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Prost : "Je n'avais pas d'argent et personne ne m'a aidé"

Alain Prost a connu une carrière faste en tant que pilote au cours de ses 13 saisons disputées avec quatre constructeurs et cinq motoristes en Formule 1.

Alain Prost, Williams Renault

Photo de: LAT Images

Alain Prost a piloté pour Renault, Ferrari, McLaren et Williams entre 1980 et 1993, donnant l'impression d'avoir permis à sa carrière de souvent prendre des tournants cruciaux de sorte à régulièrement se trouver au bon endroit au bon moment. Seule sa saison inaugurale, au cours de laquelle il disputa 11 courses avec McLaren, et la difficile campagne 1991 avec Ferrari l'ayant poussé vers une année sabbatique n'auront pas permis à Prost de remporter de Grands Prix.

"Ha ! Peut-être que j'étais au bon endroit un bon pourcentage du temps - mais pas tout le temps", sourit Prost lorsque lui est évoquée cette idée par Motorsport.com. "C'est aussi une question de philosophie de base. Tout d'abord, cela dépend très souvent de votre éducation. C'est fou de dire ça, peut-être, mais j'ai dû travailler dur pour devenir pilote de course."

Prost, surnommé le Professeur, était connu pour donner une dimension analytique à son travail, au lieu de se reposer simplement sur une hygiène de vie et un talent pur dont pouvaient disposer de nombreux pilotes. "Je n'avais pas d'argent et personne ne m'a aidé alors j'ai dû tout faire moi-même et apprendre à préparer le kart, le châssis - tout", se souvient-il, conscient de l'impact que cela a pu avoir dans le reste de son approche générale de la compétition automobile. "Cela m'a donné un parfait respect pour les aspects techniques à tous les niveaux."

Mais c'est aussi la nécessité qui amena Alain Prost à puiser dans ses ressources personnelles pour aller chercher le succès. "Mon frère est tombé très malade quand je faisais des courses [le frère cadet de Prost, Daniel, a succombé à un cancer en septembre 1986, ndlr] et j'ai dû envisager ce genre de choses pour ma famille."

Connu pour son style de pilotage fin, Prost est pourtant notablement associé aux frasques en piste l'ayant opposé en plusieurs occasions à Ayrton Senna. Paradoxal, alors que le Français cultivait une approche de la course propre et avoue encore aujourd'hui que les épisodes l'ayant mené au contact d'autres pilotes ou à endommager son auto étaient particulièrement difficiles à vivre.

"L'accident de Didier en 1982 [Pironi a heurté l'arrière de la Renault de Prost lors du Grand Prix d'Allemagne de 1982 et s'est blessé aux jambes, ndlr] m'a fait penser 'comment puis-je faire ça' parce que je n'aimais pas les accidents - et ce n'était pas parce que l'on y perdait la course, mais parce que l'on devait réparer la voiture !".

"Même le fait d'endommager l'aileron avant générait en moi un mauvais sentiment, alors je me disais : 'Je dois faire le meilleur travail possible pour pouvoir piloter seulement à mon pourcentage préféré ; pas à 101%", poursuit-il, illustrant ainsi cette constante recherche du réglage le plus pointu apportant confort et performance, sans compromis.

"Cela m'a amené à mieux me préparer", analyse le quadruple Champion du monde. "Si je faisais de la course maintenant, ma philosophie serait peut-être différente. Mais nous avions l'habitude de tout changer - les freins, le carburant, le moteur, les réglages - entre les qualifications et la course, donc je travaillais vraiment beaucoup plus sur les réglages de la course."

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