Trafic : Dovizioso et Bagnaia en appellent à la maturité des pilotes

Après que Fabio Quartararo a pointé du doigt le problème de trafic vendredi au Mans, Andrea Dovizioso et Pecco Bagnaia en ont appelé à plus de respect et de maturité parmi les pilotes MotoGP. Mais peut-être aussi à des sanctions.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: Dorna

L.B., Le Mans – Le sujet n'a rien de nouveau, les images de pilotes au ralenti et en quête d'une roue à laquelle s'accrocher pour poster un chrono salvateur en essais libres sont vues et revues. Celles de ce vendredi au Mans n'avaient donc rien d'inédit, mais pour certains pilotes cette question n'en demeure pas moins importante, nécessitant un changement d'urgence.

"De mon point de vue, ça commence à devenir vraiment ridicule", a tranché Pecco Bagnaia à l'issue de la journée d'essais libres du Grand Prix de France, peu avant de se rendre à la Commission de sécurité. Le sujet a beau y avoir déjà été abordé à de maintes reprises, cela ne s'est pas réellement traduit par un changement.

"En y réfléchissant bien, les pilotes qui ralentissent sont toujours les mêmes, alors que beaucoup de pilotes ne ralentissent jamais et sont tout le temps en train de pousser. Donc je pense qu'il faut commencer à y réfléchir, parce qu'aujourd'hui ça n'a pas été beau à voir. Quand je me suis retourné après le premier drapeau jaune − je ne savais pas qu'il allait y en avoir quatre autres −, j'avais six motos derrière moi ! Quand j'ai coupé les gaz, ils ont tous fait pareil en faisant comme s'ils ne m'avaient pas vu et en regardant derrière eux. Disons que la situation n'est pas vraiment digne du MotoGP."

À l'instar de Fabio Quartararo, le vice-Champion du monde s'inquiète du mauvais exemple donné aux jeunes pilotes lorsque les coureurs de la catégorie reine sont vus au ralenti en piste, cherchant à identifier la moto qui leur servira de lièvre. "Absolument", a acquiescé Bagnaia. "Pour donner un exemple, pendant les EL3 en Argentine, je me suis malheureusement un peu agacé à un moment donné parce que j'avais six motos derrière moi et j'étais un peu en difficulté, alors ils m'auraient sûrement dépassé. Je me suis décalé de la trajectoire après la ligne droite et j'ai coupé les gaz. Ça a peut-être semblé plus dangereux que ça ne l'était vraiment. Mais à la réunion de la course de Portimão, Deniz Oncü a dit à la direction de course : 'Ah, mais Bagnaia a fait ça là-bas alors on peut le faire nous aussi !' Comme quoi, ils nous étudient afin d'avoir un alibi pour le faire. On en est arrivé là."

Alors que l'idée d'une Superpole devient un marronnier, comme une des rares réponses qui semblent possibles pour contourner ces comportements afin de sortir de la contrainte des temps cumulés des essais libres qui permettent actuellement de bien se qualifier, Pecco Bagnaia l'a une nouvelle fois balayée. Il en a surtout appelé à une réaction des pilotes eux-mêmes. "À mon avis, on est assez grands et mûrs, assez expérimentés, pour pouvoir régler une situation qui, en ce moment, est en train de nous échapper", a-t-il tranché.

"On peut sûrement faire mieux, on le doit", a également réagi Andrea Dovizioso. "Une erreur, ça peut arriver, car en moto quand on regarde autour de nous on a du mal à voir certaines choses, ça n'est pas comme ce que vous voyez à la TV. Mais le problème, c'est qu'il y a des pilotes qui voient et qui ne s'inquiètent pas tellement du fait qu'ils sont au milieu. Ça, c'est grave. Ça, ça ne va pas. Ça ne doit pas arriver, c'est une question de respect, de maturité, et il faut l'avoir en MotoGP."

"Attendre un pilote, ça peut arriver, ce qui est important c'est de ne pas causer de problème à l'autre pilote", a poursuivi le vétéran du plateau. "Ce qui est important, c'est de regarder une fois de plus derrière soi, pour savoir si on est au milieu et surtout se décaler vraiment pour laisser passer l'autre pilote. Et il vaut toujours mieux se décaler à l'intérieur, alors que la majeure partie des pilotes se met à l'extérieur ; à mon avis ça n'est pas sûr et ça conditionne le pilote qui est en train d'arriver même si on n'est pas sur la trajectoire. Il y a de la marge de progression là-dessus, et il faut améliorer cela. Ça ressort souvent à la Commission de sécurité, et aujourd'hui encore ça va ressortir."

Fabio Quartararo en a appelé à l'application de pénalités afin de faire passer cette mauvaise habitude aux pilotes concernés. "Il nous a été proposé d'appliquer les pénalités du Moto3", a précisé Dovizioso, "et on nous a donné carte blanche pour appliquer des pénalités beaucoup plus graves qu'en Moto3. Mais sur leurs conseils [de la Commission de sécurité] et après un vote qu'on a fait entre nous, il s'avère que ça n'est pas la chose la plus juste à faire car on touche à beaucoup de dynamiques en MotoGP, il faudrait simplement bien gérer en piste, et c'est tout."

"Mais il est vrai aussi que si certaines choses continuent à arriver, il va falloir appliquer certaines pénalités. C'est toujours le même discours : tant qu'on n'applique pas de sanctions un peu graves au point qu'elles impactent le week-end, les pilotes font un peu ce qu'ils veulent. Je ne veux pas généraliser parce qu'il y a beaucoup de différence d'un pilote à l'autre, mais il est vrai qu'on donne peu d'importance aux autres. Ça peut être le cas d'un pilote qui veut obtenir un résultat, mais à mon avis il faut aussi la maturité pour faire les bonnes choses tout en essayant d'être les plus rapides possibles."

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