Interview

Témoignage : comment se préparer pour le Rallye Aïcha des Gazelles ?

Nous avons rencontré Vanessa et Cathy de l’association Roads&Roses, qui est engagée cette année sur le Rallye Aïcha des Gazelles, pour en apprendre un peu plus sur cette épreuve et comment s’y préparer.

Rallye Aïcha des Gazelles

Rallye Aïcha des Gazelles

Qu’est-ce que l’association Roads&Roses ?

Roads&Roses a été créée initialement pour pouvoir participer au Rallye Aïcha des Gazelles, puisque pour pouvoir faire de la prospection, rechercher des sponsors ou récolter des dons, que ce soit d’entreprises ou de particuliers, il fallait que l’on ait une association.

Nous avons créé cette association pour pouvoir participer au rallye mais l’idée est de la faire vivre avant, pendant et après, principalement autour des valeurs fortes du rallye que sont la promotion de la femme et le développement durable. Et ce pas simplement parce que c’est dans l’air du temps, mais parce que cela nous correspond aussi. Nous sommes chacune dans notre vie personnelle ou professionnelle exposée à ce statut de femme pour lequel nous devons nous battre régulièrement. Nous ne sommes ni des féministes ni des Femen, nous ne sommes pas là pour revendiquer la place de la femme mais simplement pour qu’elle soit valorisée à sa juste valeur lorsque le cas se présente, et qu’il n’y ait pas de barrière homme/femme.

Ce rallye en est le principal exemple, puisque lorsque l’on parle de rallye en général, on pense sport auto donc sport d’hommes, quand on parle de rallye dans le désert on pense au Dakar, donc à des hommes. Là non, c’est un rallye 100% féminin. Dans l’organisation il y a des hommes bien sûr, mais c’est un rallye qui est destiné aux femmes uniquement.

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Pourquoi avoir choisi le Rallye des Gazelles en particulier plutôt qu’un autre événement ?

Initialement nous sommes allées à la réunion d’information pour le faire en 2021. Et lorsque les organisatrices, revenant du précédant rallye, nous ont présenté le projet, nous nous sommes dit que l’on ne pouvait pas attendre 2021 et que ce serait 2020. En plus, c’est étrangement arrivé à un moment où nous avions besoin de nous épanouir, de changer d’air, et de nous prouver des choses à nous-mêmes.

Le Rallye des Gazelles représente neuf jours de compétition, 1300 km en tout en orientation avec boussole et carte. En général cela fait sourire d’entendre que c’est un rallye d’orientation 100% féminin avec boussole et carte, et c’est souvent également comme cela que l’on aborde nos sponsors, histoire de détendre l’atmosphère et de faire rire un petit peu tout le monde !
Chaque jour nous avons différents checkpoints à rallier avec un certain nombre de kilomètres à faire, et bien évidemment au bout le bivouac. Si jamais il se fait trop tard pour pouvoir rallier le bivouac, on nous demande de rester dans le désert et d’attendre le lendemain matin pour repartir. Si l’on a un peu de chance nous avons les douches, repas, mécaniciens à disposition au bivouac, sinon cela nous fait une belle expérience !

C’est vraiment un rallye qui va nous permettre de nous challenger et de nous dépasser. Il y aura des prises de décision tout au long de la journée. Est-ce que l’on se démène à passer cette dune sachant que l’on peut s’enliser et y passer quatre heures, ou bien est-ce que l’on contourne la dune pour y passer moins de temps mais parcourir 50 ou 100 km de plus ? Qui prendra la décision d’aller à droite alors qu’il fallait aller à gauche ? C’est ce genre de dilemme et de petite anecdote sympa qui nous attend ! On sait déjà que le premier jour on va s’aimer, le deuxième on va pleurer, le troisième on va se taper dessus et le quatrième on va se réconcilier ! L’idée c’est donc de participer à cette aventure folle et de faire participer nos sponsors à tout cela en les ralliant à ces valeurs qui sont dans l’ère du temps.

Rallye Aïcha des Gazelles

Comment vous êtes-vous organisées par rapport à cette recherche de sponsors justement ?

Le rallye nous donne une trame et quelques conseils à ce sujet, mais c’est à nous de nous organiser. Nous avons monté un dossier de sponsoring dans lequel nous présentons le rallye et ses valeurs, qui nous sommes, ce que l’on a fait jusqu’à présent et ce que l’on va réaliser, nos sponsors à ce jour, et bien évidemment comment nous sponsoriser.

