Analyse

Bilan 2018 - La 5e symphonie de Hamilton

Comme la symphonie numéro 5 de Beethoven, la saison 2018 de Lewis Hamilton a démarré par une formule désormais hautement reconnaissable – une pole – et s'est achevée par une marche triomphale vers la victoire finale.

Lewis Hamilton, Mercedes AMG F1

Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images

Bilans Saison 2018

Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2018 de Formule 1, pilote par pilote.

Quand Lewis Hamilton a signé la pole position avec plus de six dixièmes d'avance à Melbourne, c'est un air connu que l'on croyait revenu. Une démonstration, déjà, et le sentiment d'une grande puissance. La réalité du lendemain sera tout autre. Et globalement, la réalité de la première partie de saison sera difficile à cerner. Ferrari et Mercedes ayant créé des monoplaces au niveau équivalent, dont les caractéristiques propres faisaient varier les résultats d'une course à l'autre.

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Hamilton saura, lors de ces 12 premiers Grands Prix avant la trêve, à la fois limiter la casse dans des conditions compliquées, parfois avec de la réussite (Bahreïn, Chine), et signer des succès faciles (Espagne, France, Hongrie) ou inattendus (Azerbaïdjan, Allemagne). Et, dans une première partie de saison où Ferrari semblait plutôt avoir l'ascendant sans jamais pleinement en profiter sur le plan comptable, c'est finalement lui qui émergeait en tête au mois d'août.

Bien évidemment, il est difficile de parler de la première partie de saison de Hamilton sans évoquer Hockenheim. Le samedi, en qualifications, il subit un problème technique qui le fit s'arrêter dès la Q2. Problème causé par son passage sur les vibreurs à la sortie du premier virage ? Mercedes assurait que non, pendant que Sebastian Vettel assurait la pole. Le lendemain, le Britannique réalisait d'abord un premier relais excellent en gommes tendres, à la fin duquel il tenait le rythme des Ferrari qui venaient de changer de pneus et mettaient du temps à inverser leurs positions. Mais surtout, la stratégie de Mercedes visant à lui offrir les gommes les plus tendres (et à la meilleure température) au moment des premières averses lui permit de démontrer une fois de plus son talent dans ces conditions tout en fondant sur ses adversaires.

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On aura souvent reproché à Vettel son erreur dans le stadium, mais c'est aussi oublier qu'en gommes tendres usées, il subissait une hémorragie de secondes par rapport à Hamilton. Hausser le rythme était une nécessité, quand bien même il disposait d'une dizaine de secondes d'avance sur le duo Bottas-Räikkönen. Par la suite, le numéro 44 a évidemment eu une réussite maximale : non seulement les deux Finlandais se sont arrêtés mais en plus, grâce au cafouillage au moment d'entrer dans les stands, il a hérité de la tête pour la conserver par la suite, aidé par les consignes d'une écurie Mercedes qui ne voulait pas perdre un doublé improbable à domicile.

Après cela, la pluie, encore elle, allait lui offrir indirectement la victoire en Hongrie, le propulser en pole en Belgique (avant qu'il ne soit impuissant en course) et faire vaciller une fois de plus Ferrari et Vettel au Japon. Comme dans la symphonie numéro 5 de Beethoven, la dernière partie de saison, à partir du Grand Prix d'Italie, sera une grande marche triomphale, ponctuée par six succès en huit courses et un titre assuré lors d'une de ses "pires" courses de la saison, à Mexico. Un paradoxe mais qui sera corrigé par les deux poles et donc les deux succès au Brésil et à Abu Dhabi.

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Comme un symbole, et après avoir montré des qualités de gestion et d'opportunisme en première partie de saison, il ajoutera à certaines prestations dominatrices des moments de flamboyance avec notamment ses dépassements sur Vettel, son adversaire direct, en Italie et en Russie, ou encore sa stratégie d'Abu Dhabi.

D'aucuns ont tendance à dire que Hamilton n'a pas ou très peu commis d'erreurs en 2018. Ce n'est pas vrai (Australie à l'attaque derrière Vettel, Azerbaïdjan, Silverstone, Allemagne en qualifs ?, États-Unis ou Mexique), mais une chose est sûre : il aura grandement limité la portée des siennes, que ce soit avec un brin de réussite ou que ce soit en évitant de les commettre au plus mauvais moment. 

Était-ce le plus beau titre de Lewis Hamilton ? Répondre à cette question est impossible. Ce qui est sûr, c'est qu'il est dans la lignée de 2017, qu'il est l'héritage d'un Hamilton soucieux de ne rien laisser au hasard. Comme tout au long de sa carrière, il aura connu des week-ends sans, que l'on peine à expliquer, mais il les aura largement compensés en dosant au mieux les ingrédients nécessaires à l'obtention de ce titre.

Du haut de ses 33 ans, il aura clairement et de nouveau fait preuve de justesse, que ce soit dans la défensive ou dans l'offensive, dans la gestion ou dans l'attaque, dans l'implication et dans l'optimisation, avec en sus un peu de réussite qui lui aura permis de mettre la dernière touche à un exercice où sa fin de saison aura été quasiment irréprochable. 

Et quand tout se mélange, cela donne un moment exceptionnel comme le tour de pole à Singapour qui restera sans doute, avec la course en Allemagne, l'un des chefs-d'œuvre du compositeur Hamilton dans le chemin des légendes que sont Juan Manuel Fangio et Michael Schumacher.

 

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