Alesi : Ferrari doit parler italien, même sous Vasseur

Ferrari doit changer, Jean Alesi le reconnaît, mais l'ancien pilote de la Scuderia juge crucial que cette dernière conserve son identité.

Des mécaniciens avec la Ferrari F1-75, de Charles Leclerc

Photo de: Erik Junius

Après l'opportunité manquée de 2022, la Scuderia Ferrari a accueilli Frédéric Vasseur à sa tête. L'an passé, la F1-75 était particulièrement performante, mais l'exécution des courses était perfectible, en témoignent des problèmes de fiabilité, des erreurs stratégiques ainsi que quelques fautes de pilotage de Charles Leclerc et surtout Carlos Sainz.

Malgré ce retour aux avant-postes, Mattia Binotto a fait les frais des difficultés alors rencontrées et a été remplacé en tant que directeur d'équipe par Frédéric Vasseur. Le Français a forcément un grand chantier de restructuration devant lui, mais à quel point faut-il changer les choses ou bien assurer une certaine continuité sans chamboulement ?

"Soyons honnête : côté tactique, Ferrari était abominable l'an dernier", déclare Jean Alesi à Autosprint, relayé par RacingNews365. "Les choses doivent vraiment changer, sinon l'équipe ne pourra pas s'en sortir. Je pense que Vasseur doit grandement s'appuyer sur Laurent Mekies [directeur adjoint, ndlr]. Mekies est chez Ferrari depuis des années et peut être la personne idéale pour montrer à Vasseur quelles choses doivent changer ou, au contraire, rester les mêmes car il y a du potentiel."

L'ancien pilote de Formule 1 connaît bien la Scuderia pour y avoir passé près de la moitié de sa carrière en Formule 1 : cinq saisons de 1991 à 1995, avec de nombreux podiums à la clé. La structure de Maranello est l'une des moins internationales en Formule 1, dans la mesure où une grande partie des employés sont italiens. Et il ne faut pas perdre cette identité, estime Alesi.

"Si vous me dites que Ferrari va parler ou devrait parler français davantage, je dirai non immédiatement. Maranello est italien. Il faut parler italien et seulement italien", tranche le Provençal. "J'ai couru pour la Scuderia et j'y ai connu les tout meilleurs moments de ma carrière."

Jean Alesi

Jean Alesi

La menace Newey

Pour renouer en 2023 avec un titre mondial qui lui échappe depuis une quinzaine d'années, la Scuderia va devoir prendre l'avantage sur des adversaires tenaces. "Il faut prendre en compte, je pense, deux concurrents", poursuit Alesi. "Red Bull, qui est actuellement le leader absolu de la Formule 1 et est incroyablement compétitif dans tous les domaines, et Mercedes, qui est de plus en plus fort, surtout après la victoire de Russell au Brésil. Je m'attends à ce qu'ils ne commettent pas une seconde erreur dans la conception d'une voiture."

Surtout, le vainqueur du Grand Prix du Canada 1995 voit Adrian Newey comme l'arme fatale de Red Bull. Le légendaire ingénieur a beau avoir pris un peu de recul ces dernières années, il officie toujours à Milton Keynes en tant que Chief Technical Officer.

"Si nous étudions la situation de près, le véritable facteur à prendre en compte est Adrian Newey", estime Alesi. "Depuis que la F1 a annoncé qu'il y avait une nouvelle réglementation et qu'on a donné de la liberté aux ingénieurs, Newey fait la différence."

"Il est devenu le facteur décisif, car il est capable mieux que quiconque de continuer à améliorer la voiture durant la saison, même si ce ne sont que de petits changements. En fin de compte, ce sont toutefois de petits gains. C'est pourquoi je ne pense pas que ce sera une bataille entre Verstappen et Leclerc mais fondamentalement entre Newey et Ferrari. S'il crée une nouvelle œuvre d'art, tout sera de nouveau très difficile cette année. En même temps, si la Red Bull de cette année a quelque chose de faillible et de fragile, la donne pourrait être différente. En tout cas, n'oublions pas : que les choses se passent bien ou mal, Newey est un facteur fondamental dans la victoire ou la défaite."

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