Aston Martin et la F1 : un premier passage bref et décevant
Aston Martin reviendra en Formule 1 en tant que constructeur officiel à partir de la saison 2021, sous l'impulsion d'un important investissement consenti par Lawrence Stroll, qui dirige actuellement Racing Point. Mais la marque britannique a déjà fait une courte et peu réussie incursion en discipline reine, à la fin des années 1950.
Carroll Shelby, Aston Martin DBR4/250
LAT Images
Au milieu des années 1950, Aston Martin commence à envisager un engagement en Formule 1. La firme se consacre à ce travail, tout en donnant priorité à son programme en Endurance, ce qui va grandement perturber l'avancée du projet. S'appuyant en grande partie sur la DB3S qui court en Endurance, Aston Martin met lentement en place la DBR4, testée dès 1957. Quand celle-ci est finalement présentée au public début 1959, après un premier lancement avorté en 1958, un certain nombre d'éléments sont quasiment obsolètes sur le plan technologique, et un en particulier.
En Formule 1, la fin des années 1950 marque en effet une révolution technologique. Cooper expérimente dès 1957 le moteur arrière, c'est-à-dire placé derrière le pilote, alors que le plateau tout entier s'en tient au moteur avant. Bien vite, il devient clair que l'avenir passera par le moteur arrière qui présente plusieurs avantages, dont celui de la motricité constante (puisque le poids du moteur est en permanence sur les roues arrière) et du centre de gravité bien plus bas (puisqu'il n'est plus nécessaire de faire passer un arbre de transmission sous le siège du pilote), tout cela offrant des opportunités au niveau de l'aéro, du poids et de la maniabilité. Grâce à la Cooper T43, Stirling Moss fait gagner pour la première fois cette technologie en Grand Prix dès 1958, en Argentine.
Aston Martin de son côté s'en tient au moteur avant. Une décision qui va rapidement compromettre la destinée de cette voiture. En dépit d'une apparence et d'un pilotage agréables, ainsi que de débuts tout aussi prometteurs que trompeurs lors de l'International Trophy de Silverstone (une course hors championnat où Roy Salvadori signa la seconde place derrière la Cooper de Jack Brabham et Carroll Shelby la sixième), la réalité de la saison sera tout autre : la monoplace n'est pas une réussite aérodynamique et est bien trop lourde pour lutter. Après le Grand Prix des Pays-Bas et un double abandon en début de course, et à cause de retards, la DBR4 ne fera son retour que pour trois autres épreuves, lors desquelles elle signera deux sixièmes places. Pendant ce temps, Cooper fera définitivement triompher le moteur arrière avec les titres pilotes et constructeurs.
Pour 1960, Aston Martin fait le choix avisé de concevoir une nouvelle F1, mais commet l'erreur de se baser sur la DBR4. La DBR5 se veut plus compacte et légère, mais également plus puissante, tout en demeurant une monoplace à moteur avant. Toujours en raison de retards, elle ne disputera qu'une seule course, en Grande-Bretagne, qui sera suffisante pour démontrer un potentiel très limité, confirmer un concept daté et convaincre Aston Martin de délaisser la Formule 1 pour se concentrer sur l'Endurance, où la marque avait remporté les 24 Heures du Mans en 1959.
Photos - L'aventure F1 d'Aston Martin en 1959-1960
Utilisez les flèches ci-dessous pour passer d'une photo à l'autre.
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.
Meilleurs commentaires