Analyse

Bilan 2019 - Norris, incarnation du renouveau de McLaren

Fort heureusement pour lui, la saison 2019 de F1 de Lando Norris, qui marquait son arrivée dans la discipline en tant que titulaire, a été loin de se limiter à la large victoire pour le titre de roi des mèmes internet.

Lando Norris, McLaren, avec des fans

Lando Norris, McLaren, avec des fans

Dom Romney / Motorsport Images

Bilans Saison 2019

Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2019 de Formule 1, pilote par pilote.

Le jeune homme, qui aime passer son temps libre à streamer des parties de jeux vidéo en interaction directe et sans filtre avec une importante communauté de fans, incarne une nouvelle génération hyperconnectée, accessible, plus proche d'un (très jeune) public via de nombreux canaux numériques encore rarement utilisés de manière si régulière, directe, et peu contrôlée par d'autres forces supérieures que sont les partenaires, les services de relations presse ou le promoteur de la discipline.

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Résultat, au-delà de son univers en piste, où il a collecté 11 arrivées dans les points pour faire passer son total à 49 unités, Norris s'est créé un fan club auprès d'une génération hyperconnectée en démystifiant presque autant la vie du pilote McLaren qu'il est que Ron Dennis s'efforçait, en son temps, de placer l'attitude de ses représentants à un niveau supérieur et intouchable. Jamais l'on n'aurait vu, il y a encore peu, un jeune homme hilare coiffé d'un bob jaune fluo (en hommage à Valentino Rossi) sur le flux de retransmission TV mondial de la F1, en train de blaguer avec les cameramen au lieu de scruter attentivement une tablette avec un ingénieur sur la grille de départ.

Chacun trouvera sans doute dans l'exclusivité à outrance ou l'accès sans limites quelque chose à regretter, mais toujours est-il que Norris incarne finalement incroyablement bien le virage pris par McLaren dans son ensemble, maintenant que la période Honda-Alonso est elle aussi révolue et que l'oppression psychologique, politique et sportive régnant au sein du team semble laisser place à un ciel dégagé et optimiste ainsi qu'un esprit de collectivisme libérateur. Le tout, sans perdre en sérieux au moment d'aller chercher les résultats. Le bilan personnel de Norris, s'il doit se résumer à un chiffre en lecture très superficielle, demeure une très satisfaisante 11e place au championnat, à trois points de Pérez (Racing Point) et cinq de Ricciardo (Renault). À l'exception de Sainz, les pilotes qui devancent ces hommes au général ont tous piloté une auto ayant remporté des Grands Prix.

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C'est aussi cette pression positive sur son équipier que Norris a délivré au cours de sa première saison de F1. Son équipe est loin de penser que la différence mathématique défavorable de 47 points entre ses deux pilotes soit un camouflet pour son rookie âgé de 20 ans. D'autant que celui-ci a réellement sorti de grandes qualifications avec régularité. Derrière la franche camaraderie affichée avec Carlos Sainz (copieusement utilisée par les communicants de McLaren et de la F1), Norris a poussé l'Espagnol dans ses retranchements, notamment le samedi. Il a contribué à hisser l'équipe vers des résultats, sans hésiter non plus, lorsqu'il estimait ne pas avoir été à la hauteurs des attentes placées en lui, à se flageller devant les micros. Comme Leclerc, combien de fois a-t-on en effet entendu Norris se qualifier d'idiot lorsqu'il avait eu le sentiment d'avoir réalisé une performance perfectible ou indigne de ce qu'il attendait de lui-même ?

Arrivé dans le grand bain en même temps que deux autres grands espoirs anglo-saxons (Russell et Albon) pour incarner les la relève britannique au-delà de l'ère Hamilton, Norris donne en tout cas certainement une touche de fraîcheur bienvenue et affiche des signes encourageants laissant penser qu'il deviendra l'une des coqueluches de la discipline, et pas uniquement pour son caractère.

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La renaissance de McLaren avec Renault comme fournisseur moteur et deux jeunes pilotes prometteurs n'était qu'une étape dans la reconstruction des ambitions élevées de l'équipe. Solide quatrième force du plateau, la structure de Woking est demeurée concentrée et a été en mesure de convertir le potentiel de son auto et de développer celui-ci d'une manière laissant penser qu'une nouvelle étape est possible maintenant que le nouveau directeur d'équipe Andreas Seidl et le directeur technique James Key ont pris leurs marques et que l'ensemble de l'équipe prépare en plus de 2020 la grande échéance des changements de règles 2021, ainsi que l'arrivée officialisée de Mercedes-Benz comme fournisseur d'unité de puissance. À Norris de prouver à McLaren pour sa seconde saison qu'il est en mesure de répondre présent en 2021, quand le team disposera de l'une de ses meilleures occasions de recoller avec les sommets et qu'il sera impensable de laisser passer l'opportunité de redevenir un team collectionnant podiums et victoires.

Bilan de McLaren en 2019

Bilan de McLaren en 2019

 

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