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"Auto-proclamé en crise" en 2019, Petrucci a retenu la leçon

À l'aube de sa deuxième saison en tant que pilote officiel Ducati, Petrucci veut s'appuyer sur l'expérience de 2019 pour se montrer plus serein, plus confiant, et au final plus fort.

Danilo Petrucci, Ducati Team

Photo de: Ducati Corse

Danilo Petrucci admet que son ambition de terminer deuxième au championnat la saison passée a été à l'origine de sa baisse de forme durant la seconde moitié de l'exercice, alors qu'il courait pour la première fois sous les couleurs officielles de Ducati. Cette place, il l'avait acquise après quatre saisons passées chez Pramac, et elle lui a été confirmée au printemps grâce à une série de trois podiums, dont une victoire, entre les Grands Prix de France et de Catalogne.

Seulement, après avoir prolongé son contrat pour 2021, sa courbe de performances s'est abaissée au point qu'après une quatrième place en Allemagne, avant la pause estivale, il n'est plus entré dans le top 5. Au classement général, l'effet en a été net puisqu'alors qu'il a un temps été en lutte pour la deuxième place, il a glissé à une sixième position sauvée de justesse à l'issue des 19 manches.

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À plusieurs reprises au cours de l'année, le pilote italien a avoué se mettre trop de pression. Lui qui est poursuivi par une sorte de complexe de l'imposteur au vu de son parcours peu conventionnel est en permanence en proie au doute. Or avec le recul désormais, il a pris conscience que viser la deuxième place du championnat avait été pour lui une véritable erreur et qu'elle avait été à l'origine de sa baisse de forme en renforçant son manque de confiance en lui.

"En août dernier, c'était une période très chaotique. Je m'étais mis en tête de finir deuxième au championnat car j'étais à quatre points d'Andrea [Dovizioso]", explique-t-il. "Il y a eu Brno, qui n'a pas été à la hauteur des attentes. Mais, les attentes, il ne fallait pas que j'en nourrisse. Je n'en avais pas en début de saison, seulement pendant la pause j'ai commencé à regarder attentivement le classement au championnat. Je ne voulais pas perdre de points, j'ai fait une erreur due à la fougue, que j'ai payée très cher au classement et dans ma tête. Je me suis mis à penser que ce que je faisais n'était pas bien, à me demander ce que je faisais de mal. Je me suis remis en question tout seul, je voulais démontrer que je pouvais retourner à ce niveau. Je ne pensais pas à piloter, je pensais plus à être rapide, mais sans méthode, et je l'ai payé [jusqu'à la fin de] l'année."

Danilo Petrucci, Ducati Team

Petrucci a conscience de s'être trop fatigué pendant la première partie de la saison en s'en demandant trop, tant physiquement que mentalement. Il reconnaît également avoir "souvent perdu patience", ce qui l'a mené à de nombreuses erreurs et n'a fait que renforcer la pression qu'il a fait peser sur lui-même. Le point d'orgue de cette mauvaise approche a été le Grand Prix d'Autriche, où une grossière erreur très coûteuse a clairement marqué un tournant dans son championnat.

"J'ai fait des podiums et jusqu'au Sachsenring c'est moi qui semblais pouvoir être l'adversaire de Márquez. Il a toujours été très fort, mais avec Dovi on était toujours là : une course c'est moi qui étais devant, l'autre c'était lui", souligne-t-il. "Une erreur que je ne me pardonnerai jamais, ce sont les qualifs de l'Autriche. Je me suis dit 'maintenant je vais vous faire voir ce dont je suis capable' et j'ai fait une erreur au troisième virage. À partir de là, je me suis auto-proclamé en crise. Je voulais me placer en première ligne parce que j'avais fait une course à Brno qui n'était pas à la hauteur de mes attentes et je voulais tout de suite remonter sur le podium. Mais on ne va pas chercher ça avec la force, surtout sur un tour. Si j'avais fait attention sur ce tour, je me serais peut-être placé en deuxième ligne et en course j'aurais peut-être obtenu un top 5 et ça aurait changé la saison. Au lieu de ça je suis tombé, je suis parti 12e, à la fin du premier tour j'étais 15e et à partir de là je me suis auto-proclamé en crise sans que personne ne me dise quoi que ce soit ou ne commence à me critiquer. Je me la suis mise tout seul [la pression]."

Je me suis auto-proclamé en crise sans que personne ne me dise quoi que ce soit ou ne commence à me critiquer.

Danilo Petrucci

"Certes, l'année dernière j'ai fait le maximum, mais avec le recul je me suis dit que je l'ai fait de la mauvaise manière, à la fois en termes d'entrainement et d'attitude. Je résous toujours les situations trop en force et avec mon instinct, et non avec méthode", reconnaît aujourd'hui le pilote italien. "Il est clair qu'il est très difficile de bien réagir quand on est en difficulté, c'est beaucoup plus facile quand tout va bien. […] Cette année je sais un peu plus comment réagir : quand il y a des difficultés, il faut aller de l'avant, surtout croire plus en moi en sachant que, oui, je suis en difficulté, mais que j'ai la force de résoudre ces choses-là."

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"Le vétéran du renouvellement de contrat"

Toutes ces leçons, Petrucci devra les mettre en application cette année. Mais alors que le marché des transferts s'annonce chaud bouillant et prêt à s'enclencher incessamment, la pression de l'avenir ne va-t-elle pas à nouveau peser sur le pilote italien ? "J'ai plus de sérénité", assure-t-il. "Et puis on est tous dans le même bateau en termes de contrats, alors à mon avis cela se ressentira en course, mais sur ce point je suis plus habitué : cela fait déjà deux ans que je me bats pour renouveler mon contrat. Je suis le vétéran du renouvellement de contrat ! Rien que ça, ça me donne plus de confiance. Et puis, surtout, je sais comment travailler dans une équipe officielle et cela fait la différence."

"J'ai une année d'expérience en plus. Ça semble peu, mais je sais ce qui m'attend et c'est un grand pas en avant. L'année dernière, j'avais tout à prouver, aussi bien à moi qu'à l'équipe et aux personnes qui m'ont fait confiance", reprend Petrucci. "Je ne savais pas comment réagir face à certaines situations, maintenant je le sais plus. Il est clair que je n'ai pas aimé la manière dont j'ai terminé l'année. J'étais troisième jusqu'à trois courses de la fin et j'ai marqué très peu de points sur les dernières courses, mais ça a malgré tout été ma meilleure année en termes de résultats. Cette année, je veux améliorer mes résultats. Je ne me fixe pas d'objectif, je veux seulement faire le maximum, ne pas avoir de regrets. J'ai les cartes en main pour le faire."

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