Le Dakar ne simplifiera pas sa navigation pour Loeb et Sainz

Malgré les critiques de Sébastien Loeb et Carlos Sainz après le Dakar 2021, David Castera, directeur de l'épreuve, souhaite que la navigation reste un élément important de la course l'an prochain. Il prévient que les pilotes qui ne comprennent pas cette approche n'ont "rien à faire" sur le rallye-raid.

#305 Bahrain Raid Xtreme Hunter: Sebastien Loeb, Daniel Elena

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Red Bull Content Pool

Sébastien Loeb et Carlos Sainz ont critiqué la complexité de la navigation sur le Dakar 2021, le premier ayant abandonné après avoir rencontré de nombreux problèmes et l'Espagnol s'étant classé à la troisième place, à une heure du vainqueur Stéphane Peterhansel. Sainz s'est dit "démoralisé et contrarié" après avoir perdu du temps à la suite d'erreurs de navigation, évoquant un "gymkhana" et une "loterie", tandis que Loeb a estimé que le Dakar 2021 était la "course des copilotes" et pas des pilotes.

Les difficultés ont été accentuées par la distribution du roadbook 15 minutes seulement avant le départ de chaque étape et même s'ils étaient plus détaillés, cette nouvelle règle a souvent compliqué la préparation des équipages. En marge de l'annonce des étapes clés du parcours 2022, David Castera, directeur du rallye-raid, a prévenu les pilotes que la navigation restera essentielle, quitte à déplaire aux deux Champions du monde des Rallyes, tout en reconnaissant qu'un bon équilibre doit être trouvé.

"Les critiques viennent d'une personnes sur 300 sur un Dakar [rires]", a déclaré Castera à une sélection de médias, dont Motorsport.com. "Non, elles sont venues de deux personnes qui ont roulé en WRC, Sébastien Loeb et Carlos Sainz. Je suis le gardien du temple, [...] qui maintient l'esprit du rallye-raid : l'endurance, plus d'aventure, plus de pilotage, plus de navigation. Je suis là pour trouver un équilibre entre ces piliers de l'esprit du rallye-raid. Oui, parfois l'un d'entre eux peut prendre le pas sur les autres, et c'était le cas avec la navigation lors de la dernière édition."

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"Cette année, je veux trouver un meilleur équilibre, mais ce que les pilotes ne comprennent pas, c'est que je n'essaie pas de rendre ça extrêmement difficile. Quand on fait les reconnaissances en octobre, les routes sont parfaitement visibles, mais avant la course, il pleut, il y a du vent, beaucoup de gens passent sur une route parallèle... donc ça peut être beaucoup plus difficile quand le pilote dispute la spéciale, mais parfois ça peut aussi être plus facile."

"Il est très dur de trouver cet équilibre, mais c'est mon rôle et je vais essayer de faire des ajustements, mais je ne retirerai jamais le pilier de la navigation, ce serait trahir cette discipline. Loeb, Sainz et les autres doivent bien le comprendre, sinon ils n'ont rien à faire sur le Dakar."

Avant de prendre la tête du Dakar en mars 2019, David Castera était le copilote de Stéphane Peterhansel et il a également occupé ce rôle aux côtés de Cyril Despres de 2016 à 2018. Il a donc participé aux trois dernières éditions disputées en Amérique du Sud, où la navigation n'avait plus une importance suffisante à ses yeux. Castera a souhaité retrouver cet élément en Arabie saoudite, qui accueillera à nouveau l'intégralité de l'épreuve en janvier 2022, et il estime que les équipages doivent s'adapter.

"C'était devenu très facile en Amérique du Sud, je le sais parce que j'ai organisé dix Dakar là-bas et que je l'ai aussi fait comme copilote, il y avait très peu de navigation. Mais Carlos a aussi eu un gros problème [sur le Dakar 2021]. Ces images où il allait dans un sens puis dans l'autre comme une voiture téléguidée... C'est impossible, personne ne fait ça. J'ai fait un Dakar avec Peterhansel et trois ou quatre avec Despres et quand on avait un problème, on s'arrêtait, on discutait et on prenait une décision ensemble."

"On gagnait des étapes même si on s'était arrêté une ou deux minutes. C'est une chose que Carlos et Sébastien doivent aussi comprendre, ça fait partie de la course, c'est très différent de l'ancienne philosophie en Arabie saoudite et ils doivent changer d'état d'esprit. La navigation fait partie du Dakar et le restera. Ce que je comprends très bien, c'est que ça ne doit pas être une loterie et c'est mon travail."

Propos recueillis par Sergio Lillo

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