Comment Alfa Romeo va gérer le développement en 2021
La course au développement va prendre une importance encore plus capitale cette année. Comment l'écurie Alfa Romeo va-t-elle la gérer ?

C'est un contexte inédit en Formule 1 : des châssis gelés jusqu'à la fin de la saison, un plafond budgétaire de 145 M$ (hors exceptions) par an en vigueur depuis le 1er janvier, des tests aérodynamiques restreints, une nouvelle réglementation technique en 2022, et l'interdiction de travailler sur celle-ci en soufflerie avant ce même 1er janvier.
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Cette année, il va falloir composer avec ces nombreux facteurs dans la course au développement, et cela ne s'annonce pas simple pour les écuries. Il s'agira effectivement de maintenir un bon niveau en 2021 avec des évolutions aérodynamiques tout en consacrant suffisamment de ressources au cap réglementaire de 2022. Chez Alfa Romeo, les évolutions apportées à la nouvelle C41 vont être concentrées sur le début de la campagne.
"En matière de développement pour la saison, nous prévoyons d'apporter des évolutions au fil de l'année, mais certainement moins que lors d'une campagne classique, en raison de la fin de la réglementation actuelle", indique Jan Monchaux, directeur technique. "Notre priorité est 2022, qui sera une vraie révolution : nous aurons une voiture complètement différente, et cela représente une excellente opportunité de faire un bond en avant et de se rapprocher de l'avant de la grille. Ce n'est pas un secret, nous allons donner la priorité au développement de la voiture 2022 cette année. Moins nous accordons [de ressources] à la voiture 2021, plus nous en mettons sur celle de 2022, surtout avec le plafond budgétaire en vigueur."
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En effet, la nouvelle réglementation est d'autant plus importante pour Alfa Romeo que l'écurie a glissé vers le fond de grille en 2020. "2022 va vraiment être une nouvelle ère pour la technique en Formule 1, et c'est une belle opportunité pour nous, en tant qu'équipe relativement petite, d'essayer de rattraper le reste du peloton", souligne Monchaux. "De plus, pour la première fois en 2021, avec la mise en œuvre du plafond budgétaire, on ne pourra développer qu'avec une quantité de ressources donnée et limitée. C'est un compromis que nous devons faire et que chaque équipe va faire entre les ressources consacrées à la voiture actuelle, celle que nous venons de présenter, et celle de l'an prochain."

"Je pense que chaque équipe va arrêter le développement de la voiture 2021 plus tôt pour avoir le maximum de ressources sur la voiture de l'an prochain. Cela ne signifie pas que nous n'allons pas développer la voiture. Nous prévoyons d'avoir des évolutions lors des premières courses et continuons de travailler un peu en soufflerie sur cette voiture. Nous verrons comment la saison va se passer, si nous serons contraints d'en faire un peu plus que ce que nous espérons, ou si nous pouvons commencer [2022] un poil plus tôt. Mais cela va certainement être une saison différente quant à la course technique, puisque la plupart des équipes auront un œil sur 2022, et à cause du plafond budgétaire, on ne peut simplement pas se permettre de développer deux voitures en parallèle." Il précise : "Par exemple, l'an dernier, nous avons apporté des évolutions jusqu'à Istanbul ou Portimão, je crois, donc vers la fin de la saison. Je serais très surpris si nous faisons encore ça cette saison."
Alfa Romeo va en tout cas bénéficier du fait que l'écurie italo-suisse n'est pas vraiment concernée par le plafond budgétaire. "Je m'attends à ce que la situation soit bien plus difficile pour les plus grandes écuries", estime Frédéric Vasseur, directeur d'équipe. "Nous pouvons dire que nous sommes dans une zone de confort quant à notre budget, mais devons néanmoins être très efficients avec nos dépenses : l'efficience va désormais être le mot clé dans notre sport."
La structure de Hinwil sera aussi touchée de manière moindre par les restrictions aéro, en raison de son mauvais classement en 2020, même s'il va quand même falloir faire attention à tirer le meilleur de la soufflerie. "La quantité d'essais autorisés a baissé d'environ 20% par rapport aux années précédentes. Cela contraint à réfléchir encore plus qu'avant, avant de gâcher un run en soufflerie pour tester une nouvelle idée", conclut Monchaux.

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Événement | Présentation Alfa Romeo |
Équipes | Alfa Romeo |
Auteur | Benjamin Vinel |
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