Analyse

Alonso chez Williams, est-ce réaliste ?

Jusqu'à présent, le marché des transferts de la Formule 1 avait tout du pétard mouillé, puisque le statu quo semble s'imposer à l'avant de la grille.

Fernando Alonso, McLaren, fête son 36e anniversaire, avec Paddy Lowe, directeur technique Williams

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

Fernando Alonso, McLaren, Felipe Massa, Williams
Lance Stroll, Williams, avec Fernando Alonso, McLaren
Fernando Alonso, McLaren MCL32, Lance Stroll, Williams FW40
Fernando Alonso, McLaren MCL32, Felipe Massa, Williams FW40
Paddy Lowe, directeur technique Williams Formula 1
Lance Stroll, Williams FW40 et Felipe Massa, Williams FW40
Lawrence Stroll
Fernando Alonso, McLaren
Fernando Alonso, McLaren
Fernando Alonso, McLaren
Fernando Alonso, McLaren MCL32
Felipe Massa, Williams FW40
Fernando Alonso, McLaren MCL32
Felipe Massa, Williams
Lance Stroll, Williams FW40
Fernando Alonso, McLaren MCL32 fait des étincelles
Felipe Massa, Williams dans le garage

Le nouvel accord de Kimi Räikkönen avec Ferrari est considéré comme le précurseur d'une prolongation de Sebastian Vettel pour une campagne supplémentaire avec la Scuderia.

Cela confirmerait par ailleurs la position de Valtteri Bottas chez Mercedes, alors que toutes les grandes équipes se focalisent sur l'avenir de Max Verstappen à long terme – à partir de 2019 – chez Red Bull.

Le verrouillage du line-up des top teams réduit les possibilités de changements ailleurs, Robert Kubica étant probablement le seul candidat réaliste à un baquet chez Renault, alors que le Losange s'intéresse à plusieurs pilotes, dont Fernando Alonso et Esteban Ocon.

Mais à Spa-Francorchamps, une rumeur sensationnelle a pris de l'ampleur, dévoilée par nos confrères très respectés d'Auto Motor und Sport : Williams chercherait à recruter Fernando Alonso.

Pas de porte ouverte chez les top teams

Cela fait un certain temps qu'Alonso évalue son avenir, et évoque sa détermination à ne rester en Formule 1 que s'il dispose d'un matériel compétitif. Mais ses espoirs d'obtenir une monoplace capable de jouer le titre sont plus que faibles, puisque Ferrari, Mercedes et Red Bull n'ont pas l'air particulièrement intéressés par ses services.

En effet, son dilemme paraissait clair : rester chez McLaren après avoir tout donné ces trois dernières années, ou partir pour courir dans une autre compétition. Bien que l'Espagnol ne doute pas que l'équipe ait les infrastructures et le budget pour lui fournir ce dont il a besoin pour son avenir en Formule 1, le moteur est devenu le principal point de friction.

Les espoirs de McLaren de trouver un accord moteur client avec Ferrari et Mercedes se sont évaporés depuis longtemps, et l'écurie britannique n'a plus que deux options : obtenir un deal avec Renault, ou prier pour que les conseils du consultant Ilmor permettent à Honda de progresser suffisamment.

S'exprimant au sujet de la décision que McLaren pourrait devoir prendre – faire confiance à Honda une dernière fois ou tenter de convaincre Renault –, Alonso a donné une réponse énigmatique : "Je ne pense pas que ce soit un choix difficile." Mais voulait-il dire que la décision de McLaren était évidente, ou qu'il n'y avait rien à choisir en raison de la réticence de Renault ? Il ne l'a pas précisé.

Lorsqu'il lui a été demandé si la décision pour les moteurs serait déterminante quant à son choix de carrière pour 2018, Alonso a indiqué : "Pas vraiment. Ce sont les performances qui dicteront ce que je ferai et les conditions de l'an prochain." Mais la seule façon pour Alonso de se garantir d'avoir le meilleur moteur en F1 serait de quitter McLaren pour rejoindre Williams, qui dispose d'unités de puissance Mercedes clientes.

Une belle opportunité pour Williams

Pour Williams, ce serait un coup sensationnel, accueilli à bras ouverts, qui élèverait grandement la réputation de l'équipe et lui donnerait un grand boost de performance. Ce serait le rêve pour les sponsors, en particulier pour le sponsor titre Martini, dont la marque gagnerait beaucoup en exposition médiatique dans le monde entier.

Il s'agit toutefois de savoir si Williams est une destination suffisamment attirante pour Alonso, car l'écurie de Sir Frank ne paraît pas forcément capable de lui permettre de remporter à court terme ce troisième titre mondial qu'il désire si ardemment, pas même de gagner des courses. Il faut remonter plus de cinq ans en arrière, au Grand Prix d'Espagne 2012, pour trouver trace de la dernière victoire de Williams, lorsque Pastor Maldonado avait créé la surprise en vainquant un certain Alonso.

Cette année, Williams est cinquième au championnat des constructeurs, à 60 points de Force India, mais rares sont ceux qui imaginent l'équipe anglo-indienne tenter d'attirer Alonso.

Cependant, les résultats ne rendent pas justice aux progrès réalisés par Williams ces 12 derniers mois, ni à ce qui aurait pu arriver cette saison. N'oublions pas que sans la défaillance d'un amortisseur, Felipe Massa aurait pu remporter une victoire d'exception à Bakou, qui aurait donné à Williams une autre dimension aux yeux du monde entier.

Il y a également eu des changements en coulisses avec l'arrivée de Paddy Lowe, qui a commencé à modifier les infrastructures selon ce qu'il estime nécessaire pour progresser dans la hiérarchie. Ces évolutions prennent du temps, mais avec Lowe, Williams dispose d'un homme qui sait exactement quelles ressources et quelle dévotion sont nécessaires pour remporter un titre mondial, après qu'il a connu le succès chez Mercedes.

Or, Williams ne manque certainement pas de ressources, Lawrence Stroll étant prêt à mettre la main au portefeuille pour permettre à l'écurie de son fils Lance Stroll de progresser.

Alonso sera également conscient que le niveau élevé de Williams cette année – Massa se battant régulièrement pour être le "meilleur des autres" derrière Mercedes, Ferrari et Red Bull – est atteint bien que le Brésilien ait abordé l'hiver en pensant prendre sa retraite.

Un gouffre à pallier

Alonso sait quel avantage il avait sur Massa quand ils faisaient équipe chez Ferrari, et on imagine facilement ce dont il serait capable avec cette voiture en enlevant quelques dixièmes aux chronos du vice-Champion du monde.

Alonso ne manquera pas non plus de remarquer qu'il y a actuellement un gouffre entre Williams et les trois équipes de pointe, un écart que même son pilotage brillant ne pourrait pas surmonter si l'écurie ne progresse pas. Peut-elle le faire en l'espace d'une seule saison ?

Mais le paddock de la Formule 1 est dans l'attente de la silly season 2019, car c'est là que le marché des transferts va véritablement exploser, et Alonso voudra avoir toute sa liberté à ce moment-là. Il n'a donc pas forcément grand-chose à perdre en tentant un pari qui pourrait lui permettre de signer de bons résultats.

Rares sont ceux qui doutent qu'il y a quelques années, surtout en 2014, Alonso aurait pu gagner des courses pour Williams. Il s'agit de savoir s'il pense qu'un tel scénario est réaliste pour l'an prochain, ou s'il ferait mieux de rester chez McLaren en faisant confiance à l'équipe pour prendre les bonnes décisions sur ses moteurs.

Lui seul peut en décider.

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