerc a été irréprochable ce week-end au volant d'une Ferrari certes en forme. S'il était en retrait par rapport à Carlos Sainz en Q1 et en Q2, le Monégasque a signé une excellente quatrième place dans la dernière phase des qualifications, puis a dépassé Bottas avec une facilité déconcertante au virage 3 après le départ. Il a ensuite résisté au Finlandais pendant les 23 premiers tours de course, jusqu'à l'arrêt au stand de celui-ci, après quoi la Mercedes a logiquement pris l'avantage. Leclerc a cependant fini quatrième sans être menacé par quiconque, pas même la Red Bull de Sergio Pérez.

 Sergio Pérez

Note : 5

Sergio Pérez, parlons-en, justement. Il est difficile de lui attribuer une note ce week-end car le Mexicain a été handicapé par des douleurs à l'épaule en qualifications où, auteur d'un tête-à-queue en Q3, il n'a pris que la huitième place à près d'une seconde de Verstappen. Il a néanmoins gagné deux places au départ mais s'est ensuite retrouvé coincé derrière la McLaren de Daniel Ricciardo ; il lui a fallu 46 tours pour s'en défaire ! Il avait alors 16 secondes de retard sur Leclerc, un déficit qu'il n'est pas parvenu à surmonter.

 Daniel Ricciardo

Note : 9

Dominé par Lando Norris depuis le début de la saison, Ricciardo a parfaitement riposté en Espagne, reléguant son coéquipier à quatre dixièmes de seconde en Q3 et passant de la septième à la cinquième place au premier tour, avant de résister à Pérez pendant ces fameux 46 tours de course. Ce sont ensuite les assauts de Carlos Sainz qu'il a subis dans le dernier relais, mais là encore, le pilote McLaren a tenu bon. Du beau travail.

 Carlos Sainz

Note : 7

S'il a été battu par Leclerc pour un dixième en qualifications, Sainz n'a pas démérité en prenant la sixième place sur la grille, même s'il a chuté au huitième rang au départ. L'Espagnol n'a jamais pu montrer son véritable rythme en course, coincé derrière Esteban Ocon dans le premier relais et derrière Ricciardo dans le dernier notamment. Il permet néanmoins à la Scuderia de s'octroyer une belle moisson de points.

 Lando Norris

Note : 6

Par rapport à trois premiers Grands Prix où il a réalisé des performances d'exception, Lando Norris était plus en retrait à Barcelone, où il ne s'est qualifié que neuvième, alors qu'il était septième à chaque fois depuis le début de la saison. En course, après trois top 5 consécutifs, il n'est jamais parvenu à tenir le rythme de Sainz et s'est classé une place derrière, huitième, mais avec 32 secondes de retard.

 Esteban Ocon

Note : 8

Ocon sera déçu de cette neuvième place, compte tenu de l'époustouflant top 5 qu'il a signé en qualifications et qui a donné tant d'espoirs à Alpine. L'A521 n'était pas aussi compétitive en course, et surtout, le Français a dû composer avec une stratégie à un arrêt qui n'était manifestement pas la meilleure ce dimanche, avec un relais record de 42 tours en mediums. Après avoir affiché un rythme bien inférieur à Ricciardo ou Sainz au début du second relais, Ocon était une proie facile lorsque tous ses rivaux ont fait leur deuxième arrêt, y compris Norris, et même Pierre Gasly, qui a comblé un déficit de 41 secondes dans les 17 derniers tours avec ses pneus neufs, franchissant la ligne d'arrivée à deux dixièmes de son compatriote normand.

 Pierre Gasly

Note : 7

Les week-ends se suivent et se passent de moins en moins bien pour AlphaTauri et Gasly qui, pour la première fois cette saison, n'a pas atteint la Q3, cette dernière lui ayant échappé pour 16 millièmes. En course, le Français a commis une erreur de débutant en s'avançant trop dans son emplacement sur la grille, ce qui lui a valu une pénalité de cinq secondes, et a rétrogradé de la 12e à la 13e place au premier tour malgré ce léger avantage illicite. Loin, très loin des points après son second arrêt (où il a perdu du temps en s'arrêtant un mètre trop loin), Gasly a tenu un excellent rythme dans son dernier relais en pneus tendres, où il a dépassé Vettel, Räikkönen et Stroll, et est même passé à un souffle de la neuvième place d'Ocon. Néanmoins, il s'en veut de ses bévues.

 Lance Stroll

Note : 6

Au volant d'une Aston Martin en difficulté, Lance Stroll conserve l'avantage sur son coéquipier Sebastian Vettel, qu'il a devancé en Q1 et en Q2, prenant la onzième place sur la grille… à huit millièmes de la Q3 ! Stroll a ensuite joué le top 10 tout au long de la course, avec notamment une passe d'armes agressive face à Alonso, mais a vu les points lui échapper de justesse, franchissant la ligne d'arrivée cinq secondes derrière le duo Ocon-Gasly.

