Alonso : "Pas de fiabilité et pas de puissance" avec le moteur Honda
C'est de nouveau une journée noire qu'a connue McLaren-Honda ce mardi à Barcelone.
Photo de: LAT Images
De retour au volant de la MCL32 pour la première fois de la semaine, Fernando Alonso a parcouru moitié moins de tours que Stoffel Vandoorne la veille. Après en avoir bouclé 46 seulement et passé plusieurs heures au garage, le double Champion du monde n'a pas mâché ses mots au moment de résumer sa journée, dressant un constat accablant.
McLaren n'avait pas communiqué sur les raisons du roulage limité de sa monoplace pour ce sixième jour d'essais, mais elles sont visiblement toutes trouvées. La cible ? Une nouvelle fois Honda et le manque de fiabilité de son unité de puissance, qui fait vivre une préparation cauchemardesque à l'écurie britannique.
"Nous ne sommes pas à la hauteur de nos attentes, nous ne sommes pas aussi rapides que nous le voulons lors de ces essais hivernaux", résume Alonso. "D'un autre côté, ce sont des essais hivernaux. Je me souviens de 2014, Red Bull faisait quelque chose comme sept tours en essais hivernaux et a gagné trois Grands Prix cette année-là. Cette saison est suffisamment longue et il y a du temps pour réagir."
"Mais actuellement, ce n'est pas un secret, on ne peut pas dire que nous sommes heureux et que tout se passe bien. Notre programme n'est pas complet, nous ne faisons pas le nombre de tours que nous prévoyons chaque matin et il nous manque des informations à cause du manque de tours. On reporte au jour suivant, le jour suivant on ne peut pas terminer le programme et on reporte au jour d'après, mais il ne reste que deux jours, un pour chaque pilote. Nous sommes en retard en termes de fiabilité, en termes de performance mais ce sont les essais hivernaux."
S'il ne juge pas la situation plus critique qu'il y a deux ans, Alonso y voit en revanche une frustration bien plus grande.
"Franchement, je crois que c'est similaire à l'année dernière", estime-t-il. "En 2015, nous étions probablement plus en retard qu'actuellement. Ça ressemble à l'année dernière. C'est certainement plus frustrant cette année en raison du changement de règlement, car quand ça arrive, on a de grands espoirs pour réduire l'écart pendant l'hiver."
"Nous devons progresser, la situation est loin d'être idéale. Mais nous sommes une grande équipe. McLaren a dominé la F1 pendant de nombreuses années et s'est battu pour le championnat pendant de nombreuses années. Quand on pense à McLaren, quand on voit une McLaren, on la craint si on est un adversaire car on sait que McLaren résoudra les problèmes rapidement, comme une grande équipe. C'est ce dont nous avons besoin."
"Nous avons besoin d'une réaction de tout le monde. Nous devons rester unis, travailler ensemble les uns avec les autres. Mais j'attends définitivement une grosse réaction de l'équipe, immédiatement."
30 km/h de moins en ligne droite
Une réaction qui doit cependant venir de Honda, avant toute chose. Cette troisième saison de collaboration entre McLaren et le motoriste nippon ne débute décidément pas sous les meilleurs auspices. Éric Boullier a beau peser ses mots depuis une semaine, la tension monte clairement et les relations sont loin d'être au beau fixe entre les deux entités.
"Je ne pense pas que nous soyons trop loin avec le châssis", insiste Alonso. "Nous avons un seul problème : c'est l'unité de puissance. Il n'y a pas de fiabilité, et il n'y a pas de puissance non plus. Nous sommes 30 km/h moins rapide, dans chaque ligne droite. Quand on est 30 km/h moins rapide dans chaque ligne droite, c'est difficile d'avoir un feeling avec la voiture."
Alonso lâche une colère froide, mais ses inquiétudes restent encore mesurées pour le début de la saison en ce qui concerne la fiabilité. En revanche, le manque de puissance semble réellement rendre l'Espagnol dubitatif.
"Nous progressons. Chaque tour que nous faisons apporte beaucoup d'informations à l'équipe et améliore la situation lentement", explique-t-il. "Le problème de système d'huile [la semaine dernière] était plutôt un problème d'amateurs."
"Depuis le premier jour, nous continuons à débloquer un petit peu la situation en termes de puissance et de fiabilité. Quand on fait plus de tours, on découvre d'autres choses. Ce sont des choses que l'on découvre normalement le premier ou le deuxième jour des essais hivernaux. Nous faisons 40 tours chaque jour, c'est comme si nous étions au deuxième jour d'essais d'une autre équipe. Nous découvrons ces petites choses. Rien d'inquiétant pour l'Australie, j'imagine que nous serons totalement prêts à courir à un bon niveau. La seule question est de savoir quel niveau de puissance nous aurons."
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