Les pilotes du MotoGP inquiets des contrats au rabais

Les pilotes du MotoGP ont profité de la présence de Carmelo Ezpeleta à la Commission de sécurité pour lui faire part de leur préoccupation concernant les contrats à bas coûts qui sont en train de s'établir.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna Sports

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Comme ils en ont l'habitude le vendredi, la majorité des pilotes MotoGP a pris part à la Commission de sécurité à laquelle participait Carmelo Ezpeleta, le PDG de la Dorna. Motorsport.com a pu se faire confirmer que la baisse des salaires des pilotes de la catégorie reine a fait partie des sujets abordés, tout comme leur vulnérabilité face aux équipes lorsque celles-ci souhaitent se séparer d'eux, comme c'est arrivé la semaine dernière à Romano Fenati, remercié par Speed Up.

"La majorité des pilotes, surtout en Moto3 et en Moto2, se retrouve dans l'impossibilité totale de se défendre lorsque les équipes souhaitent rompre leur contrat de façon unilatérale. Lors de la Commission, nous avons parlé du cas concret de Fenati. Lorsqu'un team souhaite se séparer d'un pilote, il le fait, mais quand un pilote veut partir, il ne peut pas", a expliqué l'un des participants de la réunion.

Les discussions avec le PDG de la Dorna se sont centrées sur la baisse ostentatoire que les constructeurs essayent de mettre en place actuellement sur le marché des pilotes, offrant d'authentiques contrats au rabais à des personnes qui jouent leur vie à 300 km/h sur une moto. "Ce n'est pas possible de proposer des salaires aussi précaires. Quand Fabio Quartararo est arrivé en MotoGP, il a dû signer un contrat de 80 000 euros, et certains pilotes sont payés la même chose", a souligné un autre participant.

Ezpeleta a exposé aux pilotes la situation économique rencontrée par les constructeurs actuellement, entre la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, un contexte qui incite à la modération dans les dépenses. Il a aussi cité Suzuki, qui quitte le Championnat du monde en fin d'année et qui est l'exemple typique de l'instabilité actuelle.

"Le MotoGP est un grand spectacle et une grande entreprise qui déplace beaucoup d'argent, et nous, les pilotes, on est les clowns de ce cirque. On comprend la situation actuelle mais on ne peut pas courir gratuitement", a déclaré ce participant qui ne souhaite pas que son nom soit divulgué.

À l'inverse des pilotes de Formule 1, qui peuvent compter sur une puissante association, le GPDA, ceux du MotoGP n'ont jamais jugé opportun de créer un syndicat pour défendre leurs intérêts. Bien que non envisagée pour le moment, il s'agit d'une possibilité qui n'est pas écartée pour l'avenir.

"On n'a jamais eu un leader avec une inquiétude suffisante pour créer une association de pilotes. Le plus à même [de le faire] était Valentino Rossi, et même s'il en a souvent parlé, il n'a jamais enclenché les choses", a expliqué Pol Espargaró quand Motorsport.com lui a demandé si les pilotes avaient la volonté de s'associer.

En pleine ébullition du marché, les équipes offrent des renouvellement revus à la baisse. Aprilia a présenté à Aleix Espargaró un contrat avec un salaire inférieur à celui qu'il a actuellement pour 2023, tandis que Suzuki, avant d'annoncer son départ, avait par exemple proposé à Joan Mir, Champion du monde 2020, un renouvellement avec une baisse d'un tiers de son salaire lors d'une première entrevue.

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