 Kimi Räikkönen

Note : 8

C'était décidément très serré à l'arrivée de ce Grand Prix d'Espagne, puisqu'il y avait à peine six secondes entre Ocon, neuvième, et Kimi Räikkönen, douzième ! Le Finlandais s'est illustré au volant de la modeste Alfa Romeo après une décevante 17e place en Q1, à quatre dixièmes d'Antonio Giovinazzi. Seul pilote en pneus mediums pour le départ, Räikkönen a surmonté ce handicap en grappillant trois places au premier tour, avec notamment une belle manœuvre sur son coéquipier dans l'enchaînement des virages 6-7-8-9. Il a ensuite fait fonctionner sa stratégie à un arrêt, remontant jusqu'à la cinquième place à la faveur des passages par les stands de ses rivaux, mais s'avérant incapable de prendre l'avantage sur Stroll dans son second relais. C'est néanmoins très convaincant.

 Sebastian Vettel

Note : 5

Battu par Stroll dans les deux segments des qualifications auxquels ils ont participé, Sebastian Vettel a passé la course dans l'ombre de son coéquipier et s'est notamment retrouvé coincé derrière son ancien partenaire, Räikkönen, pour les 25 derniers tours, sans parvenir à dépasser cette Alfa Romeo. En somme, c'est très moyen.

 George Russell

Note : 7

On a tendance à s'habituer que George Russell hisse sa Williams en Q2 – il y est parvenu à chaque Grand Prix cette saison – mais c'est une performance qu'il faut continuer de souligner, compte tenu du niveau de la Williams. Cette fois, ce sont huit dixièmes qui le séparaient de Latifi. En course, Williams a fait le pari prometteur d'un arrêt au stand lors de l'intervention de la voiture de sécurité, après neuf tours, mais il semble que le reste de la stratégie n'ait pas été optimal : Russell a fait un premier relais en mediums de 19 tours, tandis que le second a duré 37 boucles. En conséquence, s'il était dans les points à 12 tours du but, il a rétrogradé à la 14e place, victime de la perte en performance de ses gommes. Il peut néanmoins se satisfaire d'avoir plus ou moins tenu le rythme d'Alonso pendant toute la course.

 Antonio Giovinazzi

Note : 7

Giovinazzi a brillé en atteignant la Q2 et en prenant la 14e place sur la grille, mais en course, il a perdu 30 secondes dans les stands lorsque son équipe a découvert un pneu neuf dégonflé, et même si l'épreuve était neutralisée par la voiture de sécurité, il n'a pu rattraper tout son retard à cause d'une confusion sur les chronos à respecter dans ces circonstances. Son unique train de mediums neufs étant inutilisable, il a dû en chausser des rodés et n'a pas démérité par la suite, affichant un rythme similaire à celui de Räikkönen.

 Nicholas Latifi

Note : 6

Largement devancé par Russell en qualifications et même battu par Schumacher, Latifi a subi la même stratégie douteuse que son équipier, mais lui a finalement effectué un troisième arrêt à 15 tours du but pour chausser des tendres rodés. Il s'est alors retrouvé à 40 secondes de Russell mais n'en avait plus que 11 de retard à l'arrivée. Globalement, leur rythme était plutôt similaire sur l'ensemble du Grand Prix.

 Fernando Alonso

Note : 5

De nouveau nettement battu par Ocon en qualifications mais pas aidé par des querelles sur la position en piste en Q3, Fernando Alonso était sur la même stratégie à un arrêt, qui n'a pas porté ses fruits. Il a pourtant longtemps occupé la dixième place, avec une manœuvre autoritaire sur Stroll notamment, mais s'est fait doubler à cinq tours du but et est rentré au stand dans la foulée pour adopter des tendres, d'où cette médiocre position à l'arrivée – bien que sa 17e place ne représente qu'un déficit de 32 secondes face à Ocon. Avant son arrêt, il était 19 secondes derrière.

 Mick Schumacher

Note : 7

Mick Schumacher continue de faire de son mieux avec le matériel dont il dispose et s'est illustré en devançant la Williams de Latifi en qualifications. En course, il était dans un no man's land, nettement derrière les monoplaces plus compétitives, mais loin devant Mazepin.

 Nikita Mazepin

Note : 4

Mazepin continue d'afficher un niveau de performance décevant. Son déficit sur Schumacher était de 1"2 en EL1, 0"4 en EL2, 0"2 en EL3, 0"7 en Q1, puis la bagatelle de 50 secondes en course. Pour couronner le tout, il a encore écopé d'une pénalité pour avoir gêné un concurrent en qualifications, en l'occurrence Lando Norris. Il commence à être coutumier du fait.

 Yuki Tsunoda

Note : 5

C'est un week-end à oublier pour Yuki Tsunoda, qui a été éliminé en Q1 pour sept millièmes de seconde, avec près de quatre dixièmes de retard sur Gasly, et a critiqué sa monoplace avec des commentaires particulièrement maladroits, pour lesquels il a dû présenter ses excuses. Sa course s'est achevée dès le septième tour à cause d'une panne d'origine indéterminée. Il va falloir redresser la barre rapidement.