Bilan 2020 - Le rocher Leclerc tremble mais ne se fissure pas
Après avoir goûté au succès, Charles Leclerc a fait connaissance avec les difficultés d'une saison tumultueuse chez Ferrari, et il a tenu le choc.
Photo de: Camille De Bastiani
Bilans Saison 2020
Motorsport.com dresse le bilan de la saison 2020 de Formule 1, pilote par pilote.
Ces bilans 2020 sont aussi l'occasion pour vous de noter chaque pilote, grâce au module situé au bas de cet article.
Charles Leclerc a connu la saison d'apprentissage avec Sauber puis celle de la confirmation ultra-rapide avec Ferrari l'an passé, décrochant ainsi ses deux premières victoires en Formule 1. Naturellement, cette troisième campagne marque un revers en termes de résultat, le Monégasque ayant subi la loi d'une monoplace peu performante. Forcément, passer d'un statut de vedette naissante de la discipline à celui de devoir lutter dans le paquet n'avait rien d'enthousiasmant pour lui, mais devant ce défi imprévu, il n'a pas reculé.
Le signal d'alarme a été tiré dès les essais hivernaux, et malheureusement pour Leclerc comme pour Ferrari, la catastrophe s'est confirmée dès le coup d'envoi de la saison donné en juillet. Pourtant, il a d'abord fait illusion en allant conquérir un podium inattendu au Grand Prix d'Autriche, profitant des circonstances de course mais confirmant également qu'il ne lâcherait pas l'affaire pour autant. La deuxième place arrachée d'emblée sur le Red Bull Ring est finalement une belle incarnation de ce qu'aura été la saison du pilote Ferrari.
En interne, Leclerc a su conquérir la Scuderia dès sa première saison au point de devenir celui autour de qui se bâtira l'avenir. Ainsi il s'est retrouvé avec un Sebastian Vettel non prolongé par les pontes de Maranello et condamné à chercher un baquet ailleurs. Cette position fragilisée du quadruple Champion du monde allemand était du pain béni pour Leclerc, encore fallait-il ne pas se reposer sur ses lauriers. Et avec une monoplace loin du compte, le risque de perdre en motivation était réel.
Le pilote de 23 ans n'est pas tombé dans ce piège. Au contraire, il s'est affirmé un peu plus en leader, conscient d'avoir une occasion à saisir : celle de prouver qu'il ne lâcherait pas les siens malgré l'échec de la SF1000 et qu'il demeurerait une grande force de travail en vue de l'avenir. Ainsi il n'a pas abandonné, décrochant même un second podium à Silverstone. Le camouflet de Spa-Francorchamps puis de Monza a fait très mal à la Scuderia, mais lui n'a pas flanché. Il a enchaîné avec sept arrivées consécutives dans le top 10. Certes, on parle de résultats trop éloignés du standing de Ferrari, mais le cru 2020 de la monoplace ne permettait pas d'espérer plus…
"Personnellement, je pense que c'est ma meilleure saison en Formule 1", estime Leclerc à l'heure de dresser son propre bilan. "Je suis vraiment satisfait par ma saison et par ce que j'ai montré sur la piste. J'ai pris des risques, qui la plupart du temps ont eu une issue positive et qui nous ont fait gagner beaucoup de points. À quelques reprises, cela ne s'est pas passé comme je le souhaitais et nous avons perdu quelques points. Mais la saison a été très positive pour ma propre performance. Donc je suis très content et j'ai hâte de voir à quel point nous allons progresser l'année prochaine."
"Après les essais privés de Barcelone, nous savions tous que quelque chose n'allait pas. Même s'il était très difficile d'accepter la situation après la première course, parce que la réalité était évidente, nous avons travaillé très dur et de manière constructive pendant toute la saison. Je pense que nous nous sommes améliorés à partir de ce moment-là. La progression était légère mais, comme je l'ai dit, ce n'est pas quelque chose d'acquis en Formule 1. Nous avons beaucoup appris de cette saison. Et nous reviendrons plus forts. J'espère que nous pourrons le montrer l'an prochain."
Pilote aux qualités indéniables, Charles Leclerc est aussi capable d'une grande intelligence et d'une parfaite lucidité. Le constat qu'il dresse lui-même de sa situation et de celle de la Scuderia le prouve. Sans doute faudra-t-il encore faire le dos rond en 2021, mais si la fameuse usure psychologique de Maranello qu'évoquent certains ne l'atteint pas, il demeure l'atout précieux de Ferrari pour réussir avec le projet 2022. Jusqu'à présent, Leclerc a prouvé à son équipe qu'elle pouvait compter sur lui en toutes circonstances. La réciproque sera-t-elle vraie ?
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