A sept mois de Melbourne 2016, où en est Haas F1?

L’équipe de l’entrepreneur américain Gene Haas fascine les experts de la catégorie reine du sport automobile. Car à l’exception d’une étroite collaboration avec Ferrari, on en sait finalement assez peu sur cette nouvelle équipe américaine. Gunther Steiner, le Team Principal de Haas F1 Team, parle d’une nouvelle façon d’aborder la F1.

Faire les choses différemment

"Nous croyons avoir un très bon plan en place", explique Steiner sur le site officiel de la Formule 1. "Plusieurs écuries n’y arrivent pas, financièrement. Il doit bien y avoir une raison. Nous avons décidé de mettre l'accent sur des collaborations avec des structures déjà en place et ainsi ne pas partir de zéro".

Steiner avoue que Haas sera presque une écurie cliente de Ferrari, mais différente.

"C’est un peu cela. Nous produisons notre châssis et notre carrosserie. Mais notre monoplace ne sera pas une Ferrari. C’est un peu comme dans l’industrie automobile où il existe une plateforme commune et chaque marque produit son propre modèle. Personne ne demande d’où provient la colonne de direction ou le pédalier".

Ne pas commettre les mêmes erreurs

Steiner ajoute : "Je suis d’accord avec l’idée que de vraies voitures clientes en F1 résulteraient en un tas de voitures identiques. Toutefois, nous produisons notre carrosserie et effectuons nos propres études aérodynamiques. C’est un bon compromis".

Steiner confirme que le projet de Haas a reçu le feu vert il y a quatre ans de cela. Il précise que Haas ne fera pas les mêmes erreurs que les défuntes écuries HRT et Caterham.

"La principale différence est que nous travaillons de concert avec des gens déjà en place et que nous achetons ce que la FIA nous permet d’acheter. C’était, pour M. Haas et moi, la seule façon d’y arriver. Ce qu’ont fait ces écuries disparues ne peut pas fonctionner. Vous tombez à sec d’argent ou de passion".

Gunther Steiner admet que Haas a été en contact avec Mercedes mais avoue que la collaboration avec Ferrari semblait être plus prometteuse.

Dans trois pays

Il explique comment l’écurie est structurée avec plusieurs entités.

"Le quartier général, avec l’administration, la CFD et l’usinage sont situés en Caroline du Nord. L’équipe de course sera basée au Royaume-Uni, et le bureau de design et d’aérodynamique est en Italie. Nous faisons travailler environ 200 personnes dans trois pays. La haute technologie facilite beaucoup les échanges. Évidemment, nous ne pouvions pas baser l’équipe de course aux États-Unis. Une base en Europe était essentielle".

L’ingénieur de formation confirme qu’il compte dévoiler l’identité d’un premier pilote à la fin septembre.

"Nous négocions avec deux pilotes, mais rien n’est conclu", précise-t-il. "Nous allons commencer la fabrication du châssis au cours des prochaines semaines. Nous travaillons dans la soufflerie de Ferrari toutes les deux semaines. Nous allons dévoiler le nom d’un premier pilote fin septembre et ferons parvenir notre inscription à la FIA fin octobre."

"Nous ne possédons pas encore de licence, mais nous devons d’abord nous inscrire. Au cours des prochaines semaines, nous terminerons la rénovation des anciens locaux de Marussia. Nous recevons l’équipement des stands et des garages. Tout a été acheté ou fabriqué sur mesure. Nous engageons les mécanos de l’équipe de course. Nous progressons chaque jour. Et en janvier, le châssis devra subir les crash tests de la FIA. Oui, c’est très intense".

Steiner termine en soulignant la réussite du maître du projet.

"M. Haas est un entrepreneur qui connaît beaucoup de succès. Il ne désire certainement pas que ce projet vire à l’échec, n’est-ce pas ?"