Benetton 1994 - La B194, voiture du titre (2/2)

"Nous avons commencé l'année très bien préparés", explique Joan Villadelprat, directeur sportif de l’équipe Benetton en 1994, "et Rory [Byrne] a conçu une voiture fantastique. C'était la première fois qu'on ravitaillait, et je pense que j'ai préparé les mécaniciens mieux que quiconque pour les arrêts au stand".

La stratégie et les arrêts au stand représentaient en effet une des grandes forces de Benetton en cette saison 1994, comme l'explique Symonds : "Nous écrivions un logiciel de stratégie, et je ne serais pas surpris que les autres équipes n'eussent rien qui ressemblât à ce que nous avions ; en fait, un grand nombre d'entre eux n'avaient rien du tout. Nous avions des modèles basiques comparés aux mathématiques surpuissantes que nous utilisons de nos jours, mais au moins, nous comprenions comment faire la course avec des ravitaillements".

"Nous nous entraînions encore et encore, et je pense que nous réalisions régulièrement les meilleurs arrêts au stand. La dernière partie de l'équation était le fait d'avoir un pilote capable de faire trois courses sprint pendant un Grand Prix, et [Michael] y excellait", conclut l'ingénieur britannique.

La B194 a finalement mené Schumacher à son premier titre mondial, non sans mal après des changements techniques post-Imola qui ont limité son potentiel, ainsi que quelques disqualifications et une collision litigieuses que nous aborderons dans un prochain sujet. Quant au championnat constructeurs, il a échappé à Benetton, principalement à cause des faibles performances des coéquipiers de l'Allemand : Jyrki Järvilehto, Jos Verstappen et Johnny Herbert n'ont marqué que 11 points à eux trois, alors que Schumacher a amassé 92 unités en quatorze courses.