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Aston Martin doit penser et agir "comme des Champions du monde"

Avec le nom Aston Martin qui fait son retour en Formule 1, le projet de Lawrence Stroll prend un nouveau virage. L'objectif ultime ? Devenir Champion du monde. La recette pour y parvenir ? Penser comme des Champions du monde !

Concept Aston Martin F1

Photo de: Camille De Bastiani

Depuis qu'il possède sa propre écurie de Formule 1, après avoir racheté Force India à l'été 2018, Lawrence Stroll ne s'épanche pas dans les médias et ses interventions restent une denrée rare. L'homme d'affaires ne fait pas de bruit mais il entend, méthodiquement, mettre sur pied une machine à gagner. La saison 2021 marque un nouveau tournant avec une écurie qui devient l'incarnation officielle d'Aston Martin, symbole des ambitions grandissantes pour le projet.

Dans un long entretien accordé à la BBC, Lawrence Stroll fait simple et clair : "Mon objectif, comme pour toutes les entreprises que j'ai eues, est de gagner". La couleur est annoncée depuis un petit moment déjà, mais le Canadien ne manque jamais de rappeler ce qui le guide, tout en ayant parfaitement conscience du temps nécessaire pour parvenir à ses fins, sans brûler les étapes. "La F1 prend des années pour réussir, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais aucune entreprise ne se construit du jour au lendemain", rappelle-t-il. "Ce sera la même chose. Je veux continuer comme nous avons terminé l'an dernier, encore plus fort. Nous avons décroché plusieurs podiums, nous avons signé une victoire. J'aimerais plusieurs autres podiums cette année, et une victoire ou deux de plus, se battre peu à peu pour de plus en plus de victoires."

D'une écurie dont l'ADN a toujours été d'être capable de petits miracles avec très peu de moyens, Lawrence Stroll veut faire une structure reconnue unanimement dans le paddock. Les ressources sont là, le projet tient la route, mais il est nécessaire de faire basculer la mentalité de l'équipe vers son nouveau destin. À ce titre, Stroll rapporte pour illustrer sa vision une discussion qu'il a eue avec Andy Green, directeur technique de l'équipe basée à Silverstone. "J'ai dit : 'La nouvelle réglementation arrive en 2022, nous sommes ici pour gagner, c'est pour cela que je suis là, c'est pour cela que nous sommes tous là, mais j'ai la possibilité de nous donner les ressources qu'il faut pour gagner. Que ferions-nous différemment pour devenir Champion du monde ?' Et la réponse d'Andy a été : 'Je ne pense pas que je changerais grand-chose."

Logo Aston Martin Cognizant F1 Team

La marche qui doit emmener Aston Martin vers le succès passe non seulement par le changement d'identité et d'envergure du projet, mais aussi par le visage d'une star capable de l'incarner en piste. Quand Sebastian Vettel s'est retrouvé disponible pour 2021, car non prolongé chez Ferrari, l'écurie a tout de suite pris conscience de l'opportunité qui se présentait. L'Allemand a lui aussi été séduit pour se lancer dans un mariage en lequel croit énormément Lawrence Stroll.

"Sebastian a connu une année très difficile", admet-il sans mal. "N'importe qui d'entre nous trouverait ça difficile de perdre son job avant que la saison ne commence. C'est mentalement très difficile, et l'on sait à quel point la F1 est un jeu psychologique pour les pilotes. Il avait une voiture qu'il trouvait compliquée à piloter et qui ne convenait pas à son style. Nous avions déjà vu ça lors de sa dernière année chez Red Bull [en 2014]. Mais il est quadruple Champion du monde. Je ne pense pas qu'il ait oublié comment piloter en un an. Il a une éthique de travail qui est reconnue comme sans égale dans tout le paddock."

"L'une des manières de devenir Champion du monde est que mes troupes pensent et agissent comme des Champions du monde. Et une façon de le faire est de faire venir un quadruple Champion du monde dans l'équipe. Il va porter l'équipe dans une direction qui, au bout du compte, sera celle que nous voulons prendre. Je ne suis pas préoccupé. Je connais bien Sebastian, et je suis à 100% convaincu qu'il fera un travail fantastique avec nous. Il est plus motivé que jamais."

L'arrivée de Vettel comme figure de proue de la marque pourrait également faire le plus grand bien à Lance Stroll. Car il demeure chez Aston Martin une particularité parfois délicate à gérer en termes d'images, avec la présence garantie du fils du propriétaire. Ses performances ont beau plaider en sa faveur, le jeune pilote peine toutefois à se détacher de cette image de "fils à papa" qui a parfois l'allure d'un sparadrap. Néanmoins, son père assume, capable de juger sur pièce les prestations de son rejeton sans pour autant nier les sentiments du lien filial.

"Les performances en piste de Lance l'an dernier étaient extrêmement impressionnantes pour quelqu'un de 21 ans", estime Lawrence Stroll. "Il y a eu la pole en Turquie, et nous savons tous que sur le mouillé, le pilote compte plus que la voiture, puis il a mené la course pendant 30 tours avant que son aileron avant ne casse. Il y a eu deux podiums et de la malchance, comme l'explosion du pneu au Mugello, sans quoi ça aurait été un podium de plus. À 21 ans, il a fait un excellent travail, un travail incroyable. Je lui souhaite, comme le souhaiterait n'importe quel père pour son fils, le meilleur possible, tant que ça le rend heureux, c'est tout ce qui compte."

Lawrence Stroll

"L'année dernière, nous avions une bonne voiture. Cette année, nous aurons un niveau d'enthousiasme et de motivation différents avec Aston Martin. Nous avons plus de personnel, une nouvelle usine qui arrive, tout est passionnant mais ses performances en piste l'an dernier ont démontré qu'il pouvait très bien faire les choses."

Et Lance Stroll n'aura pas le choix : à mesure que l'écurie prend du galon, lui aussi doit en gagner et démontrer qu'il peut être à la hauteur d'une structure qui veut clairement faire sa place parmi les top teams dans les années à venir. Sur ce point, le pilote canadien estime avoir franchi un cap, notamment sur le plan de la confiance.

"Quand on a une bonne voiture, on a de bons résultats, et on bâtit de la confiance", explique-t-il à Motorsport.com. "Parfois, quand j'étais dans une mauvaise voiture, ça se retournait contre moi. Surtout au début d'une carrière, quand on a une mauvaise voiture et que l'on ne sait pas ce que c'est qu'être dans une bonne monoplace jusqu'à ce que ça vous arrive, on commence à se poser des questions sur sa propre capacité. Je crois que cette année, je me suis prouvé beaucoup de choses. J'ai répondu à des questions que je me posais ces dernières saisons, jusqu'à ce moment où j'ai eu l'opportunité d'être dans une voiture vraiment performante."

"Suis-je capable de signer des bons résultats ? De finir devant ? Suis-je capable de me qualifier aux avant-postes ? Beaucoup de questions étaient également liées à autre chose que les résultats : à quoi ressemble une voiture compétitive ? À quel point est-elle meilleure ? Je ne le savais pas avant de piloter la voiture de cette année et de me rendre compte de la différence, de pouvoir aussi construire mon pilotage dans une bonne voiture. C'est l'un des plus grands avantages d'être dans une bonne voiture. Ça donne énormément de confiance. Cela vous permet d'attaquer bien plus les virages et de pousser davantage la voiture. C'est ce que l'on veut faire quand on est pilote. Et parfois, avec une mauvaise voiture, la confiance pour attaquer disparaît. Il y a une grosse incidence sur le pilote."

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