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Bilan de la saison : Caterham F1 Team

Lorsque la Caterham première du nom avait été présentée, le 25 janvier dans F1 Racing, Tony Fernandes avait fixé un objectif raisonnable : “Je veux que l’on marque un point quelque part en 2012

Lorsque la Caterham première du nom avait été présentée, le 25 janvier dans F1 Racing, Tony Fernandes avait fixé un objectif raisonnable : “Je veux que l’on marque un point quelque part en 2012. Peut-être deux, si on a beaucoup de chance !

Force est de constater que cet objectif n'a pas été atteint. Si Vitaly Petrov est passé tout près du premier point de l’équipe au Brésil, jamais les verts n’ont rivalisé avec le milieu de tableau, bien qu'ils s'en soient encore un peu rapprochés en performance pure.

Pourtant, la CT01 était la première monoplace de l’écurie à ne pas être conçue d’une feuille blanche, et présentait des progrès évidents au début de la saison. Malheureusement, les évolutions apportées au fil de la saison ont été loin d’apporter autant de performance qu’espéré, notamment celles de Silverstone dont le gain voulu était d’une seconde, mais que Caterham a mis du temps à exploiter, en partie du fait de nombreux vendredis pluvieux.

Il est probable que le déménagement de Hingham vers Leafield, réalisé durant la trêve estivale, n’ait pas été un atout dans la dernière ligne droite du développement de la CT01. C’était toutefois une nécessité, car Leafield présente davantage de capacité que Hingham, où l’écurie s’était installée fin 2009 pour coller au mieux à son identité de “nouvelle dynastie de Lotus”.

Ainsi, au fil de 2012, l’équipe anglo-malaisienne s’est tout doucement éloignée du milieu de tableau en se faisant rattraper par Marussia, bien que cette dernière n’ait jamais pris l’avantage en performance pure : les qualifications d’Austin, où Glock et Pic ont battu Kovalainen et Petrov par une marge de presque une seconde, sont une exception davantage liée à une grosse erreur stratégique de Caterham, qui n’a pas donné suffisamment de tours à ses pilotes pour faire chauffer les pneus. Néanmoins, le bilan global reste positif, comme l’illustrent les qualifications. En moyenne, la meilleure Caterham a été 1,4 seconde plus proche de la pole position que la meilleure Lotus T128 en 2011, mais aussi 0,2 seconde plus proche de la dernière voiture des écuries dites anciennes, ce qui démontre que le resserrement de la hiérarchie au niveau du milieu de tableau a coûté cher à l’équipe de Tony Fernandes. On peut remarquer l’inefficacité des développements de Caterham sur la fin de saison : jusqu’à Singapour, la meilleure CT01 était 1,6 seconde plus proche de la pole qu’en 2011 et 0,4 seconde plus proche de la dernière voiture des écuries anciennes, mais lors des dernières courses de la saison, la formation de Leafield ne récupérait plus qu’une seconde par rapport à la pole et perdait même 0,5 seconde par rapport aux écuries anciennes. Caterham a également d’importantes lacunes dans le domaine de la stratégie. Le fait que Kovalainen soit le pilote qui a effectué le plus d’arrêts au stand en 2012 (pas moins de 52) est significatif : trop souvent, les deux pilotes ont dû composer avec une stratégie peu adaptée, d’autant que l'écurie a la particularité de toujours utiliser des stratégies identiques. La seule exception à cette règle a été le Grand Prix du Brésil, où ne pas mettre ses œufs dans le même panier a permis la reconquête de la 10e place du championnat constructeurs. Malgré tout, Caterham a réussi quelques coups d’éclat cette saison, comme à son habitude : par deux fois, elle est parvenue à placer Kovalainen en Q2, dont une à la régulière lorsque le Finlandais a battu les deux Toro Rosso. À Hockenheim par exemple, Petrov est parvenu à finir devant Senna et Grosjean, alors qu’à Monaco, Kovalainen s’est maintenu tout au long de la course devant la McLaren de Jenson Button, sous les yeux d'un Fernandes euphorique. Le dernier Grand Prix, qui a vu la 11e place de Petrov devant les Marussia, Ricciardo et Rosberg, a évidemment été la plus grande joie de l’équipe. Caterham peut se satisfaire tout autant du niveau de fiabilité affiché en 2012, son vrai point fort. A comparer aux 17 abandons de 2010 et aux 9 retraits de 2011, les CT01 ne comptabilisent que 4 abandons sur 40 courses, si l’on compte Silverstone où Petrov n’a pas pris le départ à cause d’un souci moteur. Ces abandons étant tous techniques, on peut saluer la fiabilité des deux pilotes, d’autant qu’ils ont fini tous les Grand Prix à partir de Hockenheim. Les pilotes Caterham ne sont partis à la faute qu'en essais libres cette saison, et ce fut rare : Kovalainen lors des EL1 du Grand Prix du Canada, puis Petrov lors des EL3 du Grand Prix de Singapour. Désormais, après une nouvelle 10e place au championnat 2012, Caterham se doit de rejoindre le milieu de tableau en 2013. Il n’y a plus d’excuses : pas de monoplace conçue dans l’urgence ou d’une feuille blanche, ni déménagement en cours de saison, ni procès ou polémiques à gérer. Reste à savoir si la continuité sera assurée en conservant Heikki Kovalainen ou Vitaly Petrov aux côtés de Charles Pic.

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