Nous avons quelques grosses boites qui ont répondu présent, mais 80% de notre panel actuel de sponsors correspond plus à du commerce de proximité. C’est en cela aussi que ça a été un nouveau challenge pour nous parce que là où nous aurions pu avoir 5000€ avec une grosse enseigne, il fallait aller chercher 500€, 100€, 200€ par petit commerce de proximité. Ce qui est intéressant par rapport à cela c’est que l’on se rend compte que ces valeurs-là sont présentes au quotidien dans notre vie de tous les jours chez un commerçant, un primeur, un fleuriste. Certains viennent même parfois nous voir sans que l’on ait besoin de les solliciter, parce qu’ils soutiennent notre projet et notre dynamisme.

Finalement on vient sonner un peu timidement à la porte et on se rend compte que les gens sont à fond derrière nous et que cela leur parle. Nous avons organisé de nombreux événements avec eux. Ils en ont besoin parce que cela leur permet de communiquer et de bénéficier de publicité, mais ils ont aussi besoin de prendre part à cette aventure et pas simplement d'avoir leur logo sur la voiture. Cela fait partie des belles découvertes que l’on a depuis le début !

Y’a-t-il des prérequis obligatoires pour pouvoir s’aligner au départ du Rallye des Gazelles ?

Bien sûr ! Les stages de pilotage, mécanique et orientation sont obligatoires, tout comme la liste de l’ensemble des équipements qui doivent être présents dans le véhicule au moment du départ, et qui est vérifiée. Si l’on ne valide pas tout cela, on ne part pas. L’organisation du rallye nous oriente en nous donnant des contacts d’organismes qui peuvent faire ces stages-là. Le seul que l’on doit faire par leur biais c’est celui d’orientation. Pour les stages de pilotage et de mécanique, ils nous conseillent des organismes mais c’est à nous de voir.

Une journée avant le départ officiel, on procède à tout le checking administratif, mais aussi mécanique. La voiture doit bien évidemment répondre à un certain nombre de critères que l’on doit respecter.

Rallye Aïcha des Gazelles

Dans le même esprit, y a-t-il une préparation physique imposée ou conseillée pour pouvoir participer ?

L’organisation nous le conseille fortement, après c’est à nous de nous organiser pour nous préparer au mieux par rapport à cela. C’est indispensable de toute façon pour ne pas craquer au bout de deux jours. Cela prend aussi du temps mais on a la chance d’avoir une coéquipière très sportive qui nous aide sur ce point et nous prépare tout un programme.

À l’origine, nous ne sommes absolument pas des « Desperate Housewifes » qui nous sommes lancées dans ce défi pour nous occuper. Nous l’étions déjà bien assez ! Nous nous sommes pourtant organisées pour en trouver, donc nous en trouverons également pour nous préparer physiquement à ce rallye ! Finalement, le temps on finit toujours par le trouver.

En vous engageant sur ce type d’événement, qu’est-ce que vous appréhendez le plus finalement ?

On est remontées à bloc et on peut traverser des montagnes. Après c’est sûr que l’on risque de se sentir un peu petites dans le désert. Quand on se retrouvera au milieu des dunes sans téléphones et ne pas savoir où aller, c’est sûr que l’on risque d’être déboussolées à ce moment-là. Mais ce n’est pas une peur pour nous, pour nos vies ou quoi que ce soit, on y va pour ressortir de là-bas plus grandes.

C’est un trait de caractère que l’on a toutes les deux, ce n’est pas que l’on n’a pas peur c’est plutôt qu’on est inconscientes. Aujourd’hui nous sommes surtout concentrées sur notre projet et notre préparation et l’on y pense pas du tout. Il faut aussi ce brin d’inconscience pour se lancer dans ce genre de défi.

Mais la crainte que l’on a vraiment, ce serait de devoir abandonner par panne mécanique. C’est le truc que l’on vivrait le moins bien. On se casse un bras ce n’est pas grave on continue ! Mais devoir abandonner parce que la voiture lâche, ça ce serait dur. Surtout après s’être donné tellement de mal pour en arriver là.

Quel va être l’avenir de Roads&Roses après le Rallye des Gazelles ?

Nous avons déjà pris contact en local avec d’autres associations pour pouvoir créer des événements communs. On a déjà mis en place un bon nombre de choses qui vont venir également alimenter notre association dans le futur. Road&Roses a aussi un but culturel et sportif, et pour ne pas s’arrêter à faire que des choses de façon locale, nous aimerions aussi pouvoir passer au-delà de la voiture. Nous avons un ami qui est en train de réparer un petit voilier qui fait des courses, la traversée de la Manche… Il aurait besoin de faire vivre son voilier qui n’est pas encore terminé. Nous avons l’idée d’organiser des événements autour de cela pour lui permettre de l’aider à terminer ce bateau pour qu’il puisse naviguer par la suite. Roads&Roses peut tout aussi bien concerner les routes maritimes que terrestres !

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