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Ocon et Renault, un destin national

Pour la première fois depuis 2009, la grille F1 présente une association 100% française entre un pilote, Esteban Ocon, et une écurie, Renault. Une nouvelle donne qui touche la corde sensible du public tricolore, avec en ligne de mire le Grand Prix de France comme occasion rêvée d'applaudir leur succès commun.

Livrée de la Renault R.S.20

Livrée de la Renault R.S.20

Renault F1

Cet article vous est proposé par le GP de France F1 2020

Le compteur avance, année après année. Et pour certains, le coup de vieux se fait sentir lorsqu'on leur remémore que la dernière victoire française, signée par Olivier Panis au Grand Prix de Monaco 1996, remontera bientôt à 24 ans ! Une statistique qui rappelle que toute une génération de fans de Formule 1 n'a encore jamais entendu résonner la Marseillaise pour honorer un vainqueur de Grand Prix tricolore au sommet du podium…

Car il fut un temps où les pilotes français amassaient podiums et victoires en pagaille. La carrière de Jacques Laffite incarne bien cette époque : de son premier succès en 1977 à l'année de sa retraite en 1986, les pilotes hexagonaux ont remporté 47 victoires en F1 (plus que toute autre nation), avec les nombreux succès d'Alain Prost mais aussi de René Arnoux, Patrick Tambay, Didier Pironi, Jean-Pierre Jabouille, Patrick Depailler et les six courses remportées par Laffite lui-même. Au total, de 1979 à 1986, les représentants de l'Hexagone sont montés sur le podium à 125 reprises. Et même s'il a fait les jours heureux d'équipes légendaires comme Ferrari, McLaren et Williams, le nom de Prost demeure aujourd'hui intimement lié à Renault F1, l'écurie française dont il occupe le rôle de directeur non-exécutif.

Plus récemment, il fut difficile d'être un irréductible supporter français ! On a bien entendu vibré chaque week-end de course pendant des années en suivant la passion et la vista inégalables de Jean Alesi. Mais après l'épopée Renault-Alonso et le départ de Magny-Cours du calendrier, un vide s'est installé pour une génération d'amoureux de leurs couleurs nationales. Ils n'ont cependant pas cessé de suivre le parcours de jeunes talents, comme Jean-Éric Vergne, le regretté Jules Bianchi, Pierre Gasly ou encore Romain Grosjean.

Le dernier nommé demeurait d'ailleurs, jusqu'au lancement de cette saison 2020, le dernier pilote courant sous la bannière tricolore à s'être aligné avec une équipe française, lors de son passage chez Renault en 2009. Pourtant, c'est avec l'entité ayant repris le flambeau de Renault (Lotus) que celui qui compte maintenant neuf saisons en Formule 1 a signé l'intégralité de ses dix podiums.

Esteban, enfant du soleil ?

Inutile de dire que l'on compte donc sur Romain Grosjean, Pierre Gasly et Esteban Ocon cette année et que l'on attend de pied ferme un podium, et pourquoi pas cet été lors du Grand Prix de France, sous le soleil du Castellet ! Mais c'est bien Ocon qui pourrait être celui disposant des plus grandes chances de s'afficher régulièrement dans des positions flatteuses à l'arrivée, qui plus est avec une voiture française.

De retour sur la grille en tant que titulaire, il intègre l'équipe d'usine Renault, pour qui cette association est un regard porté vers le futur et signe de grande ambition de développement. Le Normand, un familier d'Enstone pour avoir longuement fréquenté les lieux pendant sa jeune carrière, aura la chance de pouvoir utiliser toute l'expérience récente acquise au sein de l'équipe Championne du monde Mercedes, dont il a occupé le rôle de pilote de réserve au contact d'une batterie d'ingénieurs créatifs et de pilotes ne laissant rien au hasard, comme le sextuple Champion du monde Lewis Hamilton.

Des fans agitent des drapeaux tricolores

Depuis ses débuts en F1 en 2016 avec le petit poucet Manor, pour gagner en expérience au sein de l'univers de travail si particulier de la discipline, Ocon a suscité un grand intérêt de la part des fans français. Beaucoup se sont désolés lorsque le Normand n'a non seulement pas pu conserver son baquet Racing Point au terme d'une âpre confrontation de 41 GP avec Sergio Pérez, mais qu'il a aussi vu Valtteri Bottas garder le très convoité volant Mercedes aux côtés de Hamilton, bien qu'il ait pu demeurer dans l'équipe anglo-allemande dans un rôle de réserviste.

Car Toto Wolff, comme beaucoup dans le paddock, croit fort en Ocon. Âgé de seulement 23 ans, le jeune homme était l'un des rivaux de Max Verstappen lors de l'ascension de celui qu'ils sont nombreux à présenter comme le plus grand talent de sa génération, et il dispose maintenant d'une expérience accrue pour se lancer face à un grand défi : celui de porter Renault, qui l'a signé pour plusieurs saisons, vers une nouvelle ère ambitieuse, alors que l'incertitude réside encore sur ce que sera l'avenir de l'association entre l'équipe et son très estimé équipier Daniel Ricciardo.

Une place de choix, finalement, pour faire monter sa cote en flèche, et une motivation supplémentaire − si tant est qu'elle fût nécessaire − pour tenter de ravir le public français présent sur le circuit du Paul Ricard du 26 au 28 juin pour la "Summer Race", lors de laquelle chacun ne demande qu'à agiter avec enthousiasme le drapeau bleu-blanc-rouge, et célébrer la grande qualité de la F1 made in France. Une course à voir de ses propres yeux, afin de pouvoir dire "j'y étais" au moment opportun, si Ocon y bat son record actuel − une cinquième place − à l'arrivée d'un Grand Prix de Formule 1 !

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