
Bilans Saison 2020
Bilan 2020 - L'interminable agonie du mariage Vettel/Ferrari
Il y a six ans, Sebastian Vettel marchait sur les traces de son héros Michael Schumacher pour tenter de remettre la Scuderia sur le droit chemin. Force est de constater que c'est un échec, au terme d'une saison 2020 qui est clairement la pire de la carrière du quadruple Champion du monde.

Ces bilans 2020 sont aussi l'occasion pour vous de noter chaque pilote, grâce au module situé au bas de cet article.
Plus que jamais, Charles Leclerc est le leader de la Scuderia Ferrari, et c'est dans son ombre qu'a évolué Sebastian Vettel tout au long de la saison 2020. Remplacé pour 2021 avant même le premier Grand Prix de l'année, Vettel a gardé sa bonne humeur mais a souvent paru désabusé, voire démotivé. Ses performances ne correspondaient clairement pas à ce que l'on attend d'un quadruple Champion du monde.
C'est notamment en qualifications que le bât blesse. Sur le sec, jamais l'auteur de 57 pole positions n'a devancé Leclerc de plus d'un demi-dixième, et il a conclu la saison par 13 éliminations consécutives en Q1 ou en Q2. À dix reprises en dix-sept Grands Prix, son déficit sur le jeune Monégasque dépassait les trois dixièmes de seconde.
En course, pendant que Leclerc finissait la plupart des courses dans le top 8, Vettel peinait à entrer dans le top 10. S'il commettait quelques erreurs, il était surtout trop lent par rapport à son partenaire : 23 puis 44 secondes de retard lors des deux courses de Silverstone, 54 secondes à Sotchi, 39 secondes à Portimão, 48 secondes à Bahreïn (avant le Safety Car)… les performances anonymes se sont multipliées, avec de surcroît quelques accrochages et tête-à-queue coûteux.

Seul rayon de soleil dans cette saison compliquée : le vétéran a fait parler l'expérience lors d'un très délicat Grand Prix de Turquie, où il est monté sur la troisième marche du podium en profitant de l'erreur de son coéquipier dans le dernier tour. Ce jour-là, Vettel a marqué quasiment la moitié de ses points 2020, treizième avec un total de 33 unités… un tiers de celles inscrites par Leclerc, qui en a 98 à son actif.
Au moment de faire le bilan, malgré 14 victoires en six ans qui font de lui le troisième pilote le plus victorieux de l'Histoire de la Scuderia, le mot clé est clair : "C'est vrai que j'ai échoué, parce que je me suis fixé la mission ou l'objectif de gagner le championnat avec Ferrari", a-t-il déclaré dans le podcast Beyond the Grid dès octobre dernier. "J'ai échoué. Je n'ai pas réussi."
"Il y a des choses que j'aurais dû mieux faire, des choses que j'aurais peut-être dû voir plus tôt, des combats que je n'aurais peut-être pas dû mener. Mais, de nouveau, je pense que tout ce qui s'est passé m'a mené là où je suis aujourd'hui. Si je suis juste et sévère, alors j'ai échoué. Y avait-il des raisons ? Probablement oui, mais je ne les accepte pas comme des excuses. Donc, peu importe ce qui s'est passé, cela m'a également fait passer à un niveau supérieur."
"Peut-être que [les combats] ne méritaient pas d'être menés, mais encore une fois, c'est probablement en partie dans ma nature. Et je pense que j'avais aussi raison dans certains de ces petits combats et batailles. Mais je pense qu'en fin de compte, c'est comme ça qu'on mûrit et qu'on apprend. Je suis heureux de passer à autre chose."
Heureux, donc, de relever le défi Aston Martin, Vettel quitte Maranello avec déception mais sans rancœur. La sérénade faite à son équipe dans le tour d'honneur à Abu Dhabi en témoigne : son amour de Ferrari est certes un peu écorné mais toujours passionné.
Voir aussi :

Article précédent
Alex Zanardi réagirait désormais aux stimuli extérieurs
Article suivant
Écarter Albon pour Pérez, la victoire "des faits" sur "l'émotion"

À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Pilotes | Sebastian Vettel |
Équipes | Ferrari |
Auteur | Benjamin Vinel |
Bilan 2020 - L'interminable agonie du mariage Vettel/Ferrari
Aston Martin : plus qu'une livrée verte, une structure à la Ferrari
La présentation de l'Aston Martin était sans doute la plus attendue cette saison, alors que les nombreux changements apportés à l'équipe s'étendent bien au-delà d'un simple travail de peinture sur la livrée. Mais il est vrai que l'équipe n'aura pas à opérer un redémarrage et peut construire sur de solides fondations.
Les approximations qu'Ocon devra éviter avec Alpine et Alonso
Depuis son retour en F1, Esteban Ocon a connu une période difficile. De nouveaux défis l'attendent, puisqu'il a été rejoint par le double Champion du monde Fernando Alonso dans la nouvelle équipe Alpine. STUART CODLING établit une feuille de route à suivre pour franchir ce cap avec succès.
L'évolution récente des volants de Formule 1
Les volants de Formule 1 ont drastiquement changé au fil des années, les pilotes disposant désormais de plus de contrôle, ce qui leur permet d'apporter les changements les plus subtils et de prendre l'avantage sur leurs rivaux.
L'impact qu'ont déjà les nouveaux investisseurs de McLaren
L'accord conclu par McLaren avec MSP Sports Capital l'an dernier non seulement aide l'écurie à financer la rénovation de ses infrastructures, ce dont elle avait bien besoin, mais est également un signe de l'avenir de la Formule 1.
La F1 à quatre roues directrices qui a failli rouler en Grand Prix
Pour la beauté du geste avant l'interdiction définitive de nombreuses aides en 1994, Benetton voulait faire rouler en Grand Prix sa B193C en fin de saison 1993, ce qui aurait fait d'elle la première voiture à quatre roues directrices à prendre un départ en F1...
Pourquoi Ferrari met fin à 50 ans d'absence au sommet de l'Endurance
Revenant dans la catégorie reine de l'Endurance après 50 années d'absence, Ferrari va s'engager en catégorie "Le Mans Hypercar" en 2023. La marque italienne dément tout lien avec le plafond de dépenses de la F1, mais il ne s'agit assurément pas d'une coïncidence...
Pourquoi la Red Bull 2021 n'a pas que quelques autocollants en plus
À première vue, la nouvelle Red Bull pour la saison 2021 de F1 semble très similaire à la monoplace de l'an passé, mais un examen attentif révèle qu'il y a en réalité beaucoup de choses intéressantes.
Ce que révèle la manière dont Alfa Romeo a dépensé ses jetons
Comme les autres monoplaces présentées jusque-là, l'Alfa Romeo C41 dévoilée ce lundi en Pologne s'apparente davantage à une évolution qu'à une révolution.