Interview

Alonso : "J'ai commis quelques erreurs" de choix de carrière

Fernando Alonso ne confesse pas de regrets quant à sa carrière en Formule 1, mais admet "quelques erreurs" qui l'ont conduit à ne pas coiffer un troisième titre mondial. Un troisième sacre qui trotte toujours dans un coin de sa tête, et qui serait probablement l'unique motivation pour un hypothétique retour.

Fernando Alonso, McLaren MP4-22, devant Lewis Hamilton, McLaren MP4-22

Fernando Alonso, McLaren MP4-22, devant Lewis Hamilton, McLaren MP4-22

Glenn Dunbar / Motorsport Images

Pour la première fois depuis 2002, une saison de Formule 1 va s'ouvrir en l'absence de Fernando Alonso. Le double Champion du monde a "désormais un nouveau défi à relever", en quête de Triple Couronne avec notamment une nouvelle participation aux 500 Miles d'Indianapolis en mai prochain. Un choix assumé et largement expliqué depuis l'été dernier, lorsque la décision a été prise. Alonso répète d'ailleurs aujourd'hui qu'il estime "avoir les bons instruments pour y arriver, tandis qu'en F1 les conditions n'étaient pas réunies pour en faire autant".

Lire aussi :

"J'ai frôlé le succès en 2017 [à Indianapolis], je vais réessayer cette année", promet-il dans les colonnes du Corriere della Sera. "C'est une loterie : chance, contretemps, accidents. Beaucoup ont gagné quand ils pensaient perdre et vice-versa. Il faut du temps et de la patience." Au-delà de cette saison 2019 durant laquelle il prévoit de multiplier les expériences, le pilote espagnol sait aussi rappeler que rien n'est défini pour le moyen terme, et qu'il ne peut se permettre de refermer avec certitude la porte de la F1. "J'ai toujours dit 'hasta luego', au revoir [sous-entendu, pas "adieu"]", rappelle-t-il. "Je n'ai pas de programme pour 2020. Bien entendu, gagner un troisième titre serait ma plus grande joie."

#10 Konica Minolta Cadillac DPi-V.R. Cadillac DPi, DPi:  Fernando Alonso

Acteur vedette de la catégorie reine pendant 17 saisons, Alonso ne fait pas de croix sur cette discipline qu'il affirme continuer à aimer, en dépit de ses critiques récurrentes envers une F1 devenue selon lui trop prévisible. Et si la saison qui approche se fera sans lui, ce ne sera pas avec un manque total d'intérêt. "Je suivrai Kubica", annonce Alonso. "Son histoire est extraordinaire. Il n'a rien à perdre et moi je ne manquerai rien de ce qu'il fera. Et puis Leclerc sur la Ferrari, il est jeune, intelligent, talentueux. Je suis curieux de voir si le cycle Mercedes prendra fin. Je sens que ce moment est proche." 

"Nos bilans sont similaires" avec Ferrari

Le troisième titre tant désiré, c'est sans doute la seule chose qui pourrait convaincre Fernando Alonso de revenir tenter sa chance un jour en Formule 1. Sacré si jeune avec Renault en 2005 et 2006, le natif d'Oviedo n'a jamais pu ajouter une ligne à ce palmarès que beaucoup auraient imaginé bien plus fourni, bien qu'il affiche un compteur de 32 victoires, 22 pole positions et 97 podiums.

Être au bon endroit au bon moment, c'est notamment ce qui lui a manqué, même si ce serait occulter la saison 2010 chez Ferrari au terme de laquelle Alonso est passé si près de cette fameuse troisième couronne. Les choix qui ont suivi ont été davantage critiqués. "J'ai couru avec des équipes qui n'étaient pas compétitives et j'ai commis quelques erreurs", reconnaît Alonso. "Par exemple, quitter McLaren en 2007 ou penser que Honda pourrait être plus compétitif. J'ai couru avec Ferrari et Ferrari signifie de toute façon le top. Je les ai quittés, mais depuis nos bilans sont similaires, nous n'avons pas réussi à gagner ni ensemble ni séparément."

Fernando Alonso, Ferrari F10

Il est vrai que la Scuderia court après un titre mondial depuis 2008, et qu'en dépit de son retour au premier plan ces dernières années, l'objectif n'a toujours pas été atteint. Une mission désormais confiée à Mattia Binotto, un nouveau directeur d'équipe qui "a donné la preuve de ses qualités de leader" selon Alonso : "Il a en main la gestion technique. Il fera tout ce qu'il peut pour que Ferrari soit encore plus fort".

L'échec récent de Ferrari, particulièrement en 2018, a été régulièrement mis sur le dos des erreurs de Sebastian Vettel. Pour des raisons différentes de son prédécesseur dans le baquet, l'Allemand a été pointé du doigt et considéré comme un responsable de la défaite face à Mercedes. Un constat trop raccourci aux yeux d'Alonso, qui estime "trop difficile" de répondre à la question de savoir si lui aurait fait mieux.

"Celui qui est devant se bat pour gagner et il a toujours tout à perdre", explique-t-il. "Et nous faisons tous des erreurs. Peut-être qu'il a perdu des points importants, mais Hamilton aussi, et quoi qu'il en soit Vettel a fait beaucoup mieux que Räikkönen, il s'est battu jusqu'au bout, c'est un champion. Quand il gagnait quatre titres, tout le monde parlait de lui comme d'un phénomène et maintenant c'est la même chose avec Hamilton. La vérité, c'est que ça n'est jamais facile d'être sous le feu d'attentions et de tensions aussi importantes."

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent La Mercedes W10 a été démarrée pour la première fois
Article suivant Magnussen espère que l'économie d'essence "stupide" est terminée

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France