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À quoi pourrait ressembler un retour d'Alfa Romeo en F1 ?

Notre chroniqueur David Addison est un fan assumé d’Alfa Romeo, mais que pense-t-il du potentiel pour un retour de la marque italienne en Formule 1 ?

Livrée imaginaire pour Alfa Romeo

Livrée imaginaire pour Alfa Romeo

Camille De Bastiani

1935 Alfa Romeo 8C 35
Niki Lauda, Brabham BT46 Alfa Romeo
Tom Andrew, Alfa Romeo 155
Scuderia Scuderia Ferrari, Alfa Romeo
Scuderia Ferrari, Alfa Romeo
Hans-Joachim Stuck, Brabham Alfa Romeo
Carlos Sainz Jr, Scuderia Toro Rosso STR11
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Sebastian Vettel, Ferrari SF16-H
Cérémonie de remise des trophées du Ferrari Challenge avec Kimi Räikkönen, Maurizio Arrivabene, Team Principal Scuderia Ferrari, Sergio Marchionne, Président de Ferrari et Amedeo Felisa, PDG de Ferrari
Sergio Marchionne, Président de Ferrari et CEO de Fiat Chrysler Automobiles
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12
Daniel Ricciardo, Red Bull Racing RB12
Bernie Ecclestone sur la grille
Sergio Pérez, Sahara Force India F1

Oh, qu’est-ce qui peut être mieux que les années 50 pour un fan d’Alfa Romeo ? Quand le Championnat du monde des pilotes voyait le jour, c’était un rêve : les Alfa Romeo 158, rouge sang, verrouillaient les trois premières places, avec Giuseppe Farina devant Luigi Fagioli et Reg Parnell. Mis à part Indianapolis, et son étrange inclusion au Championnat du monde, les Alfa Romeo avaient remporté toutes les courses cette saison-là. 

Aujourd’hui, Sergio Marchionne discute d’un retour d’Alfa en Formule 1. "Hourra", disons-nous en tant que fans d’Alfa, mais s’il vous plaît, faites-le correctement. 

Un long chemin

Tout d’abord, jetons un œil à ce qu’a fait Alfa Romeo depuis sa période de domination en F1. La marque s’est fait un nom en Endurance dans les années 70 et en tourisme, grâce à sa somptueuse GTAm, suivie par les hurlements de la GTV6 et, plus récemment, avec les succès des 155 et 156 dans leurs différentes spécifications. N’est-ce pas ce que devrait être Alfa ? Des versions de course dérivées de voitures de route que vous et moi pouvons acheter ? Eh bien oui, peut-être. 

La difficulté est que, même en investissant beaucoup sur le marché de n’importe quel type de sport automobile (avec une possible exception pour la NASCAR), rien n’est meilleur que la F1 en matière de portée mondiale et de couverture globale. Ainsi, si vous êtes le constructeur dominant en WTCC, par exemple, combien de personnes y prêtent vraiment attention ? À la place, vous pourriez être en F1, mais voici la raison pour laquelle je dis que ça doit être fait correctement. Alfa Romeo est une marque avec un héritage fier, datant de plus de cent ans. Ses fans se soucient pour elle ainsi que de la manière dont elle est traitée. 

Du côté des voitures de route, nous avons des promesses infinies de nouveaux modèles, dont "celui" qui relancera Alfa et qui conservera son standing au plus haut. Mon solde bancaire témoigne du fait que ce n’est pas le cas… Nous ne voulons pas que la même chose arrive en F1. 

Quand la marque est revenue en 1979, Autodelta a fait courir des voitures imposantes et lourdes, et quand le projet est passé dans les mains d’Euroracing, les choses ne se sont pas tellement améliorées. Des pilotes comme Mario Andretti et Patrick Depailler, puis Riccardo Patrese et Eddie Cheever, ont piloté les voitures. Avec des sponsors comme Marlboro et Benetton à bord, il n’y avait pas de manque que ce soit derrière le volant ou en matière de budget. Mais les résultats avaient du mal à venir. 

Alors si Alfa Romeo revient, ce doit être une opération couronnée de succès. Si la manière de vendre la marque Alfa Romeo, avec l’image d’une voiture qu’il faut absolument avoir, se fait avec une 10e place, ce sera un échec retentissant. Si des courses commencent à être gagnées, alors le message passera. 

Quel est le plan ? 

Mais comment faire ? Qui fera rouler les voitures ? Faut-il prendre des gens dans l’actuelle écurie Ferrari (et risquer d'éparpiller les deux équipes avec ce processus), ou faut-il aller vers une équipe, disons de GP2, pour les faire rouler ? C’est peut-être une meilleure option, mais il y a le risque de voir l’équipe faire son apprentissage publiquement et que cela affectera les progrès de l’opération visant à faire d’Alfa Romeo un team victorieux. 

L’autre solution est d’acheter une équipe existante et son staff, et de la renommer Alfa Romeo. Est-ce que Sauber pourrait être celle-ci, en prenant un chèque important comme ce fut déjà le cas il y a quelques années avec BMW ? Et voudrait-on voir Ferrari et Alfa Romeo se battre, alors que ce sont deux marques appartenant au même groupe ? Oui, c’est le cas en WEC avec Audi et Porsche par exemple, mais la F1 est différente. 

Il faudrait sûrement positionner l’écurie Alfa Romeo comme une équipe junior de Ferrari. Après tout, la Scuderia possède sa propre Driver Academy et pourrait donc trouver de bons jeunes pilotes et les lancer comme le fait Toro Rosso pour Red Bull. Des rivaux en piste, des entités séparées, mais une faite pour aider l’autre. 

Mais… Toro Rosso et Red Bull Racing servent toutes les deux les intérêts des ventes de Red Bull. Le problème auquel font face nos amis italiens, c’est que les constructeurs automobiles sont concurrents en matière de ventes. Il n’y a pas d’utilité pour Alfa Romeo d’être battu par Ferrari (ou vice versa), donc il faudrait que les équipes soient en position de courir équitablement. Et on sait qu’arriver en F1 et courir en tête de peloton d'emblée n’arrive jamais, n’est-ce pas BAR ? N’est-ce pas Toyota ? N’est-ce pas Jaguar ?

Un message positif pour la F1

Actuellement, la F1 pourrait comporter davantage de voitures sur la grille et ce serait une bonne nouvelle d’accueillir une nouvelle équipe, un nouveau constructeur qui arrive dans le championnat. Néanmoins, les signaux vont-ils clairement contre une arrivée d’Alfa Romeo ?

Mais… Mais… Mais… Prenons la machine à remonter le temps jusqu’en 1979, quand Alfa Romeo était présent sur la grille en fournissant des moteurs à Brabham. Brabham était dirigé par ? Bernie Ecclestone. Ne pensez-vous pas que Bernie serait ravi de voir Alfa revenir sur la grille, et qu’il serait sûrement en mesure de soutenir le processus d’une façon ou d’une autre ? 

D’un côté, tout sonne un peu de manière fantaisiste concernant le fait d’avoir de nouveau une équipe F1 au nom d’Alfa Romeo, mais avec deux personnages aussi puissants qu’Ecclestone et Marchionne dans l’affaire, cela pourrait arriver. Beaucoup d’entre nous seraient ravis. Imaginons simplement un espresso dans le paddock…

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