Le Mans, le marketing par la relation piste-route

On l’a vu dans un passé récent, l’Endurance permet aux constructeurs impliqués de consolider leur image de marque auprès d’un public très réceptif aux technologies utilisées. C’est pour cette raison qu’Audi, Toyota et Porsche se sont laissés happer par l’attrait marketing du Mans, tout comme Peugeot il y a quelques années avec l’ambitieux programme 908, ou Bentley, auteur d'un joli hold-up pendant une année de transition commandée par Audi en 2003.

Nissan, avec sa célèbre DeltaWing ou le projet ZEOD, a également exploité le buzz manceau, tout comme Alpine l'an dernier. Porsche, Aston Martin, Ferrari ou Corvette gardent un certain profil bas et font figure de cadres dans le paysage de l'Endurance, avec des gains en termes d'image sur le long terme.

La raison de l’intérêt des marques réside ainsi, entre autres, dans le fait qu’il est possible au Mans de démontrer les performances d’un moteur au choix diesel, hybride, voire tout électrique, et de mettre en valeur des technologies à application routière.

En prouvant, par une course extrêmement exigeante avec la mécanique, que les produits chez votre concessionnaire ou distributeur auront la même fiabilité et résistance dans la durée que les prototypes sur la piste, les 24 Heures du Mans parviennent encore à véhiculer la notion d’accessibilité de la technologie pour tous.

Même topo pour les pneus ; là ou un pneu est optimisé pour 100 km voire moins en F1, c’est l’aspect durabilité qui est mis en valeur en Endurance par Michelin et Dunlop. Les technologies utilisées en endurance parlent donc plus au public que celles utilisées en F1.

Enfin, Le Mans a cette particularité que lorsque l’on pense au vainqueur, on cite le nom du constructeur, et moins des pilotes ! Autrement dit, il s’agit de l’avènement de la marque et de la technologie, plus que de la création de stars internationales… n’en déplaise au Dr Mamour !