Analyse

Bilan 2020 - L'épée de Damoclès est tombée sur Albon

Tout au long de la saison 2020, Alexander Albon a su son avenir chez Red Bull Racing menacé. La sentence a fini par tomber : il ne sera pas sur la grille de départ l'an prochain.

Bilan Albon

Photo de: Camille De Bastiani

Bilans Saison 2020

Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2020 de Formule 1, pilote par pilote.

Ces bilans 2020 sont aussi l'occasion pour vous de noter chaque pilote, grâce au module situé au bas de cet article.

Daniil Kvyat, Pierre Gasly… Alexander Albon n'est pas le premier pilote à s'être cassé les dents sur une promotion prématurée chez Red Bull Racing. La collaboration de l'Anglo-Thaïlandais avec la structure de Milton Keynes avait pourtant bien commencé, certes au pied levé, en 2019, avec six qualifications et huit courses dans le top 6 en neuf Grands Prix – il n'y avait échoué sous le drapeau à damier qu'à Interlagos, où un accrochage provoqué par Lewis Hamilton l'avait privé du podium.

En 2020 toutefois, au volant d'une Red Bull RB15 certes difficile à piloter, l'écart qui le séparait de Max Verstappen est devenu un gouffre. Ou bien peut-être l'est-il simplement resté avec une hiérarchie plus serrée qui a exacerbé la différence entre les deux pilotes ? Car l'an dernier, Albon était déjà généralement à une demi-seconde de Verstappen en moyenne en qualifications, même s'il avait l'excuse de découvrir la monoplace en cours de campagne. Cette saison, il a encaissé un sévère 17-0 avec un déficit moyen de 0"523 sur le sec. Jamais il ne s'est rapproché à moins de 0"295, sa meilleure performance, signée en Italie.

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Conséquence logique : Albon ne s'est hissé sur les deux premières lignes de la grille que quatre fois en 17 Grands Prix, à chaque fois à la quatrième place. Autre conséquence : il n'était jamais dans le top 3 au terme du premier tour, même classé 11 fois hors du top 5 et cinq fois hors du top 10. Coincé dans le peloton sans forcément parvenir à dépasser et nettement moins rapide que son coéquipier, il a forcément connu des courses difficiles.

Le pilote Red Bull a perdu 41 secondes sur Verstappen sur les 50 premiers tours du Grand Prix de Styrie, puis accusait 70 secondes de retard à l'arrivée en Hongrie, 99 secondes en Espagne, 90 secondes (dont cinq secondes pour non-respect des limites de la piste) en Russie, 82 secondes au Portugal… Le Grand Prix de l'Eifel a été un véritable calvaire pour Albon, qui a fait un gros plat sur ses pneus dès le premier tour en touchant au passage la Renault de Ricciardo, a donc dû rentrer au stand très tôt puis a accroché l'AlphaTauri de Kvyat avant de commettre un nouveau blocage de roue coûteux face à Gasly. Il avait 57 secondes de retard sur Verstappen lorsqu'il a été contraint à l'abandon par des débris avant même la mi-course. À l'issue de cette épreuve, le jeune loup paraissait quelque peu déprimé.

Alex Albon, Red Bull Racing RB16, abandonne la course

Certes, n'oublions pas qu'il y a eu quelques bonnes prestations cette saison. Albon avait des chances de victoire lors du tout premier Grand Prix de l'année, en Autriche, mais un accrochage avec Lewis Hamilton l'en a privé. Solide au Mugello et à Bahreïn, il a profité des circonstances de course pour monter sur le podium, et à Abu Dhabi, il était suffisamment proche du top 3 pour peser sur la stratégie des Mercedes. Mais globalement, quand Red Bull avait besoin de lui, Albon n'a pas répondu présent – que ce soit pour aider Verstappen ou pour briller en son absence. Un exemple criant est la course d'Imola, où il est tout simplement parti en tête-à-queue au restart alors qu'il était cinquième, et a fini dernier.

Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que Red Bull ait perdu patience et que la pression se soit rapidement accumulée sur les épaules d'Albon. Ce dernier a dû faire face, tout au long de la saison, aux incessantes questions des journalistes remettant en cause son avenir face à ses performances médiocres. Son discours n'a pas varié d'un iota, avec la volonté de se concentrer sur son travail, mais il s'est retrouvé de plus en plus fragilisé, un coûteux accident en essais libres à Bahreïn semblant sceller son sort.

À l'image de Gasly avant lui, Albon n'est probablement pas aussi médiocre que son passage à Milton Keynes ne le laisse imaginer. Mais avec Sergio Pérez et Nico Hülkenberg sur le marché face à un pilote qui n'a pas marqué la moitié des points de Verstappen (105 à 214), la décision de Red Bull de faire appel au Mexicain pour 2021 n'est pas surprenante. Après tout, il a marqué 20 points de plus qu'Albon en 2020 en manquant deux Grands Prix… Particulièrement apprécié par son écurie malgré tout, le très sympathique Londonien va désormais avoir un an pour se ressaisir, avec le rôle de réserviste Red Bull/AlphaTauri pour 2021.

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