"Les difficultés avec le parcours, c'est un peu la culture du Dakar"
Lors d'un entretien exclusif avec Motorsport.com, le directeur du Dakar est revenu sur les difficultés rencontrées pour concevoir le parcours de l'édition 2016 et les perspectives pour les années à venir.
#307 Mini: Krzysztof Holowczyc, Xavier Panseri
X-Raid Team
Déterminer le tracé de l'édition 2016 du Dakar, qui partira le 3 janvier de Buenos Aires, n'a pas été une mince affaire. Suite au retrait du Chili et du Pérou, deux pays qui devaient accueillir l'épreuve, le directeur de celle-ci, Étienne Lavigne, et ses hommes ont dû repenser le parcours.
“On en avait un qui, initialement, devait partir du Pérou, descendre au Chili, et terminer en Argentine,” a rappelé Lavigne à Motorsport.com. “Mais on a modifié notre itinéraire qui partira de Buenos Aires pour monter dans le nord de l'Argentine, rentrer en Bolivie puis redescendre, par l'Argentine toujours, pour une arrivée dans la ville côtière de Rosario.”
“Soit une grande boucle de 9000 km, décomposée en un prologue et 13 étapes – le tout pour deux semaines de course.”
Dans le vif du sujet
Avec des circonstances comme celles-ci, le nouveau directeur sportif du Dakar, le multiple vainqueur moto Marc Coma, n'a pas eu un baptême du feu très facile. Mais à écouter son patron, l'Espagnol, qui a remplacé à ce poste un autre ancien motard en la personne de David Castera, parti naviguer Cyril Despres – encore un ancien vainqueur sur deux roues – chez Peugeot, s'est acquitté de sa tâche avec les honneurs.
“Ça a été un démarrage un peu brutal pour lui puisqu'il est arrivé dans un contexte où il fallait tout repenser,” a déclaré Lavigne. “Mais c'est un peu notre culture sur le Dakar : on a souvent été confrontés à des changements de pays, de parcours. Donc, il a été effectivement très vite dans le bain pour découvrir les problèmes qu'on rencontre quand on organise un événement comme celui-là.”
“Mais il a été très engagé dans cette réorganisation du parcours, et il est très enthousiaste sur le Dakar qu'on propose, à la fois relevé en difficulté et avec deux très beaux pays pour nous accueillir : l'Argentine et la Bolivie.”
On est toujours en relations constantes avec nos amis chiliens. Concernant le Pérou, je pense qu'il faudra attendre le printemps pour avoir des nouvelles.
Étienne Lavigne, directeur du Dakar
La question qui se pose d'ores et déjà est de savoir si le Dakar peut espérer retrouver le Chili et le Pérou dès l'an prochain. Il n'est pas trop tôt pour se le demander, Étienne Lavigne étant lui-même parti, quelques heures heures après avoir rencontré Motorsport.com, en prospection.
“On y travaille. Je pars très bientôt rencontrer des amis en Uruguay, et on était au Paraguay il y a quelques jours,” a-t-il expliqué. “On est toujours en relations constantes avec nos amis chiliens. Concernant le Pérou, je pense qu'il faudra attendre le printemps pour avoir des nouvelles de ce côté.”
“On a plein de projets sur le continent sud-américain qui intègrent le Chili, le Pérou, l'Argentine. Là, on termine nos derniers préparatifs pour 2016 mais simultanément, et juste après surtout, on va réactiver les discussions avec les autres pays.”
Retour en Afrique?
Par nature, et comme son nom l'indique, le plus célèbre des rallyes-raids n'est pas forcément voué à rester en Amérique du Sud. Tel était d'ailleurs le discours de la direction à l'époque où l'épreuve avait été amenée à quitter l'Afrique pour des raisons géopolitiques. Depuis, elle est pourtant restée en Amérique latine où semblent se trouver les meilleures perspectives.
“On ne s'interdit rien,” a confirmé Lavigne, avant d'insister en effet : “On a beaucoup de projets en Amérique du Sud. Je ne désespère pas de retrouver le Chili et le Pérou au menu des prochains Dakar. C'est une question de temps. Et puis, les pays ont aussi des priorités autres qu'un grand événement sportif à recevoir. Ce sont des pays qui connaissent aussi des difficultés. Le Chili, c'était une problématique de tsunami, de tremblement de terre. Les priorités vont évidemment vers ces choses-là et c'est normal.”
Reste que rien n'est gravé dans le marbre.
“Avec Marc Coma, on est toujours en ébullition pour trouver de nouvelles idées,” ajoute Lavigne. “On ne s'interdit pas de revenir en Afrique un jour, quand ce sera possible, ou d'organiser d'autres courses sous d'autres formats, tout en conservant le Dakar ailleurs.”
Propos recueillis par William Zinck
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