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Comment ASO a réussi à sauver le Dakar 2021

Assurer la tenue du Dakar 2021 malgré une situation mondiale toujours affectée par une pandémie n'avait rien d'évident. Organisateur de l'épreuve, ASO a pourtant réussi ce tour de force pour permettre aux concurrents de prendre dimanche le départ du célèbre rallye-raid, en Arabie saoudite.

#301 Toyota Gazoo Racing: Nasser Al-Attiyah, Matthieu Baumel

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A.S.O.

L'Arabie saoudite a mis en place des mesures de restriction pour lutter contre la propagation du COVID-19, avec notamment une fermeture de ses frontières à seulement 13 jours du départ du Dakar. ASO est toutefois parvenu à organiser plusieurs vols à destination de la péninsule pour garantir la présence de tous les concurrents, dont plusieurs étaient inquiets de voir leur voyage être annulé. Toute l'équipe d'organisation a bénéficié de ses solides contacts avec les autorités saoudiennes, mais il a aussi fallu être inventif. Pas moins de 18 avions charters auront été affrétés, pour effectuer un total de 21 vols à destination de l'Arabie saoudite avec des autorisations spéciales. Ils ont ainsi supplanté les vols commerciaux qu'un tiers des concurrents avaient réservés.

"Ces jours-ci, ils nous remercient avant même le départ", confie à Motorsport.com David Castera, directeur de l'épreuve. "Des gens pensaient qu'il n'y aurait aucun moyen de faire ce Dakar, et maintenant qu'ils sont là, ils sont très heureux. Si nous sommes ici, c'est parce que les Saoudiens le voulaient. J'ai appris la nouvelle tardivement, vers 22h15 le dimanche 20 décembre. J'ai immédiatement appelé mes patrons et ils m'ont dit que la première chose à faire le lendemain matin était de parler avec nos contacts saoudiens. Ils nous ont dit d'emblée que le pays était fermé mais que si nous voulions que les concurrents arrivent, il n'y aurait aucun problème. C'était compliqué, nous avons dû trouver du monde pour travailler au beau milieu de Noël. Nous avons fait un excellent travail, mais la nuit du dimanche au lundi était horrible."

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Juste avant Noël, ASO est parvenu à mettre en place huit charters sur trois jours, au départ de Dubaï, Paris et Prague. Il fallait que tout se fasse dans le respect des mesures sanitaires, avec une capacité d'embarquement limitée à 80% et un chargement restreint afin de ne pas avoir à faire une escale pour ravitailler en carburant. Environ un tiers des concurrents, mécaniciens et autres membres du bivouac (aux alentours de 700 personnes) ont ainsi été transférés depuis 47 pays différents. Dans le cas du contingent venant du Royaume-Uni, la situation était encore plus particulière et ASO a reçu l'aide de l'équipe Bahrain Raid Xtreme gérée par Prodrive grâce à la mise à disposition d'un avion privé.

"Heureusement, quand le deuxième confinement est intervenu, nous avions décidé d'affréter et nous avions déjà 10 [avions], avec plus de la moitié des concurrents à bord", précise David Castera. "La partie la plus compliquée était le transport initial vers les charters, car il y a 47 nationalités représentées. Tous ceux qui sont absents le sont pour cause de problèmes liés au COVID et non à cause du transport, et c'était notre objectif."

Le Français ne cache pas avoir eu quelques doutes quant à la tenue de cette 43e édition, avant de voir la confiance revenir assez vite : "Dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 décembre, j'ai pensé à 1000 choses, mais dès que nous avons parlé avec les Saoudiens j'ai été rassuré. Je suis toujours optimiste et je savais que nous pouvions le faire. Il n'y avait pas d'autre option, car si ce Dakar n'avait pas eu lieu, ça aurait été très, très compliqué pour les équipes après quasiment une année sans compétition. Beaucoup d'équipes auraient fait faillite. C'était aussi pour sauver l'économie future du rallye-raid."

Nombreux sont les concurrents qui ont salué l'énorme travail abattu par les organisateurs, à l'instar de Jordi Viladoms, team manager de KTM. "La vérité, c'est que nous sommes tous ici, que les choses vont dans la bonne direction et qu'il faut féliciter ASO car avec tous les obstacles et les problèmes liés au COVID-19 au niveau international, faire venir tout le monde ici est un miracle", estime l'Espagnol. "Nous sommes très reconnaissants qu'ils aient pu le faire."

Propos recueillis par Sergio Lillo 

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