Alpine : Des équipes ont été "grandement" aidées par les renforts

Pour l’écurie Alpine, certaines équipes rivales ont "grandement" bénéficié des concessions faites pour autoriser les renforts de plancher.

Plancher de la Mercedes W13

Plancher de la Mercedes W13

Giorgio Piola

Le retour de Formule 1 conçues autour du principe de l'effet de sol en 2022 a entraîné la résurgence de problématiques anciennes, à l’image du marsouinage. Ce dernier est un décrochage du flux aérodynamique quand la voiture est au plus près du sol et entraîne un relevage rapide de la monoplace avant qu'elle ne soit de nouveau attirée vers le sol quand l'air peut à nouveau passer par les tunnels Venturi. C'est ce qui est à l'origine de l'impression de rebond que connaissent quelques monoplaces à partir d'une certaine vitesse en ligne droite notamment.

Ce phénomène est renforcé quand les bords des planchers sont trop flexibles, puisque cette situation contribue à mieux canaliser le flux d'air qui passe sous les monoplaces et accentue donc l'efficacité de l'effet de sol, et ainsi l'ampleur du marsouinage. Or, plusieurs écuries ont été prises au dépourvu par l'intensité de ce dernier lors des essais hivernaux, ce qui les a contraintes à agir en installant des renforts (souvent des tiges métalliques rattachant la carrosserie au bord du plancher). Ces pièces de fortune ont depuis été autorisées par la réglementation.

Alpine estime que cette concession n'a pas vraiment été de nature à jouer en sa faveur, l'écurie française ayant justement conçu un plancher suffisamment rigide pour ne pas fléchir de façon excessive. Et ce en acceptant les inconvénients d'une monoplace plus lourde que les écuries aux solutions plus flexibles. Pour Pat Fry, responsable technique, l'ajout de renforts a donc principalement profité aux écuries qui disposaient de planchers "légers".

Lewis Hamilton, au volant de la Mercedes W13, en Arabie saoudite

Lewis Hamilton, au volant de la Mercedes W13, en Arabie saoudite

Interrogé par Motorsport.com sur le degré de maîtrise d'Alpine en ce qui concerne le marsouinage et la déformation du plancher, Fry a répondu : "Je ne dirais pas que nous avons été intelligents et que nous l'avons conçue pour éviter le marsouinage ou autre. Nous avons conçu notre voiture pour une performance maximale, tout en acceptant qu'elle soit légèrement plus lourde et un peu en surpoids."

"Nous avons donné beaucoup de rigidité au plancher et notre large carrosserie supérieure nous permet également d'avoir une installation plus rigide. Pour être honnête, cela nous a aidés. Mais ajouter un renfort a été un peu dérisoire. Mais qu'est-ce que je peux dire ? C'était un peu frustrant."

"Nous n'avons pas ajouté [de renforts] parce que nous sommes déjà assez rigides, et je pense que ça a grandement aidé d'autres écuries. Cela fait partie du jeu. Nous devons juste encaisser cela et concevoir la prochaine évolution en conséquence. Vous pouvez faire une voiture plus légère mais nous avons déjà utilisé le poids [en trop]."

Fernando Alonso devant Esteban Ocon en Arabie saoudite

Fernando Alonso devant Esteban Ocon en Arabie saoudite

La première vague d'évolutions de l'Alpine A522 est a priori attendue pour le GP d'Émilie-Romagne, à la fin du mois. Fry laisse entendre que la réduction du poids pourrait donc être au programme, autant que la recherche de performance. "Nous devons faire les deux", a-t-il expliqué. "Il est clair qu'il y a du temps [à trouver] dans chaque chose, mais nous devons travailler de manière intelligente."

"Nous avons quelques améliorations à apporter au cours des deux ou trois prochaines courses. Elles sont toutes basées sur l'état de nos connaissances avant de voir tout le monde rouler. Ensuite, il y aura évidemment beaucoup plus de choses à venir, après que tout le monde ait vu des choses intéressantes sur d'autres voitures. Nous voulons essayer de perdre autant [de poids] que possible. Nous ne sommes pas beaucoup au-dessus [du poids minimum], mais vous voulez être un ou deux kilos en dessous."

Le technicien britannique reconnaît toutefois que les équipes doivent jongler avec le poids des pièces et les problèmes de fiabilité potentiels liés à une trop grande fragilité. "C'est un véritable défi. Pour passer sur les vibreurs, nous rendons évidemment les choses plus rigides et plus lourdes pour essayer de survivre."

"Du coup, c'est un peu une bataille. Vous avez normalement une voiture qui prend cinq kilos dans la première moitié de la saison alors que vous essayez de la rendre fiable, et avec ces monoplaces (et la conception du plancher), en raison des vibreurs et de la façon dont les choses vont être endommagées, nous sommes désormais beaucoup plus vulnérables."

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Avec Jonathan Noble

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