Plus de victoire française depuis 1996, une question de mentalité ?

La Formule 1 n'a pas connu de Champion du monde français depuis la saison 1993, et de victoire depuis 1996. Alain Prost offre son point de vue sur cette situation dont on se demande si elle peut changer en 2020...

Le vainqueur Olivier Panis, Ligier JS43

LAT Images

Le dernier titre mondial acquis en Formule 1 par un pilote français remonte à 1993. Avec ses couronnes mondiales collectées en 1985, 1986, 1989 (McLaren) et 1993 (Williams), Alain Prost est même l'un des rares pilotes à avoir étoffé son palmarès de titres mondiaux avec plusieurs équipes. Sebastian Vettel, par exemple, lui aussi quadruple Champion du monde, n'est pour l'heure pas encore parvenu à collecter d'autre couronne qu'avec Red Bull Racing.

Quoi qu'il en soit, la dernière victoire française en Grand Prix, elle, remonte à la saison 1996, avec le coup réalisé par Olivier Panis (Ligier) lors d'une édition particulièrement chaotique du Grand Prix de Monaco. Avant cela, Jean Alesi a lui aussi signé son unique victoire en F1 lors du Grand Prix du Canada 1995, au volant d'une Ferrari.

Depuis Panis, 85e vainqueur d'un Grand Prix, 23 nouveaux pilotes sont montés sur la plus haute marche du podium : quatre Allemands (Frentzen, Ralf Schumacher, Vettel, Rosberg) et autant de Finlandais (Häkkinen, Räikkönen, Kovalainen, Bottas), deux Brésiliens (Barrichello, Massa), Italiens (Fisichella, Trulli), Anglais (Button, Hamilton) et Australiens (Webber, Ricciardo), un Nord-Irlandais (Irvine), Colombien (Montoya), Espagnol (Alonso), Polonais (Kubica), Vénézuélien (Maldonado), Hollandais (Max Verstappen) et enfin un Monégasque (Leclerc).

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Comment expliquer, alors, qu'en dépit de représentants réguliers sur la grille pendant des années, aucun pilote français ne soit venu étoffer ce palmarès ?  "La Formule 1 est un environnement qui est vraiment anglais", analyse Alain Prost pour Motorsport.com. "La relation entre les Anglais et les Français est parfois difficile mais quand ils travaillent bien, ils travaillent très bien ensemble. Mais ce n'est pas si facile !"

Prost, Mansell et Patrese, sur le podium du GP de France 1989

"Pour ma part, je ne me sens pas Français, je ne me suis jamais senti Français et je pense que c'est pour cela que j'ai réussi", poursuit Le Professeur, au risque de froisser certaines susceptibilités. "J'aime vraiment travailler avec les Anglais, les Japonais, les Allemands, les Italiens, les Américains, les Indiens..."

Prost a aussi été amené à travailler aussi étroitement que possible avec les ingénieurs moteur Honda, à l'époque où Ayrton Senna était vu par ceux-ci comme un maître à penser. "J'ai parfois trouvé la mentalité japonaise difficile, mais ce n'est pas une question de préférence", sourit Prost, avant de revenir sur la situation plus générale des pilotes hexagonaux.

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"En plus, beaucoup de pilotes français n'ont pas réussi à faire le bon choix pour devenir un pilote de Formule 1 de haut niveau dans ce genre d'environnement. Cela dit, il est certain que Didier Pironi méritait d'être Champion du monde chez Ferrari", poursuit celui qui lança après sa carrière de pilote une équipe française avec Prost GP, au sein de laquelle il aligna notamment Jean Alesi.

"C'est une question de mentalité, de gestion des personnes à l'intérieur. C'est presque un monde fermé dans lequel il faut entrer. Il faut être accepté. Pour moi, d'accord, j'étais une grenouille [rires] mais ils savaient que je n'avais pas la mentalité de la grenouille."

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